BLITZ!

LES CHRONIQUES DE L'ADEPTE
BLITZ! numéro 28

PSYCHIC TV « Kondole # Dead Cat » (Cold Spring Records 2018-CSR246)

Psychic TV, Kondole # Dead Cat

L’œuvre de PSYCHIC TV, pour la plupart disponible sur le propre label de Genesis P. Orridge, TOPY Records, est enfin rééditée et remasterisée pour le plaisir des petits et des plus grands. Réédition, déjà en 2017 d'une œuvre majeure sortie sous le nom de Psychick TV d' « Allegory & Self » de titres enregistrés fin 1985 mais parus seulement en 1988 (soit avant leur période acid-house) conjointement par les labels Sacred Bones et Dais Records.

La surprise reste cet opus à part dans l'énorme discographie de Psychic TV, j'ai nommé « Kondole », un concept album sur le thème des dauphins et autres baleines, principalement enregistré entre le 23 Janvier 1988 et le 23 Janvier 1989 (le nombre 23 ayant une signification particulière pour P. Orridge).

Trois thèmes, donc, de 23 minutes chacun, enregistrés pour le premier à base de samples de baleines et de percussions maghrébines, sans oublier le son de basse propre à Genesis, soit un mélange assez réussi d'instruments rythmiques et de sons organiques. On est pas loin de la transe sur ce titre du nom de « Thee Whale ». « Thee Shadow Creatures » est une longue plage industrielle essentiellement à base de samples avec la participation de Marbie M (enregistrement de sons de dauphins à San Francisco) et de P. Orridge pour la partie moins organique (percussions). C'est sans doute le titre le plus faible de la trilogie. Le morceau de bravoure, « Dead Cat », est décliné ici en trois versions : une première de 48 minutes sur le premier CD, une autre de 23' sur le CD 2, alliant transe évolutive et musique répétitive. Sans doute le titre le plus à même d'être mis en images sur ce DVD bonus, un court métrage de 18 minutes au malaise constant mais prenant auquel participent Genesis P. Orridge et le réalisateur Derek Jarman (« Jubilee », « Blue »). A noter également sur ce titre déroutant la présence de Fred Gianelli (à la guitare et à la production). Un album à part dans la déjà longue carrière de Psychic TV.

Et surle net :
www.genesisbreyerp.orridge.com

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COIL « BACKWARDS »
(Cold Spring Records 2017 /CSR203)

Coil, Backwards

Le groupe se forme en 1983 (en tant que side project de Psychic TV) à partir de la scission de Zos-Kia (avec d'un côté John Balance au chant et à la basse et de l'autre John Gosling aux percussions et au violon, ainsi que la chanteuse Min) et de Coil (alors projet solo de Balance). Peter Christopherson, qui vient de quitter Psychic TV à son tour, rejoint John Balance fin 1983 pour l'enregistrement du 1er disque de Coil, « How To Destroy Angels » sur lequel une seule face est gravée et qui ne paraîtra qu'en mars 1984.

Après 2 albums cultes que sont « Scatology » sorti la même année et « Horse Rotorvator » en 1986, Coil prend une autre direction en composant de la musique de films : « The Angelic Conversation » pour Derek Jarman en 1985 ainsi que pour le « Hellraiser » de Clive Barker en 1987. Le groupe poursuivant dans une veine techno ambient durant les années 90.

« Backwards » se démarque de leur discographie hétéroclite : c'est, d'après les dires du label Cold Spring, le chaînon manquant entre l'album de 1991 « Love's Secret Domain » (LSD en abrégé) et la série des « Musick To Play in The Dark ». Devant paraître en 1996 (enregistré à la Nouvelle Orléans avec Trent Reznor de Nine Inch Nails qui devait publier le disque sur son label Nothing), sa sortie a maintes fois été repoussée (même du vivant de Christopherson qui publiera chez Threshold House sa propre version intitulée « The New Backwards » en 2006).

De ce disque, on retiendra surtout les titres « Backwards » alors inédit (excepté en live), « Amber Rain » (dans sa version originale), ou « AYOR » (At Your Own Risk) encore inédit, ainsi que les excellents « Heaven's Blade » et « Copacaballa », sans oublier les versions originales de « A Cold Cell » et « Fire of The Mind », qui conclut cet album jusqu'ici inédit. On notera au passage que la voix de John a mûri (depuis le classique « Lost Rivers of London ») et c'était aussi le cas sur le magnifique album posthume de 2005 « The Ape of Naples » de Coil.

Et sur le web : www.brainwashed.com/coil/

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