BLITZ!

BLITZ! Numéro 9 – Les chroniques du Général

FRONT 242 « Moments in Budapest » - DVD (Alfa Matrix AM1155DVD)

Dans le numéro précédent, notre dossier avait ciblé l´electronic body music belge. Une livraison tombée à point nommé de la hotte du Père Noël nous donne l´occasion de vous présenter le DVD « Moments in Budapest » de Front 242, dans son édition limitée.

Une qualité sonore parfaite, un trio en pleine forme, assisté d´un batteur solide, des effets visuels dignes d´un grand spectacle underground : tous les ingrédients sont réunis pour rendre ce concert à Budapest inoubliable, devant un public conquis.

Le set débute par un « Happiness » survitaminé, puis les grands classiques que nous aimons tant se succèdent sans que l´énergie des deux chanteurs ne faiblisse. Les grands « moments » à retenir sont « Welcome to Paradise », « Loud », « Don´t crash », « Masterhit » et « Headhunter ».

Le DVD est accompagné d´un pin´s et d´un patch aux couleurs du groupe, et du CD sampler n° 10 du label Alfa Matrix, où l´on trouve plusieurs talents intéressants : Schwarzblut, Kant Kino, Pouppee Fabrikk. L´electro-EBM domine bien entendu l´ensemble, destiné à des clubbers avisés autant qu´exigeants.

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En ce premier trimestre 2014, nous vous proposons de revisiter trois disques qui figurent au rang des classiques de notre répertoire.

New Order « Movement » (FACD.50 1981)

Premier album du groupe (New Order = Joy Division – Ian Curtis + Gillian Gilbert), produit par Martin Hannett, ce 8 titres comporte plusieurs superbes morceaux, comme les dansants « Dreams never end » et « Chosen time », et le glacial « Truth » au tempo lent, sur lequel la voix de Bernard Sumner semble très lointaine. L´ensemble porte les germes des réussites futures quoique parfois commerciales de New Order, qui a parfaitement su mêler les genres post-punk et dance.

Simple Minds « New Gold Dream (81-82-83-84) » (Virgin CDV 2230)

Ce magnifique album, sorti en 1981, marque la maturité des compositions du groupe écossais Simple Minds, avec plusieurs titres absolument splendides (« Someone somewhere in summertime », « Hunter and the hunted », où Herbie Hancock interprète un solo au synthétiseur, et l´éblouissant « New gold dream », qui peut prétendre au statut d´hymne de la new wave).

Ce disque constitue un tournant dans la carrière du groupe, qui après une période assez froide et expérimentale influencée par David Bowie, connaîtra le succès commercial dès l´album suivant, « Sparkle in the rain ». Mais ceci est une autre histoire.

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The Clash « London Calling » (Columbia - 1 CD 495347 2)

Enregistré en août et septembre 1979, le troisième album des Clash mêle des influences très variées (ska, reggae, rock, new wave, rockabilly). Les 19 chansons, dont les paroles sont l´œuvre de Joe Strummer, sont autant de brûlots contre la société britannique de l´époque, et traitent de la drogue, du chômage, des conflits raciaux et plus généralement de politique.

Mick Jones compose les mélodies et assure les arrangements musicaux, et l´album constitue une référence de l´histoire du rock.

Plusieurs titres inoubliables figurent en effet dans la playlist, outre l´éponyme « London Calling » : le flamboyant reggae « The guns of Brixton », le dansant « Train in vain », et « Lost in the Supermarket », diatribe contre la société de consommation qui n´a pas pris une ride.

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Death In June « Live in Wien » (2 Cds – NEROZ 2011)

Les deux Cds nous permettent de retrouver avec plaisir 33 titres de Death In June, enregistrés lors d´une performance dans la capitale autrichienne le 27 octobre 2011.

Le début du programme fait la part belle aux samples et aux percussions, sur les épiques et bien connus « Till the living flesh is burned » , « Bring in the night » et « Death of a man ». Puis les ballades dark folk se succèdent. L´interprétation de Douglas Pearce, dénuée d´artifices, mais pleine d´émotion, permet d´exprimer leur beauté simple et dépouillée. Les titres les plus remarquables, de l´avis de la rédaction de Blitz!, sont « Disappear in every way », « He said destroy », mené tambour battant, « Heaven street » et l´immortel « Fall apart », moins glacé toutefois que sa version studio de l´album « The wall of sacrifice ».

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Cold Cave « Love comes close » (1 CD, Matador Records, Ole 913-2)

Alors que Cold Cave s´apprête à jouer à Paris, en première partie de Nine Inch Nails, il nous a semblé pertinent de nous pencher sur la discographie de ce groupe américain, dont Wesley Eisold est le fondateur. Leur premier album, intitulé « Love comes close », d´abord autoproduit puis ressorti par Matador Records en 2009, nous propose des paysages sonores variés. Certains titres sont proches de New Order (« Love comes close »), d´autres sont plus expérimentaux (« Cebe and me », qui ouvre l´album avec une belle voix féminine). Le morceau de bravoure, ténébreux et dont les percussions rappellent « A means to an end » de Joy Division, s´intitule « Heaven was full ». Quant au trop court « Hello Rats », il mérite, par l´efficace ligne de basse associée à la voix grave du chanteur, l´étiquette gothique. Cerise sur le gâteau, cet agréable opus se termine par l´excellent « I.C.D.K. », dansant et new wave. Nous avons hâte d´entendre ces morceaux en live au Zénith fin mai !