BLITZ!

SUR LA PLATINE DU GENERAL HIVER

Le Klub, She Past Away En Concert

Le Klub, She Past Away En Concert

Le 26 juillet dernier, le Klub a accueilli pour notre plus grand plaisir la formation turque gothique She Past Away pour un concert exclusif. Après leur belle performance aux Wave Gothik Treffen de Leipzig, les musiciens ont confirmé leur talent et le public, malgré la chaleur de la petite salle, s'est trémoussé avec enthousiasme.

La play-list était la suivante :

  • Ritüel
  • Ruh
  • Musallat
  • Kasvetli Kutlama
  • Monoton
  • Insanlar
  • Sanri
  • Asimilasyon
  • Neu
  • Bozbulanik
  • Kemir Beni

Un rappel a permis d'écouter à nouveau « Ruh », précédé d'une émouvante cover version de « A day » de Clan of Xymox, qui prouve si besoin était que les musiciens de She Past Away se sont choisi les meilleures influences.

Signal Août 42 : Transformation (Out of line OUT275-276- 2 CDs)

Le label Out of Line propose un catalogue remarquable, et la formation belge Signal Août 42 est sans conteste l'un de ses poulains les plus inventifs. Le double album « Transformation », qui date de 2007, offre un mélange des ingrédients habituels que la rédaction de BLITZ! adore trouver dans la musique EBM : rythmiques puissantes, mélodies accrocheuses et répétitives grâce aux sequencers, voix efficace et sans fioritures.

Les morceaux que nous pouvons… signaler sont les suivants :

  • Misfortune to the loser, pour son rythme très rapide qui ravira les clubbers
  • Don't worry, morceau à l'ambiance inquiétante comme ne l'indique pas son titre, et qui rappelle les débuts de Front 242
  • Transformation, à la mélodie magnifique, et à la rythmique très dansante qui sert un texte qui évoque Pygmalion
  • The last day, pour son introduction pleine de punch et son ambiance très sombre, très efficace sur tous les bons dancefloors.

La scène EBM belge, née dans les années 80, mériterait à elle seule un dossier de BLITZ!. Pour les néophytes, cet album, quoique récent, peut constituer une bonne introduction au genre.

Skinny Puppy « Weapon » - Metropolis records – MET 870 – 1CD

Skinny Puppy, Weapon

Revoici les vétérans EBM de Vancouver, avec cet album qui dénonce la présence inquiétante des armes à feu dans la société actuelle.

Les sons vintage de leurs débuts sont ici injectés dans des compositions actuelles et l'ensemble est agréable, parfois minimaliste. Certains titres ont probablement été composés sous influence chimique, notamment l'excellent « paragUn », ou le dansant « survivalisto ». Le morceau de bravoure est sans doute possible « Solvent », ici remixé, et encore plus efficace que la version initiale, qui accusera bientôt l'âge de 30 ans.

Bravo pour ce retour gagnant, après « Handover », qui nous avait déçus, eu égard au potentiel créatif dont Skinny Puppy avait fait montre depuis ses débuts.

John Mc Geoch, le guitariste post-punk

Existe-t-il un lien entre plusieurs groupes appartenant au courant post-punk (Magazine, Siouxsie and the Banshees, PiL) et la formation phare du mouvement néo-romantique Visage ?

La réponse à cette question tient en un nom, celui de John Mc Geoch, guitariste surdoué que la presse, en son temps, avait qualifié de « Jimmy Page new wave ».

Né en 1955 à Greenock (Ecosse), John Alexander Mc Geoch intègre son premier groupe dès l'âge de 15 ans. Dénommée The Slugband, cette formation joue des reprises de Led Zeppelin et Free.

En 1976, afin de poursuivre des études, John s'installe à Manchester, où il rencontre Howard Devoto qui vient de quitter les Buzzcocks. Le groupe Magazine naît de cette collaboration. Le premier single, « Shot by both sides », assez proche du style des Buzzcocks, est édité en janvier 1978 chez Virgin Records. Au bout de trois albums, John quitte Magazine, déçu par l'échec commercial et ce, malgré l'estime de la critique.

Cette période est propice à la diversification des collaborations. John joue alors pour Generation X, mais aussi The Skids pour une « Peel session », et surtout sur le premier album de Visage, le groupe de Steve Strange (voir notre dossier dans ce numéro de BLITZ!).

John Mc Geoh

Mc Geoch ne prend pas très au sérieux le projet Visage et il est bientôt recruté par Siouxsie and the Banshees. Leur premier travail en commun est le single « Happy House ». Trois albums suivront : « Kaleidoscope », « Juju », « A kiss in the dreamhouse ».
Hélas, souffrant d'une dépression nerveuse, partiellement imputable à l'alcool, John Mc Geoch doit quitter le groupe en 1982.

Ce triste événement met un terme à la période la plus créative de Siouxsie and the Banshees. Mc Geoch est d'ailleurs cité en 1996 par le magazine Mojo au nombre des 100 guitaristes les plus talentueux, pour le titre « Spellbound » des Banshees.

Après avoir monté un nouveau groupe, The Armoury Show, pour réaliser un seul album, Mc Geoch déménage pour Los Angeles et collabore à trois albums de Public Image Limited entre 1986 et 1992 : « Happy? », « 9 » et « That what is not ». Lors d'un des nombreux concerts du groupe, à Vienne en 1986, il est atteint par une bouteille de vin, ce qui lui vaut 40 points de suture. Il continue toutefois à jouer avec PiL. En 1992, le groupe est dissous.

De retour en Angleterre, Mc Geoch compose pour la télévision, notamment des génériques pour la chaîne Channel 5. Il obtient un diplôme d'infirmier, mais continue à travailler dans le monde musical.

Décédé dans son sommeil en 2004, il a exercé une influence incontestable sur des guitaristes talentueux comme Johnny Marr (The Smiths, Electronic) ou The Edge (U2).

Son talent, son énergie créatrice et le relatif échec commercial de ses entreprises rapprochent John Mc Geoch d'Adrian Borland, leader regretté de The Sound (voir notre dossier dans un précédent numéro).