Puissant retour très attendu du groupe parisien avec cet album monumental qui démontre la forte évolution du duo car AinSophAur ne reste
jamais dans une zone de confort. Phil K et Toy n’ont de cesse d’évoluer, de muter, de tester, d’innover tout en restant
eux-mêmes.
Ultra perfectionnistes (et je ne le dis pas souvent) les deux artistes ont créé des chansons qui une fois écoutées ne vous quittent plus. Il est très
important de préciser que sur cet opus, la production et les arrangements sont de Pascale Le Berre (Complot Bronswick,
Marc Seberg, Philippe Pascale) qui a réalisé un splendide travail.
Cette pépite débute avec « Chants du Pays », un titre qui débute comme une invitation, une main qui se tend et que l’on attrape fort et vite pour
ne pas louper le départ du voyage. Une forte émotion vous enveloppe dès les premières secondes. Les textes prennent une ampleur vraiment particulière
et on ne peut pas résister. D’ailleurs pourquoi faire une telle chose ? Toy en parfaite adéquation avec sa guitare et les mots jusqu’à
fusionner. Une splendeur totale.
Plus de rage pour « L'accalmie (Tout Sauf) ». Cela ne se ressent pas dans premier temps mais la tension monte et le climat bouillonne. On ne peut
être que subjugué par la subtilité de la composition et la voix hypnotique de Phil pleine de fureur. Un must !!!
L’intensité qui s’est installé profondément s’adjoint les frissons de la mélancolie pour la merveille qu’est « L'autre ». Cette chanson touche forcément
d’une manière ou d’une autre chacun de nous. Le timbre de Phil accentue ce désespoir et son phrasé magnétise et envoûte. Les mots sont
tellement justes et profonds. Toy alterne les coups et les douceurs pour renforcer tout cela. Une merveille !!!
Généralement je ne suis pas tellement pour revisiter un titre mais celui-là provient du précédent album « Des Pierres Blanches » et il s’agit de
« Panser Les Plaies ». Le morceau n’est absolument pas dénaturé mais prend une ampleur nouvelle comme une renaissance. On perçoit une ambiance
plus atmosphérique, une voix plus posée qui apporte une perception douce tout en gardant l’intensité première. Puissant.
On ne quitte pas les reprises puisque s’enchaine le magistral « Sans Mémoire » des immenses Marc Seberg, un titre présent sur le
premier album « 83 ». À la base un sacré challenge puisque Pascale Le Berre était bien sûr à l’écoute. Pour ma part je me suis
dis que cette cover devait être fatalement une réussite car Phil et Toy n’aiment pas l'à peu près. Ils ont dû
ardemment travailler encore et encore pour trouver l’équilibre qui leur convenait car ils sont ultra exigeants sur leur travail. A l’arrivée ils ont
réussi parfaitement à l’intégrer à leur univers mais en conservant l’âme initiale et ça c’est un tour de force.
Continuons avec le très énergique « Rumeur », une uvre d’une grandiose beauté. C’est ce que j’ai ressenti dès la première écoute. Peut-être (à
mon sens) est-ce le lien le plus fort qu'avec le précédent opus. Je veux dire par là que dans le désespoir et un vide qui dans la vie paraît sans fond
il y a toujours un moyen pour se relever et faire fi des coups bas.
Pour clore cet album avec panache, le titre qui m’a le plus bouleversé, il s’agit du sublime « Canal 777 ». Si l’intro se fait dans une subtile
quiétude, une douleur tombe et empoigne l’auditeur pour ne plus le lâcher. Un bouillonnement de sensations pulvérise des certitudes et la chair de
poule se fait on ne peut plus présente. Un titre à écouter un dimanche soir, la pluie qui tape contre les vitres. L’ambiance est feutrée, le verre
est à moitié vide et on l’observe depuis le canapé. La solitude est là mais après tout est-ce si grave ?
N’ayez pas la moindre hésitation, céder à la tentation de ce diamant noir que vous allez écouter et écouter encore et encore.
LIENS :
https://manicdepressionrecords.bandcamp.com/album/md145-ainsophaur-chants-de-ruines?from=hp
https://ainsophaur.bandcamp.com/album/chants-de-ruines
https://www.facebook.com/profile.php?id=100057556549330
Voici un autre grand retour qui me fait également un très grand plaisir. Après avoir réalisé une chronique sur le premier EP dans le numéro 38 de BLITZ !,
le duo basé à New York sort un 5 titres de très haut niveau.
On retrouve des éléments de la précédente production (à mon plus grand plaisir) mais aussi des incursions nouvelles.
En ouverture comme pour nous mettre en appétit. Le duo avance avec un « Your Flesh Would Poison a Vulture » tout en subtilité mais on sent nettement
la puissance toute en retenue comme un volcan qui fait croire qu’il est endormi. Totalement envoûtant.
On continue de se régaler tout le long de « Sugar Sweet Carrion ». La voix se fait plus ténébreuse avec des aspects sonores fortement aérien. Un parfait
équilibre se fait. On ne peut que se laisser porter afin de savourer pleinement ce climat si particulier. Un très grand plaisir, cela ne fait aucun doute.
La délectation perdure et le doux sortilège atteint des sommets en compagnie du somptueux et profond « Softly Without Worth ». On aimerait tellement se
perdre dans les dédales de l’univers de ce titre aérien et addictif. Une grande et profonde réussite.
Beaucoup de délicatesse et de légèreté tout le long de « Overdose ». Certes un nom de chanson fort mais traité avec une grande intelligence et dans ce
cas-là il amène plutôt à la réflexion. Aucune lourdeur, tout est dans la finesse. Un très beau titre.
Le dessert se présente (déjà !) avec un « You're a Part of Me, So Far from Me » très mélodique et surtout puissamment mélancolique. Une très belle
conclusion en osmose totale avec les autres joyaux de ce second opus. J’attends avec impatience la suite !
LIENS :
https://hoursofworship.bandcamp.com/album/the-smell-of-death-surrounds-you
https://www.instagram.com/hoursofworship/
Une toute nouvelle entité qui provient de..., et qui fait très fort avec ce premier EP. Un climat énergique domine l’ensemble et c’est incroyable que pour
un début une indiscutable maturité se dégage avec autant de force. Quasi immédiatement on décèle un son qui rappelle celui de Leeds durant les
eighties et par là je pense puissamment à Red Lorry Yellow Lorry. C’est tout de même très flagrant mais pas handicapant, loin de là ! c’est du
lourd.
Dès le premier titre le ton est donné. Une rythmique de plomb et une voix grave magnifique. Impossible de rester immobile sans user ses docs à l’écoute
de « Act of Compliance ». Beaucoup de souvenirs remontent à la surface et de temps à autre cela fait beaucoup de bien. Un pur bonheur !
La transition avec le plus posé « Moral Agent » se fait avec une facilité déconcertante. L’ambiance est plus brumeuse et nostalgique. On perçoit un appel,
des regrets et déceptions. Ce n’est pas larmoyant, juste comme un amère constat. L’émotion est palpable. Un très beau titre.
Retournement avec le bondissant « Entropy » qui fait la part belle à la basse. Une tornade sombre dans laquelle on se laisse emporter avec grand délice.
Une ode à la tourmente et au fracas qui en découlera. Totalement irrésistible.
Dans la nuée anthracite qui jusqu’à maintenant arrivait de toutes parts, un semblant de clarté commence à apparaître. Plus on avance plus il devient
évident (pour ceux et celles qui l’ignoreraient encore) que le pays de l’ombre n’est pas une fin, bien au contraire. Ce magnifique « In Water » est là pour
le prouver. Une apothéose !!!
À se procurer de toutes urgence !
LIEN :
https://futureshockrecordings.bandcamp.com/album/memorabilia
https://www.instagram.com/futureshockhq/?igshid=wpc22p9pl658
Voici un tout nouveau duo qui nous arrive de San Diego et qui propose un tout premier EP de haute volée.
On sent encore nettement les artistes qui les ont influencés mais qu’importe, c’est très bien fait et le plaisir est bel et bien présent.
Débutons avec le percutant « Just to Sedate », pétillant et bondissant à la rythmique implacable. La voix d’Evan reste plutôt en second
plan avec un aspect très éthérée. Un choix parfaitement judicieux de l’avoir mis en premier. Totalement irrésistible !
Comment ne pas penser à Ian Curtis à l’écoute de « Freedom is Slavery » ? c’est plus que flagrant. Musicalement Manchester n’est vraiment pas
loin non plus mais ce titre est d’une indéniable beauté. Il y a une sorte de grâce et de majesté dans la composition et aussi fortement dans cette
exceptionnelle voix. Complètement magique.
« Orwellian » surprend par son approche plus accessible. Les nappes de synthés se font accrocheuses. L’aspect répétitif n’est pas rébarbatif loin de là.
Il y a quelque chose de céleste et d’harmonieux. Un sentiment de sérénité.
Petite « pause » synthétique servant de transition. Là encore c’est vraiment planant avec « Concentration ».
On comprend encore mieux cet intermède à l’écoute de « All the Sad Young Men » qui est très proche de l’état d’esprit de New Order (période
« Low Life »). Donc c’est nettement plus dansant et pour autant pas spécialement joyeux. Même la voix de Evan se fait plus
accrocheuse. Il y aura fatalement des fans.
Le sublime « Final Solution » déconcerte car on retrouve la froideur du début du EP et cette voix désincarnée si proche de Ian. Un fleuve de
douleurs, une plainte venue des limbes. Aussi troublant que tragique. Assurément mon titre favori. Olympien !!!
LIENS :
https://thetodds.bandcamp.com/album/orwellian
https://www.instagram.com/phantoms.party
https://www.facebook.com/phantoms.party
Originaire de Berlin, Davide Lace démarre très fort avec ce premier 4 titres qui a immédiatement retenu mon attention. C’est sans nul
doute à cause de sa Coldwave complètement addictive. Un régal absolu.
Ouverture avec « Cuore di ghiaccio » qui, à mon sens, se présente comme une carte de visite. Une sorte de numéro de séduction sonore qui fonctionne à
merveille. Tous les ingrédients sont là pour une accroche immédiate. Par moment je pense à certains titres du second album de Minimal Compact,
c’est très curieux. Quoiqu’il en soit c’est splendide !
Grande urgence et paysage défilant pour « Il sole non c'è più ». On perçoit une inquiétude et des questionnements. La voix de Davide est
plus dans le doute. La route continue de défiler pour s’échapper et aller le plus loin possible de l’incertitude qui envahit tout.
Comment ne pas être séduit ?
«Luce bianca» est d’une hallucinante beauté. On est toujours dans la précipitation mais la réflexion s’affirme davantage. C’est une sorte de réponse au titre précédent. On est transporté vers quelque chose de meilleur. Sans nul doute c’est mon morceau préféré.
Juste avant de refermer la porte, «Miele e fiele» nous assène un coup de grâce que je désirerais avoir tous les jours. C’est fort bien calibré et hyper équilibré. Un titre qui ne peut que charmer les derniers récalcitrants.
Je souhaite vraiment très sincèrement que Davide n’en reste pas à cette cassette car il possède un talent phénoménal.
LIEN :
https://detritirecords.bandcamp.com/album/words-and-actions-licht-demo
https://www.facebook.com/wordsandactions
Quand je suis tombé sur cette artiste québécoise j’ai immédiatement pensé que j’allais entendre encore de la synthwave sans âme comme
il arrive par charter depuis quelques années déjà mais que nenni !
Elle fait de la musique depuis un bon moment mais je ne la connaissais pas du tout. Ses sonorités sont plus musclées et décapantes que je ne le
soupçonnais. C’est tranchant et ne fait pas tellement de concessions.
Dès les premiers accords de « Fin du travail, vie magique », on saisit que l’on va être un peu malmené par son univers particulier et original. La
rythmique est implacable et sa voix plus scandée que chantée. Un ton spécifique sombre et mécanique. C’est très particulier.
« Angst » fait beaucoup ressortir ses influences Coldwave. On ressent nettement plus l’étendue de ses capacités vocales. Ce titre est
d’une puissance phénoménale. Scéniquement cela doit être très spectaculaire. Je suis soufflé !
Une conception sonore encore différente qui a l’apparence du chaos mais avec une grande subtilité. Elle n’a de cesse de détonner et d’étonner et
« Brûle asphalte » ne déroge pas à ce parti pris.
Tout s’emballe avec « Tout s'effondre tout va bien ». Le tempo claque et s’enfuit à toute vitesse. Là encore c’est plus que difficile de rester sans
bouger. C’est maîtrisé et on se fait vraiment plaisir. Un titre sec et froid qui remet en selle.
Pure Coldwave pour « Ces cadavres » au climat terriblement ténébreux. Rythmique métronomique martelant, une basse mise plus en avant,
synthés congelés et l’incroyable voix de Laura qui saisit de son aura magnétique et mystérieuse. Une très grande réussite.
Final de toute beauté en compagnie de « Bureaupathologie » qui sous un calme apparent cache une lave en fusion contenue dans un thermo Frost. Le monde
de Laura est décidément plein de surprises. J’en redemande.
LIENS :
https://detritirecords.bandcamp.com/album/laura-krieg-vie-magique
https://www.facebook.com/krieg.laura/
Tout nouveau duo qui arrive de Oaxaca au Mexique. En leur compagnie on savoure cet EP estampillé Coldwave avec un son excellent
que l’on ne retrouve quasiment plus dans l’hexagone et c’est bien dommage.
L’extase commence à l’écoute du savoureux « Oscuridad » qui ouvre le bal. La basse donne le « La » et on s’abandonne sans la moindre retenue
dans cette brume que l’on voudrait éternelle. La voix est murmurée mais est malgré tout totalement prenante.
On continue de se délecter en écoutant avec passion « No te estoy buscando » qui entoure l’auditeur d’un doux spleen. La guitare quasi-Curesque rajoute de
l’épaisseur et finit de nous embaumer les neurones. Le bonheur !
Calme et sérénité pour un « Sueños » abyssal dans lequel on s’abandonne sans la moindre difficulté. Des souvenirs remontent au milieu du brouillard si
confortable. Le plaisir n’a de cesse de grandir. Magnifique chanson.
Curieusement on termine avec une compo plus énergique mais la transition est plutôt bien vu avec ce « Atrapado ». Plus percutant et qui donne peut-être un
aperçu de l’album à venir !
LIENS :
https://simulacixn.bandcamp.com/album/simulaci-n
https://www.instagram.com/simulacixn/
https://soundcloud.com/simulacion-post-punk