Étrange compilation que ce « Collectorama New-Wave » sur laquelle se côtoient new-wave
(effectivement!), pop (Orange Juice, XTC,
Undertones, Joseph.K) ou simplement post-punk
(Bahaus, Joy Division, P.I.L), voire punk
(Television, Pere Ubu, Buzzcocks,
Slits), un peu fourre-tout !
(on y retrouve même le ska de The Specials ou l'indus-ethnique de 23 Skidoo).
Manquerait plus que le funk de Shriekback ou même le punk synthétique de
Suicide (ces derniers, en tant que pionniers du punk et de la new-wave auraient
amplement mérité d'y figurer !).
On retiendra surtout les excellents morceaux de cold-wave expérimentale de Tuxedomoon
(« Desire »), Minimal Compact (« Statik Dancing »), PIL (« Death Disco »),
Japan (« Art of Parties ») et de Young Marble Giants (« require Me out »). On se
rabattra également sur les excellents The Names (« Calcutta »), Joy Division
(« Love Will Tear us Apart »), Echo & The Bunnymen (« The Killing Moon »), Wire
(« I am the Fly ») et Bauhaus (« Third Uncle »).
Manquent à l'appel un Cure (genre « A forest »), un
Siouxsie & The Banshees (« Israël »), ou bien même un
Cabaret Voltaire de derrière les fagots (« Yashar »), voire un
Human League première mouture (« Being Boiled » par exemple) pour donner un peu d'éclat à cette
énième compilation new-wave.
Il manquera surtout un grand classique de B-52's, « Planet Claire »...
Estampillée à tort « new-wave », on préfèrera à cette double compilation le terme plus approprié de « post-punk » !
En dépit d'une double compilation plutôt « moyenne », signalons ce qui fait que ce livre-coffret mérite son acquisition, à savoir ce merveilleux livre(t) de 50 pages accompagné de ses 5 tirages photos collectors.
Commençons donc par les photos, sublimes, de Pierre René-Worms, responsable d'une photo mythique de Joy Division, où l'on voit le groupe poser sur un pont maculé de neige, servant de couverture à ce livret (car il s'agit bien d'un livret grand format).
Sur la première photo, Chrissie Hynde des Pretenders, photographiée avec sa guitare en bandoulière sur des rames parisiennes.
On reconnaît sur la 2ème le portrait d'Ian Curtis, prise aux Bains Douches à Paris en 1979 lors de
l'unique date française du groupe, puis Robert Smith posant devant sa nouvelle guitare avant un concert en Belgique
en 1981.
La 4ème nous montre Étienne Daho accompagné de la chanteuse du groupe rennais
Sax Pustuls, prise dans les loges de la salle de la Cité avant son premier concert aux
Trans Musicales en 1980. La dernière photo représente Jerry Dammers des
Specials prise à Paris en 1980 avec le guitariste Lynval Golding (futur Fun Boy Three,
l'autre groupe de Terry Hall après The Specials), en arrière-plan.
1ère étape de ce tour du monde de la new-wave : Los Angeles, avec une photo des Cramps pour illustrer le sujet (je croyais que c'était du rock garage !). En tête d'affiche, outre ces derniers, la présence de The Gun Club (une des influences de Nick Cave, avec pour point commun le guitariste des Cramps, Kid Congo Powers).
2ème étape : Manchester, avec en tête d'affiche Joy Division, Mark E. Smith (The Fall) et Morrissey. En couverture, les photos de Joy Division et des Buzzcocks.
3ème étape : New-York, avec comme illustration le groupe de David Byrne, les Talking Heads, et en tête d'affiche, outre ce dernier, James Chance et le groupe de hip-hop (avant l'heure!) ESG (qui aura fourni en samples les Beastie Boys).
4ème étape du tour : Liverpool, avec Echo & The Bunnymen et Teardrope Explodes. Comme tête d'affiche, Ian Mc Cullough, Pete Burns (Dead or Alive) et Julian Cope.
5ème étape : Berlin, illustrée comme il se doit par une photo de Einstüerzende Neubauten et en tant que tête d'affiche : D.A.F, Nick Cave (qui y vécut un moment), X Mal Deutschland et Malaria ! (excusez du peu !).
6ème étape, cruciale : Londres avec une photo de P.I.L, une autre de Wire, et en tête d'affiche les photos de Robert Smith, Don Letts (qui aura filmé The Clash et apporté sa pierre à l'édifice du mélange reggae-punk), Geoff Travis (Rough Trade) et l'incontournable John Peel (découvreur de talents).
7ème étape du tour : Rennes, avec une photo de Marquis de Sade. En tête d'affiche Marie et les Garçons (de Lyon, cherchez l'erreur !), Frank Darcel (guitariste de MDS), Étienne Daho et Taxigirl (cherchez le garçon!).
La 8ème étape s'arrête à Glasgow avec Orange Juice (on aurait préféré une photo des Cocteau Twins!). En tête d'affiche : Edwyn Collins (toujours Orange), The Associates et Simple Minds.
La 9ème est consacrée au CBGB's, scène mythique new-yorkaise, avec des portraits de Dee Dee Ramone, Blondie, Richard Hell (Television) et de Lester Bangs (fameux journaliste et écrivain perdu dans les paradis artificiels !).
Dernière étape, et pas des moindres, avec la Belgique et les Pays-Bas, illustrée par une photo de Tuxedomoon. Comme tête d'affiche, The Names (responsables d'un unique album produit par Martin Hannett), Mecano (et ses albums devenus collectors !), Minimal Compact et enfin une photo de Cabaret Voltaire (de Sheffield), pour illustrer le label Les Disques du Crépuscule (l'internationale belge).
Pour conclure de la plus belle des manières ce somptueux livre, une sélection de 20 albums classiques parmi lesquels « Pornography » de Cure, « Ocean Rain » d'Echo & The Bunnymen ou « Unknown Pleasures » de Joy Division et le « Metal Box » de Public Image Limited.
Puis 10 trésors cachés dont « L.C » de Durutti Column et « Colossal Youth », l'unique album de Young Marble Giants. Enfin, une sélection de 5 livres et 5 DVDs (indispensables !).
À l'occasion de la reformation du combo original avec Midge Ure en 2009, Ultravox nous propose ici un concert unique enregistré au Roundhouse de Londres. Cela commence très fort avec « Astradyne », « Passing Strangers » et « Mr.X », 3 extraits de l'album « Vienna », ce dernier étant précédé par le moyen « We Stand Alone » et suivi par l'exceptionnel « Visions in Blue » (sur « Quartet »). On reprend de plus belle notre souffle avec « The Thin Wall » , « I Remember » et « Rage in Eden » (sur « Rage in Eden » de 1981).
On terminera en beauté ce 1er CD avec le classieux (version avec violon !) « Lament », extrait de l'album du même nom.
On entame le CD 2 très très fort avec « One Small Day » (toujours sur « Lament ») et « All Stood Still » (sur le « Vienna » de 1980), retour à l'Eden avec le majestueux « Your Name », puis à « Vienna » avec le titre éponyme (2 titres assez posés vu ce qui nous attend !) : l'excellent « Reap The Wild Wind », l'entêtant « Dancing with Tears in my Eyes », le surprenant « Hymn » dont le refrain est repris par le public ! Enfin, « Sleepwalk » et « The Voice » (version « Monument » avec ses 4 percussionnistes) concluent le show de manière magistrale !
À noter sur l'édition limitée un DVD reprenant l'intégralité des titres du concert ainsi qu'un documentaire très intéressant (on apprend notamment que Ultravox s'est mis à la page en intégrant les logiciels informatiques à leurs synthétiseurs !) sur la reformation du groupe.
sur la toile: www.ultravox.org.uk
Je ne suis pas particulièrement adepte de punk rock, juste un connaisseur, mais là, je dois reconnaître que le premier groupe punk de l'histoire a frappé un grand coup en signant sur la major américaine MCA à l'automne 1984 après le départ du créateur, guitariste et songwriter des Damned, j'ai nommé Captain Sensible. Et si ce dernier, à qui l'on doit l'énorme tube « Wot », n'avait pas quitté le groupe durant l'été 1984, il y a fort à parier que The Damned n'aurait pas suivi cette voie new-wave, voire gothique par moments.
Car cet album au titre évocateur de « Phantasmagoria » est un chef d'uvre avec ses 3 singles : « Grimly Fiendish », « The Shadow of Love » et « Is it a Dream », parus sur des formats aussi divers que 12 inches, 7" picture disc, 2x 12" (gatefold sleeve) ou encore double 7 inches !!! Sans oublier les désormais classiques que sont « Street of Dreams », « Sanctum Sanctorum » ou « The Eigh Day » avec en filigrane la voix si grave et profonde de Dave Vanian, à vous donner des frissons dans le dos !
Enfin, saluons sur cette « expanded edition » la présence de tous les remixes, 12" et autres B-sides (avec entre autres une reprise du « Pretty Vacant » des Sex Pistols !) de leurs 3 premiers singles sur la major MCA. The Damned poursuivra d'ailleurs l'aventure avec ces derniers sur le single suivant « Eloise », ainsi que sur l'album plus rock « Anything » de 1986 dont l'« expanded edition » révèle également de très grands titres (l'album n'aura pas autant de succès!).
N.B (notez bien) : Ceci est le premier disque avec le « First & Last & Always » des Sisters of Mercy à préfigurer le courant rock gothique à suivre !
Un classique parmi les classiques !
Il aura fallu patienter 20 ans pour retrouver les Dead Can Dance à Lyon, cette fois dans un lieu mythique, le théâtre antique de Fourvière.
La playlist du live « In Concert » étant respectée, le groupe attaque donc le show avec « Children of the Sun », qui ouvrait déjà l'album « Anastasis ». S'enchaînent « Anabasis » et une sublime version de « Rakim », suivi du tout puissant « Kiko ».
Cerise sur le gâteau, cette reprise d'un vieux titre grec : « Lama Bada » qui signifie « When we were Junkies », Brendan ajoutant qu'il était le seul concerné ! (en effet, on voit mal Lisa fumer un joint!!). On enchaîne avec « Agape » et « Amnesia », tous deux sur « Anastasis », et arrive la première surprise de la soirée, « Black Sun » (on aura droit plus tard à une version improvisée de « Cantara », qui évolue grâce à la présence de Brendan à la guitare).
La première partie du concert s'achevant (et nous achevant du même coup) sur le magnifique « Sanvean ».
Suivent « Nierika » et « Opium », transcendés par des percussions entêtantes. Le temps s'arrête sur l'éblouissant « The Host of Seraphim », suivi de « All in Good Time », sur lequel Brendan semble « figé » ! C'est le tour de « Cantara », puis de « Ubiquitous Mr. Lovegrove » (sur lequel Brendan se met à danser).
Le groupe nous achève avec un unique rappel constitué de « Dreams Made Flesh » (de This Mortal Coil), du « Song to the Siren » de Tim Buckley (magnifié ici par la voix de baryton du sieur Brendan Perry) et se termine de fort belle manière sur le très prenant « Return of the She-King », le concert finissant sur une pluie de coussins tombant des gradins sur la scène !!!
La pluie, elle, attendra la fin du spectacle pour faire son apparition (la magie DCD).
Mention spéciale pour la première partie : la chanteuse tunisienne Emel Mathlouthi, qui a mis le feu au théâtre et a même eu droit à une standing ovation à la fin du spectacle !