BLITZ! numéro 10 – Interview : Cold Cave – Par le Général Hiver
Le groupe de Wesley Eisold, Cold Cave, se produira le 29 mai au Zénith de Paris, en première partie de Nine Inch Nails. L´occasion était vraiment belle pour un bref entretien.
BLITZ! – Vous assurez la première partie de Nine Inch Nails lors de la tournée européenne en mai. Vous avez déjà joué à Paris en août dernier, dans le cadre du festival « Villette sonique ». Quel est votre état d´esprit au moment de retrouver votre public français ?
Wesley Eisold : Nous aimons la France et séjourner à Paris même hors de nos tournées. Notre dernier concert à Paris a été l´un de nos préférés et nous sommes impatients de jouer à Toulouse également. Nous rencontrons toujours des gens sympathiques lors de nos performances en France.
B : Depuis la création de Cold Cave, vous avez exploré plusieurs genres musicaux comme le rock gothique (sur le titre « Hello Rats »), la dark electro (« A little death to laugh », « Heaven was full »), la synth wave minimale (« An understanding »), et même la new wave (« The great Pan is dead », « ICDK »). Vous avez également composé, en collaboration avec Prurient, un très bon morceau industriel, « Gravity´s Victory ». Quelles sont vos principales influences issues de ces courants musicaux ?
WE : Je n´ai jamais voulu que Cold Cave ait un son particulier différent de celui qui le définit. Il est facile de lui attribuer l´étiquette synthpop ou new wave, mais tu as raison, nous employons beaucoup de sons différents. Voici quelques-unes de nos influences : Depeche Mode, New Order, The Cure, Suicide, Cabaret Voltaire, Grey Wolves, Whitehouse, Absolute Body Control, Throbbing Gristle, Coil, Nine Inch Nails, Sonic Youth, Jesus and Mary Chain, Siouxsie, Velvet Underground et ses rejetons, The Smiths, etc.
B : Votre nouvel album, « Sunflower », doit sortir cette année. Vous avez annoncé qu´il comporterait des chansons plus minimalistes, inspirées notamment de Suicide et de 39 Clocks. Quelle sera la formation qui participera aux séances d´enregistrement, et quand « Sunflower » sortira-t-il ?
WE : Je suis encore en phase d´écriture pour l´album, donc il est trop tôt pour répondre. Pour l´instant, je ne suis pas certain d´appeler ce disque Sunflower. Je souhaitais qu´il soit dans les bacs en 2014, mais notre tournée se prolonge, alors nous risquons de reporter sa sortie à 2015. Il sera plus électronique que « Cherish », qui parfois incluait des guitares et de la batterie vivante. Pour de nombreuses raisons, j´ai préféré jouer avec un équipement minimal, et je vais continuer dans cette direction.
B : À notre avis, les trois meilleurs titres de Cold Cave à ce jour sont : « Hello Rats », « A little death to laugh » et « Heaven was full ». Quels sont les trois morceaux que vous préférez dans votre discographie, et pour quelles raisons ?
WE : Je citerai « Young Prisoner Dreams of Romance », parce que j´y joue de la guitare et de la basse
moi-même. « In A Cave » parce que ce fut ma première chanson. « Meaningful Life », parce que je me sens
bien quand je l´écoute.
Pose-moi la même question demain, ma réponse sera certainement différente !
B : Vous semblez être très intéressé par les autres arts, et vous avez participé l´an dernier à un happening multimédia de Doug Aitken, intitulé « Station to Station ». Quel a été votre rôle, et quels enseignements tirez-vous de cette expérience artistique ?
WE : Nous avons joué à deux ou trois arrêts du train. Nous avons aussi joué en live pour quelques films et au milieu
d´un labyrinthe de bottes de paille à Winslow, Arizona, après la performance de Jackson Browne.
À bord du train, nous avons enregistré une nouvelle chanson, avec prise de son des vocaux entre deux voitures, alors que nous
partions à toute vitesse vers la Californie.
Pour parler franchement, nous ressentions un peu d´appréhension car, en général, je n´aime guère les projets collaboratifs,
ni la promiscuité prolongée. Mais nous avons passé un très bon moment et Doug est vraiment quelqu´un de très agréable.
