My Kingdom For A Song
BLITZ! Numéro 49
Par le Général Hiver
En 2023, le label
Le formidable titre « Wild in Blue » ouvre l’album et mérite que nous lui consacrions cette chronique.
Musicalement, tout commence par la boîte à rythmes, puis les synthés tranchants arrivent, avec un riff répétitif qui va persister durant les 4’34 du morceau. Aux vocaux,
Alan Vega se montre tour à tour excité, caressant, crooner, tendu et presque sur le point de crier. Dans son livre
« Dream Baby Dream/Suicide/A New York Story », le journaliste britannique Kris Needs indique que l'album s’ouvre sur le grind tonitruant et les rythmes
électro tordus de « Wild in Blue », et précise que ce morceau a été écrit sur place par Rev et Vega, au cours de
la première heure passée en studio d’enregistrement.
Le livret du CD original ne contient pas les textes. Après consultation de plusieurs sites internet et plusieurs écoutes du morceau, voici la version qui nous semble correcte, avec quelques blancs.
Suicide a été injustement sous-évalué durant sa carrière, peut-être cela est-il dû au fait que Martin Rev et Alan Vega
ont toujours eu un temps d’avance sur leur époque. Ils ont influencé de nombreux artistes, parmi lesquels nous pouvons citer The Jesus And Mary Chain,
Depeche Mode ou encore Soft Cell.
À son modeste niveau, cette chronique contribuera, nous l’espérons, à leur réhabilitation.
Sur Internet :
https://www.facebook.com/SUICIDEBANDOFFICIAL/
https://mutebank.co.uk/collections/suicide?fbclid=IwAR0SDlEnvDvy5lIo_Op8yISIlYtgdo_f0COYFkQiGXMLOpERcCjra19mQOk
Écouter « Wild In Blue » remastérisée en 2023 :
https://www.youtube.com/watch?v=V1esfOAbmUY&ab_channel=Suicide-Topic
Après quelques secondes où l’on entend un extrait la bande inversée du morceau « Insight », la batterie de Steven Morris fait son entrée, de manière lente et
régulière, suivie de la ligne de basse de Peter Hook, puis de la guitare de Bernard Sumner. Cette progression permet l’introduction de la
voix de Ian Curtis, qui bénéficie d’une réverbération qui en accentue la profondeur, qui ira crescendo au fur et à mesure du morceau. L’auditeur appréciera,
à partir de 1’20 du début, la présence d’un riff finement ciselé par Bernard Sumner.
« New Dawn Fades » est une chanson mélodieuse porteuse d’une grande mélancolie. Ces qualités, combinées à la description fine du côté tragique de l’existence humaine que l’on
trouvera dans les paroles, font d’elle l’une des plus belles uvres du post-punk.
New Dawn Fades :
La nouvelle aube s’estompe :
Ces paroles bouleversantes dépeignent peut-être, mais de façon assez ambiguë, l’échec d’une relation à deux. Ian Curtis s’est-il inspiré de sa propre vie
avec son épouse Deborah pour composer ce texte, moins d’un an avant « Love Will Tear Us Apart », plus explicite ? Interrogé par son épouse, profondément interpellée par
le vers « A loaded gun won’t set you free », qui évoque le meurtre et/ou le suicide, Ian Curtis n’a ni confirmé ni infirmé que ce vers décrivait son ressenti
au sujet de sa vie de couple.
Le mystère ne sera donc jamais percé. Il reste à écouter ce magnifique et poignant morceau, témoignage incontestable du talent de Joy Division.
Écouter « New Dawn Fades » en version studio :
https://www.youtube.com/watch?v=IsT_PvMR4j4&ab_channel=GAMOTRAVEL
et en concert :
https://www.youtube.com/watch?v=lUqXHqvuToE&ab_channel=INTERFAITHChannel