Inaltérable, indétrônable, indémodable Jacquy Bitch pionnier de la scène
Batcave/Deathrock hexagonale et des débuts qui remontent
bientôt à quatre décennies.
Avec son groupe Neva il était déjà devenu incontournable durant les années
80. Depuis le démarrage de sa carrière solo au début des années 90 il a continué contre
vents et marées de répandre la bonne parole tout en gardant une modestie et une simplicité
déconcertante.
L’intro est un texte d’un constat peu brillant sur ce que l’humanité est devenue et instaure
la tonalité de l’album.
Dès les premiers accords fulgurants et rageurs de « Asian » on comprend que l’on ne s’embarque
pas sur une croisière aux flots tranquilles. C’est percutant et plein de furie. On s’en prend
plein la tête. Ouch ! quel uppercut !! mais bon sang que ça fait du bien.
Le son de l’artiste a fortement évolué tout comme le démontre l’abrasif « Mymy » et ses sonorités Métal-Indus. Pourtant l’essence de Jacquy Bitch est bel et bien là. La voix décape et percute les tripes. Les émotions dégagées sont multiples et enveloppent l’auditeur pour ne plus le lâcher. Magistral !
Avec « Action » on comprend encore davantage qu’il n’est pas question de faire de prisonniers. Encore plus de tourments et de fureur encouragés par des riffs violents et sans concessions. On atteint des creux de plusieurs mètres et pourtant la traversée est une délectation.
Les curseurs continuent de grimper pour une tension radioactive avec des accents et des climats bouillonnants et torturés. Les guitares se vrillent dans un tourbillon et déboulonnent comme jamais. L’ambiance est vraiment musclée dans ce « Nouveau Monde » apocalyptique.
Débutant par un rire provenant des abysses, « Dérive » pulse dans tous les sens et projette des volées d’accords incisifs qui percutent et tranchent sans la moindre pitié. Ça pulvérise et déchiquète à tout va. Purification des neurones !
Jacquy exprime plus encore ses colères et son mal-être avec des paroles hargneuses et dévastatrices le long de «L’énervé» qui sonne comme un manifeste. Le point d’ébullition est atteint avec grand succès. Une claque dont on ressort revigoré.
Bien que démarrant d’une manière plus apaisée et lyrique ce qui annonce la vue de terres à
l’horizon, l’agitation continue pour un « Porte Rouge » qui hisse les couleurs des douleurs
indomptables toujours sous les ordres de cordes vénéneuses et frénétiques.
Même en mettant le pied à terre, pas de pause mais une conclusion thermique pour refermer
ce chapitre volcanique avec grandeur, élégance et en « Vengeance » avec une voix plus
mélancolique presque résignée. J’ai bien précisé « presque ». Quel beau final !
Jacquy Bitch est la preuve éclatante que l’on peut changer, muter sans
jamais se trahir et en gardant son intégrité artistique quoi qu’il arrive. Une leçon !
Jetez-vous sur cet album !!!!
LIENS :
https://jacquybitch.bandcamp.com/album/too-late
http://jacquybitch.fr/
http://jacquybitch.fr/a-propos/
https://www.facebook.com/jacquyb1tch.official/
Première production pour ce duo provenant de la ville de Tours. Les deux comparses se nomment Dullmist et Frater V.
Leur univers sonore oscille entre les balancements accrocheurs électroniques (voire quelques touches synth-pop) et la froideur extrême de la Coldwave. En se permettant quelques comparaisons (juste pour situer) on peut penser à l’axe pris par Oto, Pavillon 7B voire Wunderlicht Ausgang. Néanmoins leur approche est vraiment particulière et originale. La noirceur est prédominante.
Premier contact avec l’énergie du binôme avec « Liaison Nocturne » et sa mélodie ultra addictive complétée par quelques notes de synthé que n’aurait pas renié Jacno. Des textes affûtés quasiment scandés et qui apportent un indéniable relief obscur et séducteur.
Attitude plus posée mais tout aussi glacée le long de ce « Front Sonore » imposant encore davantage l’univers sonore de cet entité qui décidément accroche l’esprit toujours davantage. Une musicalité forte presque guerrière sans être pour autant violente.
Décollage cold et syncopé pour un titre quasi-instrumental avec juste un court texte présentant le grand architecte Le Corbusier. Cela n’empêche absolument pas à « Super Structure » d’imposer une ambiance rugueuse et sombre enveloppée d’une cadence prenante et hypnotique.
Beaucoup plus de pessimisme et de dénonciation dans « Dissidence Cognitive ». Un morceau qui sonne une revendication dans les délices d’une brume synthétique d’où émerge des mots percutants et emplis de révolte. L’engagement avancé se fait encore plus présent.
« Fuite Cathartique » s’avance comme une ombre pour s’insinuer de manière fort maline afin de
marteler son tempo magnétique avec force et détermination. La voix de Dullmist
arrive dans un second temps comme pour asséner une vibration non comprise. Très bon !!!
Une invitation anachronique dans un tunnel subsonique qui fait défiler des images et des
couleurs pour une « Extase Souterraine » irrésistible. Un kaléidoscope émotionnel pour un
plongeon étrange et époustouflant. Grosses sensations.
On perçoit l’hermétisme et l’angoisse qui transpire à la recherche de cette « Issue De Secours » qui se dissimule terriblement bien. La voix se fait murmure et directrice dans ce labyrinthe dans laquelle pourtant il fait vraiment bon se perdre.
Ce premier volet se termine avec le titre le plus atmosphérique et celui qui a les accents les
plus Coldwave dans une « Oscillation Urbaine » ou apparaît une guitare cristalline, de nombreux
effets portés par des nappes de synthés totalement envoûtantes. Vocaux mutants et
expérimentations futuristes. Un pur régal !
Donc vous l’aurez compris, Kompromission n’est pas apparu pour faire de la
figuration et pourquoi ne pas espérer des concerts prochainement ?
LIENS :
https://kompromission.bandcamp.com/album/oscillations-urbaines
https://open.spotify.com/album/7u1GNPheIhqSo7QCV2MgPN
https://www.instagram.com/tv/CPgIG2AiFi9/
Pendant de nombreuses années Leonid Diaghilev a joué dans différents groupes et finalement a décidé de créer son projet solo en juin 2020, une première et remarquable cassette 6 titres est sortie en novembre de la même année sur Sierpien records. Le nom de cette nouvelle aventure fait référence à un philosophe et révolutionnaire Guy Debord. La musique de Tout Debord a été inspirée d’un côté par la Coldwave française (Guerre Froide, Trisomie 21, Charles de Goal) et de l’autre par le post-punk soviétique (Grajdanskaïa Oborona, Egor i Opizdenevshie, Kino).
À peine une année après sa première production il revient et sur un autre label, en
l’occurrence Detriti records avec 4 nouveaux morceaux qui méritent vraiment
plus qu’un intérêt certain.
Intronisation dans sa Coldwave maîtrisée et tranchante avec l’époustouflant
« Rester là » ! un impulsion nerveuse, clinique accompagnées d’un rythme décapant et d’une voix
irrésistible. Impossible de rester en position statique tant l’énergie dégagée ravage tout.
Sans conteste on perçoit une maîtrise et on savoure ce savoir-faire totalement épatant.
Apaisement dans la cadence mais pas dans la température qui reste polaire à l’écoute de « La Course Du Jour » où sont conjugués force et profondeur. Une grande rigueur avec la basse qui capte fortement l’attention pour donner le mouvement et la tonalité. On ne peut que savourer et se laisser emporter.
Encore plus de finesse et de limpidité avec l’étincelant « Le Pont Mirabeau ». La mélodie est un sommet de justesse. Une grande poésie émerge de ce titre où la guitare enveloppe l’auditeur vers une belle et douce nostalgie. Un rêve que l’on désirerait sans fin. Une vraie merveille.
« Outro » referme avec grâce et délicatesse ce second opus. On est transpercé par l’élégance de la composition atmosphérique et précise bercée par ce murmure lointain et ce synthé aux sonorités si spécifiques. À écouter sans la moindre modération.
LIENS :
https://soundcloud.com/leonid-dyagilev
https://www.instagram.com/tout.debord/
https://twitter.com/ToutDebord
https://tout-debord.bandcamp.com/
Créé à Rome en 2005 dans une mouvance nettement plus gothique, après deux autoproductions en 2007 et en 2009 et surtout après une très longue absence le groupe revient en version duo pour un album audacieux et captivant.
On peut vérifier cette intrépidité dès l’imparable « Praia do Rei » avec une voix et des synthés typiquement New Wave débuts des années 80 avec une basse totalement Cold. C’est construit avec une grande intelligence et un indéniable talent. Une recette souvent mal utilisée (où nombre de formations chutent) est là, dosée à la perfection. Ce titre flamboyant pourrait quasiment faire un « tube ». Remarquable !
Comment ne pas être happé par le très séduisant « Dead Dance » qui s’enchaîne magnifiquement. L’imagination s’envole et de grands espaces apparaissent ne laissant percevoir aucune fin. La mélodie est magique et les ruptures ultra percutantes laissent transpirer une fascinante émotion.
Le duo persévère dans sa volonté de plaire au plus grand nombre avec « December Ends » qui est capable de captiver n’importe quel néophyte et pourtant là encore, c’est « habité » et habilement réalisé. Une douce mélancolie qui transporte l’auditeur avec une force totalement étonnante. J’en suis le premier surpris.
« Love In Black And White » incarne parfaitement la recette choisie par
Christabel Dreams. Là encore on est proche du hit ! Une composition aguicheuse
que l’on pourrait qualifier de commerciale et pourtant cela fonctionne à merveille. C’est
dansant et atmosphérique. Parfaitement calibré.
Un peu plus de froideur avec une basse plus accentuée et une rythmique plus martelé mais point
d’éclatement tout le long de ce délicat « 2008 » qui balance un spleen ravageur. On perçoit
plus que jamais la maîtrise de Christian et d’Emmanuele.
Un océan de quiétude et de rêvasseries envahissent l’esprit à l’écoute de « Stone ». Moment d’apaisement qui ne bouleverse en aucune manière l’équilibre de l’album. On ferme les yeux et on savoure sous l’emprise de cette voix puissante et nuancée.
Subtilité et magnétisme demeurent pour « Dusk », un titre particulier où l’ombre de
Morrissey transparaît davantage et où les claviers font ressurgir ceux de
Fra Lippo Lippi (période « Small Mercies »), et c’est redoutablement efficace.
Retour à plus de légèreté avec le sautillant « Song For Sophie » et ses tonalités quasi pop
par moments. La qualité ne baisse pas pour autant et on ne cesse d’être subjugué par la
dextérité des protagonistes. Fascinant !
Intensité maximale et mal-être salvateur nous enlacent pour un prodigieux « The Broken Toy ».
La voix est comme un pleur, une douleur qui ressurgit, un souvenir balafré ou une prière pour
retrouver un bonheur perdu. Comme quoi souvent derrière la douleur et la tristesse se cache
la beauté.
Impossible de ne pas succomber à ce final qu’est « The Only Place For You And I ». Un
romantisme sans mièvrerie et qui enivre sans effet facile. De la délicatesse sous une vraie
profondeur. Une subtile dentelle sonore qui se savoure comme un bon vin. Un régal !
Cet album est la preuve absolue que l’on peut faire une musique très accessible tout en gardant
son âme et ses options originelles et par conséquent en restant parfaitement crédible.
LIENS :
https://waverecords.bandcamp.com/album/w133-christabel-dreams-our-kind-of-place
https://www.christabeldreams.com/
https://www.facebook.com/christabeldreams
https://open.spotify.com/track/0OBW9FYuMSNV55pboFisGc
Chroniqué par le Général Hiver dans le numéro précédent, Mister H., artiste belge caméléon prolifique, fait son « retour » toujours aussi inspiré et impliqué dans son univers sonore si singulier et je signale au passage que son side-project Tartine Grasse avec l’artiste Insolo Veritas est aussi dans ce numéro 40 toujours par le Général.
Les thèmes sont plutôt sombres voire torturés à l’image de « Une Arme Sur La Tempe » avec une voix plus scandée que chantée qui ajoute une particularité supplémentaire. Les compositions donnent l’impression d’être minimalistes et répétitives mais c'est nettement plus complexe que cela. Les textes sont à prendre à différents niveaux mais sont terriblement percutants. Ce titre en est un exemple particulièrement crépusculaire.
Ambiance forte dans « Loin De Cette Enfance » qui est un cri de désespoir et de lutte. Cela sonne comme un cauchemar que l’on croyait oublié et qui refait surface. C’est beau mais terriblement brutal. La douleur est plus que perceptible. Un véritable électrochoc !
Toujours autant de gravité avec « La Fin De La Fête » qui fait ressortir un immense malaise dans son climat synthétique. Les paroles sont violentes et sans concessions. Des spasmes ténébreux pour des plaies sales et saillantes. On perçoit ces mots comme une dénonciation mais aussi comme un exutoire.
Angoisse plus que perceptible durant ce « Sans Entrave » pour un combat vers plus de lumière et de liberté. Un manifeste bouillonnant qui est à l’image de Mister H, indompté car indomptable. Très puissant !
« Seul » est encore plus incisif et saisissant. On ne peut pas rester insensible à cet univers tortueux et maladif. Le rythme est appuyé comme pour enfoncer le clou. Le phrasé est quelque peu différent et insiste sur les syllabes déterminantes. Terrible.
Plus de légèreté pour « Oisillon Sur Un Nuage ». Un spleen planant domine cette ode à la liberté et à un certain espoir. Plus de couleurs également avec un texte faussement naïf au milieu de nuages anthracites qui s’écartent.
Une ritournelle rapide, instrumentale et frénétique pour clore cette envolée noirâtre. « Eternel » est une parfaite conclusion (temporaire).
Je vous incite vivement à découvrir Mister H si ce n’est déjà fait !
LIENS :
https://misterh.bandcamp.com/album/no-tears
https://soundcloud.com/user-290457304
Voici un trio suédois et plus exactement de Stockholm qui a débuté ses activités en 2019 sur un label de leur pays où il a sorti quelques singles pas vraiment inspirés. Grand bien lui a pris de changer de maison et d’aller chez Detriti Records où visiblement les trois musiciens ont vraiment trouvé leurs marques.
Avec ce premier EP on est loin des premiers balbutiements. On sent nettement une grande assurance et une énergie qui leur faisait défaut.
C’est perceptible dès les premières secondes de « Iron Curtain ». Outre l’intensité et l’inspiration qui apporte un souffle plus que nécessaire, il émane une froideur diffusant une dimension magnétique qui fait plus que capturer l’attention. La voix qui rappelle Red Lorry Yellow Lorry est un effet séducteur supplémentaire. Excellente entrée en matière !!!
Une vivacité persistante et communicative avec le très efficace « Clairvoyance » qui persévère dans les références du groupe Anglais cité plus haut. Mélodie sombre et bondissante qui répand davantage son sortilège. Un régal !
« Interkosmos » débute avec une basse très grave et une voix qui l’est tout autant. Il y a plus de gravité et de tourments qui virevoltent et qui s’assemblent avec perfection. Ce titre a plus de puissance émotionnelle. Le jeu de guitare accentue cet effet. Grande réussite.
Moins dramatique, « Going East » n’en est pas moins efficace. Une ardeur savamment dosée et la composition s’avère très méticuleuse. Décidément on est loin de tout amateurisme. Par moments il y a quelques clins d’il à Manchester.
Le groupe démontre toujours plus et avec une grande habilité la qualité de son savoir-faire avec le dernier titre « Supernova » qui percute comme un final de feu d’artifice. Un titre saisissant qui laisse la part belle au synthé qui fait des étincelles mélancoliques. On n’a vraiment pas envie que cela s’arrête ! Splendide !
Jetez-vous sur cette cassette !!!!
LIENS :
https://detritirecords.bandcamp.com/album/satellitstat-going-east
https://open.spotify.com/artist/6WPKRp1txSpTbe2a0hzip3
https://www.facebook.com/Satellitstat/
satellitstat@gmail.com
Toute nouvelle formation Coldwave provenant du Mexique et qui propose un premier EP particulièrement abouti. Très curieusement il apparaît des sonorités assez proches de groupes portugais du début des années 80 comme Ban ou Sétima Legião (surtout les deux premiers albums) et en même temps on peut penser à The Cure, époque 79/80. Mais bon comme influence c’est plutôt pas mal !
Excellent démarrage, rageur et déterminé pour « Baltimore ». Une guitare cinglante et étincelante appuyée par une basse musclée. L’accroche est immédiate et il est très difficile de ne pas penser à « Another Journey By Train » d’un certain groupe de Crawley. Cependant la voix est très différente car plus grave avec des modulations enjôleuses assez singulières.
Une construction plus classique pour « Key » qui continue dans un état d’esprit vraiment encore plus dynamique et qui ramène les derniers récalcitrants sur la dance floor. Décidément ce groupe a plus d’un atout dans sa manche. Un pur bonheur !
Et encore plus fort et plus rapide pour un furieux pogo. « BlackCat » pulse jusqu’au plafond avec une guitare prise d’épilepsie. Un tempo qui envois tout valser avec cette voix teintée de réverb. Une furieuse perle sombre totalement irrésistible.
Toujours teinté d’une Coldwave captivante et régénératrice, « Serotonin »
bien que plus reposée, reste vigoureuse et démontre si besoin était qu’une musique bondissante
peut elle aussi apporter une émotion profonde pleine d’une nostalgie bienfaitrice.
À découvrir d’urgence !!!
LIENS :
https://weareonerecords.bandcamp.com/album/taste-like-sun
www.facebook.com/Catiction
www.instagram.com/catfiction1/
catfiction1@gmail.com
Voici un nouvel artiste Killmoure qui est originaire de la ville de
Gómez Palacio au Mexique mais qui est basé à Los Angeles. Il distille une
Coldwave ancrée et brillante teintée de beaux éclats Darkwave
mais avec une savante parcimonie.
Une entrée fortement pesante et grave qui font de « Levitating into Darkness » une porte
épaisse et imposante de froideur. Le rythme est puissant, quasi métronomique et la basse
résonne comme un martèlement. Une saisissante ambiance funéraire enrobe le tout dans un climat
hivernal particulièrement prononcé. Il faut reprendre son souffle, c’est intense !
Moins « agressif » mais tout aussi ténébreux avec cette voix caverneuse absolument incroyable, « Violently Ill » donne plus dans l’émotion, le souvenir, l’amertume. L’artiste montre qu’il peut être tout aussi percutant dans la nuance. Très beau titre.
Vraiment court mais complètement palpitant « Fire Desire » apporte un côté vénéneux plus que
plaisant.
Tout en retenue mais gardant une grande attractivité, « Falling » est plus languissant et
apaisant. On reçoit une immense tristesse et des paroles qui sonnent comme des regrets. Plus
de modulations et des nuances subtiles donnant des frissons.
Grande prestance pour une déambulation glaciale. Un titre qui se présente comme une toile de maître. Pourtant aucune prétention dans ce délicieux « The Night » qui a une approche plus Gothique. La brume anthracite s’estompe doucement et l’on n’arrive malheureusement pas à la retenir. On en redemande.
LIENS :
https://desdoblerecords.bandcamp.com/album/livid
https://soundcloud.com/killmoure/sets/livid
https://instagram.com/desdoblerecords..
https://deezer.page.link/k81yPGKQAcyE...
https://open.spotify.com/artist/2nUFy...
Après un EP que j’avais chroniqué dans le numéro 36 de BLITZ! où je laissais entendre que le groupe (basé à Montréal mais né au Portugal) se laissait glisser vers un univers sonore grand public, force est de constater que je m’étais lourdement trompé. Ce troisième album démontre avec force que l’obscurité continue d’être l’optique de cette grande entité musicale.
Bien que de nombreuses personnes qualifient leur orientation de Coldwave, je penche nettement plus vers un Rock Gothique qui oscille vers les climats de The Mission, première période. Cela va beaucoup plus loin que cela mais c’est juste pour aiguiller ceux et celles qui découvriraient.
J’en veux pour preuve le fantastique « Relatividade Restrita » qui malgré une intro très « Pornography » nous replonge avec délectation dans les premières compositions de Wayne Hussey de 1986. Cependant Morte Psíquica n’est pas un énième groupe clone car il arrive avec brio à imposer sa marque malgré les références. On ne peut qu’être admiratif devant la beauté de la mélodie et de sa construction de haute volée.
On continue dans une mouvance similaire avec le très aventureux « Camera Obscura » qui ouvre les bras à de grands horizons semblant être sans fin. Beaucoup de poésie et de subtilité qui font que l’on ne peut que succomber. Il y a comme une retenue, l’idée que le son pourrait cogner nettement plus fort. Une effervescence qui est là présente et prête à jaillir. C’est saisissant.
L’introduction de « O Fantasma » est à tomber. Plus on l’écoute plus on est séduit. Le choix de chanter en portugais est des plus judicieux car cela apporte un ineffable charme à l’univers somptueux de cette entité. Comment ne pas se délecter de ces harmonies enchanteresses où l’ombre et le romantisme n’ont de cesse de s’enlacer pour mieux nous charmer.
Sous un aspect « acoustique », le titre « Carta Do Panóptico » ne peut que finir de convaincre les derniers récalcitrants. Palpitations mélancoliques et flux d’émotion pure jaillissent et démontrent que le talent est là et que l’on ne peut le nier. On savoure chaque accord. Une merveille !!!
« Domingo » est sans doute l’atout majeur de cet album. Complètement ensorcelé par la maestria invraisemblable de cette chanson qui fait chavirer les neurones et ou l’on se dit intérieurement que l’on touche le sublime. On crève d’envie que cela ne s’arrête jamais. C’est indubitablement la marque des grands. Quel panache, c’est fantastique !
Et on enchaîne avec le profond « Fado De Outono » qui propose une balade raffinée dans ces contrées qui au fil des titres nous est devenue familière. Un espace que l’on veut explorer de fond en comble car l’on sait que l’on sera constamment surpris.
L’album se clôt de manière divine en compagnie du démentiel « Espectro » qui possède la force de frappe d’un morceau que l’on verrait aisément ouvrir un album. Là encore une grande délicatesse et une méticulosité étourdissante. Un perfectionnisme qui je l’espère va ouvrir d’immenses portes à ce très grand groupe.
LIENS :
https://mortepsquica.bandcamp.com/album/camera-obscura-2
https://www.facebook.com/mortepsiquica/
mortepsiquica@gmail.com
https://soundcloud.com/mortepsiquica/4-morte-psiquica-live-labirinto/album
Tout nouveau duo issu de la ville de Gomez Palacio au Mexique (deuxième plus grande ville du pays) qui fait connaître sa musique par ce premier EP très prometteur. Un son frappant et particulièrement efficace.
Un son d’orgue pour débuter le fulgurant « Es Efímero », très aérien mais martelé par une rythmique particulièrement puissante et quasi-martiale. La voix de Daniel est spatiale et semble impalpable. L’approche est très originale. Un sortilège auditif qui retient fortement l’attention.
Le mystère perdure et augmente à l’écoute de l’étrange et captivant « Bajo la Oscuridad » dans lequel une guitare envoie des appels plaintifs et presque dans un registre Deathrock. Tout cela demeure très atmosphérique et inquiétant. Prenant !!!
« El Mañana » est plus incisif mais on continue de planer avec le jeu de guitare terriblement efficace de Diego qui est une totale invitation au voyage. On a qu’une envie c’est de faire immédiatement sa réservation ! Excellent titre.
Toujours une volonté céleste à l’écoute du bondissant et très mystérieux « Licántropo ». Les vocalises de Daniel s’envolent vraiment très haut et donne un aspect quasi mystique à ce titre. Un son vraiment particulier qui me séduit totalement. Je n’ai qu’une hâte c’est d’en écouter plus, beaucoup plus !!!
LIENS :
https://desdoblerecords.bandcamp.com/album/demos-ep
https://www.facebook.com/visionenelcamino
visionenelcamino@gmail.com