Après un parcours sans fautes de 1981 à 1986 (année de la séparation due au décès de leur manager), les Chameleons auront sorti plus de disques que de leur vivant.
Entre lives pirates ou semi-officiels, archives et Peel sessions ou autres sessions, la discographie de ce groupe reste impressionnante !
Ici, pas de live, on est apparemment en présence d'un album semi-officiel sur lequel THE CHAMELEONS est enregistré lors d'une séance de répétition, ce qui fait tout le charme de ce CD ! On est peu de temps avant la sortie du 2ème album : « What does anything means ?... » de 1985 puisque certains titres sont à l'état d'essais tels « Bobby More's Wine » ou « In Answer ».
La présence de titres du premier album « Script of the Bridge » comme « Here Today », « Pleasure & Pain », « Thursday's Child » ou le mythique « Second Skin » donnent une plus-value à ce disque dont le son est d'une qualité plutôt exceptionnelle !
Voici l'url vers le site de ce groupe www.thechameleons.com
Devenue quasi introuvable, et donc objet de collection, cette bande originale d'un film paru uniquement en VHS sur le label Wonder Product regroupe des reprises de standards des années 60 et 70 revues et corrigées par les membres de Tuxedomoon et Minimal Compact, les 2 piliers du label belge intimiste Crammed Discs.
Minimal compact s'était déjà essayé à l'exercice périlleux de la reprise sur le single « New Clear Twist » la même année avec une excellente cover du « Immigrant Song » de Led Zeppelin qu'il s'était réappropriée !
Ici, ce sont principalement ces derniers qui élaborent à leur sauce avec Peter Principle et Steven Brown des reprises allant de Syd Barrett (l'excellent « Late Night » revu également dans une version plus soft par Winston Tong, le chanteur énigmatique de « In a Manner of Speaking » sur l'album « Holy Wars » de Tuxedomoon!), aux Yardbirds (avec le « Still I'm Sad » transfiguré ici par Minimal Compact) en passant par le « Venus In Furs » du Velvet repris par Steven Brown, Peter Principle et Nikolas Klau, au « Dancing Barefoot » de Patti Smith (cette fois chanté par Niki Mono, que l'on retrouvait déjà sur la formation « The Aryan Aquarians » de David Tibet et HOH, accompagnée ici par Berry Sakharof, le guitariste de Minimal Compact).
À noter le superbe « Ocean » (toujours du Velvet), interprété par Bruce Geduldig et Peter Principle (respectivement vidéaste et bassiste/guitariste de Tuxedomoon), ainsi que la version originale de « Marathon » interprétée par Niki Mono et Minimal Compact.
Rien à jeter, un chef d'uvre !
Groupe à la fois mystique (car mystérieux !) de par ses origines plutôt troubles (on apprend en effet que Durutti Column s'est formé en 1978 à Manchester, mais le hic, c'est que Vini Reilly n'y figurait pas alors!). Il aurait été formé autour de 2 futurs membres de Simply Red, avec deux guitaristes, puis pour remplacer l'un d'eux, le groupe protéiforme qui changea souvent de line-up, fait appel aux services talentueux de ce dernier, qui gràce notamment à son manager évince peu à peu tous les autres membres et s'accapare alors le nom The Durutti Column, tiré du nom d'un groupe anarchiste espagnol parti de Barcelone combattre les franquistes en 1936, la colonne Duruti (avec un seul T!).
Mythique, également, de par le nombre de ses fans dont la plupart très fidèles suivent Vini dans ses pérégrinations depuis les débuts, lors de la parution de « The Return of The Durutti Column », alors 1er disque officiel paru en 1979 et produit comme il se doit par Martin Hannett chez Factory records, label monté par le manager du groupe, à savoir Mr Anthony Wilson (crée avec l'aide d'Alan Erasmus et Peter Saville, responsable de la pochette au grain en relief repris la même année pour le « Unknown Pleasures » de Joy Division !).
Le 1er CD reprend « presque » la playlist de « Valuable Passages », la toute première compilation de Durutti Column parue en 1986 (un « must have » pour les fans !), avec des titres erronés ou ne figurant pas sur ladite compilation !!! On y retrouve donc les 3 mêmes titres de « The Return... », les 3 de LC (1981), les 2 de « Another Setting » (1983), ainsi que les 2 extraits du concept album « Without Mercy » de 1984, dont le thème principal « Little Mercy » apparai(ssai)t sur l'album avorté de 1983 « Short Stories For Pauline » (enfin édité en 2012 dans son intégralité par le label « défricheur » de perles rares Les Temps Modernes).
On retrouve également sur ce CD, les excellents « The Room » (extrait d'un E.P 6 titres « Say what you mean » de 1985), où Vini Reilly nous fait part de son intérêt grandissant pour les machines, puisqu'il est accompagné d'un synthé DX7 et d'une boîte à rythmes (2 instruments qu'il commence à bien maîtriser désormais !) et le single « Tomorrow », extrait de l'album à suivre « Circuses & Bread », intitulé bizarrement « Bread & Circuses » sur la réedition CD par les Disques du Crépuscule !
La surprise vient plutôt des « raretés » que sont L.F.O Mod (ou comment moduler par synthèse l'oscillateur basse fréquence), qui conclut le disque, ainsi que des 1er singles, « Lips That Would Kiss » (FBN2, produit en 1980 par Martin Hannett), et « Danny » (fruit d'une commande d'un français, dédié à sa femme mourante et dont il est dit qu'il fonda ensuite à cela le label Sordide Sentimental sur lequel ce disque sortira d'ailleurs, selon les notes de la pochette !). Enfin, « For Belgian Friends », dédié lui à ses amis des labels belges Factory Benelux et Les Disques Du Crépuscule...
Le CD II attaque avec un seul titre, « Woman », extrait de l'album de 1987 « The Guitar & Other Machines » (sans nul doute l'album le plus abouti de Vini Reilly), repris plus loin dans une version dub très différente ! Celui-ci publiera 2 ans plus tard un album sous son patronyme et dont sont extraits ici 3 titres : « Otis » (un hommage à Otis Redding ), « Requiem Again » et « People's Pleasure » sur lequel apparaissent pour la première fois des voix d'opéra !.
La musique se fait alors plus dépouillée comme le confirme l'album suivant « Obey The Time » (90), sur lequel ce dernier opère un virage à 180°...acid house dans la veine mancunienne d'alors (Happy Mondays, New Order...!) comme le morceau « Contra-Indications » à la techno(logie) plus que douteuse (mais t'as cassé ta guitare ? Allô, quoi !). On retiendra plus aisément les titres « Fado » et « My Irascible Friend » (« Sex & Death », 1994), sur lesquels Vini revient à un son de guitare classique tel qu'on pouvait l'apprécier au milieu des années 80.
Les morceaux suivants, plutôt passables, où l'on retrouve une voix féminine et des choeurs (mais où est donc passée la voix si agréable de Vini Reilly ?
Qui , au passage, se fait de plus en plus rare, (même si celui-ci n'a jamais bien aimé poser sa voix sur ses chansons, préférant laisser la musique s'exprimer par elle-même!), laissent un goût amer quand à la suite de la carrière de Durutti Column. Le 2ème CD se termine sur les notes de « Requiem for Mother », on revient au commencement , la boucle est bouclée !
Pianiste virtuose (il a appris à en jouer dès son plus jeune âge), mais surtout guitariste hors-pair, aux arpèges cristallins, Vini Reilly a prêté ses talents à d'autres artistes (The Wake, Anne Clark, Morrissey...), mais son talent réside aussi dans le fait qu'il est épaulé, depuis ses débuts, non seulement par le batteur (et accessoirement percussionniste) Bruce Mitchell, mais également par l'homme de l'ombre, qui contribue ardemment (comme ce fut le cas pour Joy Division avec Martin Hannett ou Section 25 avec Bernard Sumner) depuis toujours à la popularité de cet homme malingre qui ne pourrait supporter à lui seul le poids du succès sur ses frêles épaules. Les notes du livret sont d'ailleurs signées Tony Wilson (décédé en 2007).
Cette énième compilation de Durutti column (il y en a eu déjà pléthore dans les années 90 avec moult inédits !) rend hommage aux 25 ans de carrière d'un artiste en marge au succès sans cesse grandissant (son uvre étant qualifiée le plus souvent d'avant-garde !), mais l'intérêt primordial de l'acquérir est surtout une excellente qualité de remasterisation qui permettra (notamment aux titres les plus anciens du CD 1) de passer aisément de la (musique de) chambre à la platine du salon afin de pouvoir bénéficier d'une qualité d'écoute irréprochable !
Que de chemin parcouru depuis « Medusa » en 1986, qui clôt en beauté la courte période 4AD du Clan.
Après un album en demi-teinte en 1989 paru sur le label Wings (« Twist of Shadows », publié également par Polygram), le phoenix renaît enfin de ses cendres. Annonciateur de la carrière solo du principal compositeur Ronny Moorings sous le patronyme de Xymox, à qui l'on doit des albums sans grande envergure, « Phoenix » dément tous les préjugés d'alors sur une trajectoire dance du trio, également composé de Pieter Nooten (et ses fameux sons de synthé),et de Anke Wolbert (officiant à la basse et présente « Dancing Barefoot » (toujours de Patti Smith), et « Smile Like Heaven », qui conclut l'album en beauté. exceptionnellement sur 3 titres : « Believe Me Sometimes »,
Excepté 3 titres plutôt orientés dance music, au groove plus que prononcé que sont « Phoenix Of My Heart/Wild Thing », « Wonderland » et « Written in the Stars » (pas mauvais), le disque est plutôt dans la continuité du précédent, avec une qualité qui lui est bien supérieure, démontrée par les morceaux « At The End of the Day », « The Shore Down Under » ou « Crossing the Water ».
Moins éthéré et plus groove que « Medusa », le Clan portait déjà sur le premier album éponyme les germes d'une dance music au goût plus prononcé sur ce disque. Dommage qu'il ne dure que 47 minutes car on remettra régulièrement ce disque au charme certain sur la platine, voire en voiture !