Connu par un cercle d'initiés plutôt restreint, le projet Endura naît des cendres d'Abraxas, un duo formé par Stephen Pennick et Christopher Walton à l'aube des années 90. Après quelques albums assez moyens, le groupe sort enfin un disque digne de ce nom !
Autant inspiré de l'occultisme que du satanisme, Endura transforme le plomb en or. En témoigne ce CD à la pochette très inspirée représentant le corps d'une femme sur un autel de sacrifice, chevauché par un démon dans un ciel bien gris.
Telle est la couleur de ce disque! Effectivement, ici pas de place pour la lumière du jour, le royaume des ténèbres est le témoin du combat que livrent les forces du mal dans un jardin d 'Eden bien sombre.
Le paradis n'est plus qu' un souvenir lointain d'un autre temps. De « Satanas Ex Machina », qui ouvre les hostilités, à « A Golden Heresy », qui conclut le pacte... en passant par les « divins » instants que sont « The Devils Stars Burn Cold » ou « When God Was a Snake », Endura nous transporte vers le purgatoire !
Vous l'aurez compris, « Black Eden » est le « chef-d'uvre que l'on attendait d'Endvra.
Intitulé Morthond à ses débuts en 1990, Morthound est le projet mono-composite du suédois B.J Nilsen, alias Benny. Il fût l'un des premiers à apparaître sur le sous-label Sound Source, crée par Roger Karmanik afin de distribuer les productions suédoises en format cassette uniquement.
Après un premier disque en demi-teinte paru en 1991 sous la référence CMI12, Morthound nous présente son nouvel opus du nom de « Spindrift » (CMI15) limité à 2200 exemplaires peu de temps après ! Tout comme son comparse Peter Anderson de Raison d'Etre, Benny compose à l'ordinateur une musique à base de samplers et autres séquenceurs. Cet architecte sonore qui crée des strates s'ajoutant les unes aux autres avec la précision d'un orfèvre a compris que la MAO (Musique Assistée par Ordinateur) est un outil technologique suffisamment efficace pour celui qui sait l'utiliser sans se laisser dominer par la machine!
Morthound s'affaire sur celle-ci pour en sortir des sons et des arrangements raffinés dignes du meilleur Dead Can Dance.
Mon premier est une tuerie de 17 minutes du nom de « Riverine », mon second est une ballade romantique
sur un texte (chanté) d'Oscar Wilde, « Herb of Grace », tandis que mon 3ème du
nom d'« Eternity Ring » est un titre à la rythmique répétitive et hypnotique sur une mélodie
envoûtante. Mon 4ème, « Stairhead », une invitation au voyage vers des contrées
inexplorées (un parcours initiatique!) alors que mon 5ème du nom de « Sundance » (au titre
évocateur!) est une ode à la nature. Le dernier titre, « Echium », très largement influencé par
Dead Can Dance, notamment grâce aux percussions exotiques et à une flûte langoureuse, termine
l'album en beauté.
Mon tout est un disque sublime et intemporel paru en 1992 sur le fameux label
Cold Meat Industry intitulé « Spindrift ».
20 ans après sa sortie, ce chef-d'uvre s'écoute toujours avec délectation.
Nous sommes en 1978, au tout début de l'ère post-punk ! Pour la petite histoire, c'est le
magasin de disques londonien Rough Trade qui distribuait les disques de
Cabaret Voltaire, de Mute et d'Industrial Records
(label de Throbbing Gristle).
Intéressé par le groupe de Sheffield, le label Rough Trade signe
Cabaret Voltaire.
C'est une grande avancée pour ce trio (Richard H.Kirk/Stephen Mallinder/ Chris Watson) alors obscur de la musique dite « industrielle ». Mais à cette époque, excepté sur le E.P « Mussolini Headkick » et le titre « Baader Meinhof » (alors paru chez Factory), CV n'a déjà plus grand chose à voir avec la dite scène! Intéressé par le dub et la musique electronique, le groupe signe alors pour deux disques assez minimalistes que sont « Mix Up » et « The Voice of America », parus respectivement en 1979 et 1980.
À noter le splendide « No Escape », sur le 1er et le classique et inusable « Nag Nag Nag » entre les 2 albums. Après un autre simple « Seconds Too Late » en 1981, Cabaret Voltaire sort l'album « Red Mecca», duquel sont extraits 2 titres dont l'excellent « Split Second Feeling »... mais les temps changent, Chris Watson (qui s'occupait alors des magnétos, l'époque n'étant pas encore au sampling!) quitte le groupe qui devient duo.
Après un double maxi du nom de « 2X45 » (ça s'invente pas !) sur lequel on trouve la version originelle du célèbre « Yashar », le duo restant signera par la suite chez Some Bizzare/ Virgin se dirigeant progressivement vers une new-wave teintée de funk avant d'élaborer dans leur studio du nom de Western Works ce qu'on appellera plus tard la techno... mais ceci est une autre histoire que l'on vous racontera dans un prochain épisode intitulé: « The Original Sound Of Sheffield, Best Of 1983/1987 » paru chez Virgin/EMI.
16 ans, l'âge de raison...c'est le temps qu'il aura fallu à Dead Can Dance pour mûrir !
Depuis « Spiritchaser », le 7ème album paru en 1996, l'eau a coulé sous les ponts
(Rajna, Arcana... !). On avait eu une fausse joie en 2005 lors de la reformation du groupe
pour une tournée mondiale, puis à nouveau : le silence !!!
Et pourtant, un espoir : une trace blanche, immaculée comme la neige était apparue lors du mois de décembre 2001
à l'occasion de la sortie du mystérieux coffret blanc que tous les fans avaient commandé pour Noël... Une trace
de ce qu'aurait pu être l'album avorté de 1998 avec le titre « The Lotus Eaters », alors inédit
devenant le seul enregistrement de l'album suivant... si le couple ne s'était séparé entretemps !
Après 2 albums solo pour l'un et une pléthore de musiques de films et d'albums en duo (remember Hans Zimmer et Klaus Schulze !) pour l'autre, le binôme se reforme à l'hiver 2011 pour enregistrer un nouvel album du nom d'« Anastasis », renaissance ou renouveau en grec.
Les 2 premiers titres, à savoir « Children of the Sun » et « Anabasis » sont dans la lignée de « The Lotus Eaters » (sur le fameux coffret blanc regroupant 3 CD ainsi que le DVD live de « Towards the Within »... + quelques clips en bonus !). Sur le 3ème, « Agape » (comme le 2ème chanté par Lisa) apparaît pour la première fois la guitare de Brendan pour accompagner la dame. Le 4ème, «Amnesia », aurait pu servir de single puisqu'apparu quelques mois plus tôt sur leur site www.deadcandance.com (un titre ni déplaisant ni transcendant qui à la première écoute laisse un peu de marbre !).
Puis arrive le summum de l'album, chanté par Lisa Gerrard « Kiko » et on poursuit la
2ème partie de l'album (soit le 2ème vinyle), avec « Opium », chanté par
Brendan Perry (le titre le plus faible avec le dernier !). Enfin, surgit le terrible
« Return of the She-King », la perle du dit disque, chanté par Lisa et rejoint à la
fin par la voix de Brendan.
On évitera donc la dernière plage, « All in Good Time », une ballade bien mièvre qui dépareille
quelque peu sur ce disque conspué par les fans de la première heure sur les différents réseaux sociaux, mais qui
reste tout de même un album plus qu'honorable !
À noter que sur la quasi-totalité de l'album, Brendan joue tous les instruments, voire même de la batterie... Ce qui fait quand même penser à un album solo de ce dernier, même si l'on appréciera particulièrement les titres chantés par Mme Gerrard.