On ne sait pas grand chose de l´américain Monte Cazazza, mis à part qu´il est le dilettante de la musique industrielle : non pas qu´il en est le chantre, mais l´instigateur de ce mouvement, dérivé de « L´art du Bruit » à qui l´on doit (à juste titre!) le slogan de « Industrial Music For Industrial People », si cher à Genesis P.Orridge, créateur avec Cosey Fanni Tutti de Coum Transmission (et ses performances extrêmes), puis de Throbbing Gristle avec Chris Carter et Peter Christopherson (dès 1975), ainsi que du label « Industrial Records » qui signera des groupes tels SPK (à ses débuts), mais aussi Monte Cazazza pour quelques singles à la fin des années 70. Ce dernier gardera d´ailleurs un certain esprit de camaraderie avec Chris & Cosey, avec qui il collaborera par la suite.
Cet album, paru sur Blast First (l´une des filiales de Mute), contient 7 titres plutôt électro comme le démontrent « Break n°1 », « Venom » et « What´s So Kind About Mankind », mais il pioche également dans la musique western avec cette reprise de Morricone, « A Gringo Like Me », très spaghetti ! Et rend même hommage à Psychic TV avec l´énorme « Terminal » (une reprise du titre « Terminus » de PTV, sur le 1er album de 1982 « Force The Hand of Chance » dont il a changé les paroles !).
Monte Cazazza n´est pas vraiment seul, comme à son habitude, puisqu´il est épaulé par Fred Gianelli (ex Psychic TV) à la guitare (dont la contribution sur « Terminal » est majeure) ainsi que par Brian « Lustmord » Williams (ex collaborateur de SPK, notamment en live, mais également responsable des ré-éditions CD sur son label Side Effects du groupe de Graeme Revell) à la programmation (rythmique, ça va de soi!) et au mixage (donc à la production) de ce disque. Les synthétiseurs, sont eux programmés par Monte Cazazza, dont la voix si particulière peut déplaire à certains, mais dont la tonalité ici de mise fait preuve d´une grande originalité.
À noter la participation de Lydia Lunch sur les paroles de « Mankind » (« Death Valley ´69 » de Sonic Youth, paru sur Blast First en 1985, c´était aussi elle, la boucle est bouclée). Une mention spéciale pour « Interrogator », l´instrumental inquiétant qui ouvre cet album, le 2ème de Monte Cazazza, après un disque paru en 1996 chez Side Effects.
L´adepte
Plus d´infos sur le personnage ici : http://www.brainwashed.com/tg/monte
Formé à l´origine en 1980 de Blixa Bargeld et de F.M Einheit dit « Mufti », le groupe est rejoint rapidement par Alexander Hacke, alias « Von Borsig » puis en 1983 par N.U Unruh (percussions) et Mark Chung (basse) pour le premier véritable album à 5 « Zeichnungen Des Patienten O.T » après un premier essai non concluant du nom de « Kollaps » (1981).
À partir de là, la formation sortira un album tous les 2 ans, « Halber Mensch » en 1985, « Funf Auf Der Nach Oben Offenen Richterscala » (1987) et surtout « Haus der Luege » en 1989, tous (excepté « Kollaps ») chez Some Bizzare, le label de Stevo (manager de Soft Cell), qui est également responsable des 1ers disques de Test Dept, de Coil et de Psychic TV.
Ce live, enregistré au Philipshalle à Düsseldorf pour la chaîne allemande WDR, créatrice des concerts « Rockpalast », contient des extraits de tous les albums précités (mis à part « Kollaps ») avec une forte prédominante de « Haus Der Luege » (nous sommes en 1990 !) avec les désormais classiques « Feurio » (précédé comme il se doit par « Prolog » qui ouvre le concert) et « Haus Der Luege », mais aussi « Ein Stuhl in der Hoelle » et le fameux « Der Kuss », du single « Yü Gung », de « Sensucht » et surtout « Armenia », le morceau phare en live des Neubauten, ainsi que la reprise « Sand » de Lee Hazelwood parmi 16 titres au total pour 1h10 de concert d´une intensité hors du commun et à l´énergie communicative.
Cette formation des Neubauten étant la meilleure configuration possible avec Blixa Bargeld (chant, cris, guitare et bandes), Alex Hacke (qui crève l´écran avec sa guitare et son côté stoner à tout le temps remuer sa longue chevelure !), Mark Chung (plutôt statique sur scène, responsable également des intérêts financiers du groupe via Freibank) et surtout N.U Unruh et « Mufti » (qui donnent de leur corps !) aux diverses percussions crées par le groupe.
L´adepte
Et sur le net, toujours : http://www.neubauten.org
Cold Spring est un label anglais de musique industrielle spécialisé (entre autres) dans la réédition des disques de Psychic TV (surtout des lives) limités à
500 ou 1 000 copies.
C´est le premier disque de Nine Inch Nails (et donc de Coil) à être publié sur celui-ci. Coil avait déjà participé à « Further Down the Spiral » (l´album de remixes de « The Downward Spiral » en 1995) pour 2 titres : « The Downward Spiral » (The Bottom) et « Eraser » (Denial) mais n´avait pas alors eu de contact direct avec Trent Reznor.
C´est en 1996, alors que Coil devait enregistrer un album pour Nothing, le label de ce dernier que la rencontre eût lieu à la Nouvelle-Orléans. Non seulement « Backwards » ne sera pas finalisé (et restera pendant 10 ans à l´état de démos, disponible sous le manteau sous le titre « The Nothing Demos ») mais Peter « Sleazy » Christopherson profitera de son séjour avec le producteur Danny Hyde (ex membre du groupe de new-wave anglais Savage Progress,qui a produit bon nombre de disques de Coil) et Trent Reznor pour remixer à nouveau Nine Inch Nails dont voici ici les remixes restés au placard durant presque 20 ans !
« Gave up » (open my eyes) et « Eraser » (baby alarm mix) qui ouvrent et concluent ce 5 titres sont de la trempe des premiers NIN, avec des guitares très énervées même si « Gave up » démarre plutôt tranquillement ! « Closer » (unrecalled) est la version figurant au générique du film « Seven » de David Fincher (le nom de Coil n´apparaissant nulle part dans les crédits du film!) et reste sans doute le meilleur remix de ce disque. « The Downward Spiral » (a gilded sickness) est plutôt bon et « Eraser » (reduction ) est plus faible (manquant de rythme) avec le son de guitares toujours aussi aiguisé.
À noter que le CD a été remasterisé (pour Cold Spring) par Martin Bowes (d´Attrition) dans son studio (The Cage). Certains se plaignant dans les
forums de la qualité du son, il faut reconnaître à ce dernier un travail conséquent de remasterisation des bandes (non de démos) plaçant la voix de Trent Reznor
bien en avant (il en va de même pour le son des guitares).
Cela ne ressemble en rien à du Nine Inch Nails, encore moins à du Coil, mais à une sorte d´hybride à 2 têtes. À écouter pour se faire une idée, même si on n´a pas été très emballé !
L´adepte
Et sur le web : www.nin.com, ainsi que www.coldspring.co.uk