BLITZ!

LES CHRONIQUES D'HYPNAS
BLITZ! - Numéro 38

Cult Strange – Rites Of Passages – 2020

Cult Strange, Rites Of Passage

Impossible pour moi de commencer cette série de chroniques sans parler de ce groupe Californien qui a été comme un électro-choc !

Un EP absolument incontournable. Imaginez un son tribal terriblement proche de la première période de Killing Joke avec la voix de Peter Murphy !!! Ultra bluffant et totalement troublant. Mais attention, nous sommes loin d’un vulgaire copier/coller.

On démarre avec l’époustouflant « Slave To The Algorithm » qui pose les bases de ce son brillant et absolument merveilleux. La voix sépulcrale d’Aleph Omega est étourdissante, éblouissante et dotée d’une incroyable majesté. L’énergie déployée est ébouriffante et on est embarqués par la virtuosité hallucinante de ce quatuor. Un titre qui devrait devenir un incontournable tant il est intense.

La beauté ténébreuse de Cult Strange continue avec la cadence plus adoucie de « A Rose Of Chaos » qui n’en est pas moins profonde et démentielle. On ne peut qu’être stupéfait par cette ambiance purement addictive dès la première écoute. Un savoir-faire prodigieux.

Retour vers des percussions endiablées et cette frénésie vocale qui transporte avec une absolue authenticité vers des contrées qui remplissent le cœur et l’âme d’une incomparable énergie. « Sages Of Din » décape tout sur son passage. Impossibilité de ne pas succomber.

Pour clore cette pépite obscure, déploiement de puissance et de détermination dans une noirceur tourmentée avec « Hex/Pox/Vex » qui assène sans coup férir un son teigneux qui décape sans faire de prisonniers. La descente vers cette abysse torturé baigne dans un délice d’âmes fascinées. Merveille totale !!!

À se procurer sans le moindre délai ! Avant l’album qui va suivre dans les prochains mois.

LIENS :
https://cultstrange.bandcamp.com/album/rites-of-passage
https://www.facebook.com/CultStrange/

The Drin - Engines Sings For The Pale Moon -2021

The Drin, Engines Sings For The Pale Moon

Autre choc absolument dingue en découvrant ce nouveau groupe qui s’est créé dans l’Ohio.

À la première écoute j’ai eu la certitude d’être tombé sur la réédition d’un groupe oublié des débuts de la Factory ! C’est juste pour indiquer la force qui se dégage de cette cassette.

Naturellement on pense à Joy Division mais aussi beaucoup aux premiers Section 25 et aussi à Siglo XX. Pesantes influences pourriez-vous penser mais malgré cela il ne faut pas se mettre martel en tête. On prend un pied incroyable à l’écoute de ce 9 titres.

Pour s’installer dans le brouillard anthracite de cette formation, cette dernière ouvre une anfractuosité qui fascine et attire avec l’incroyable « Full Moon Natural Sickos » qui fait frissonner tant la magnitude sonore remue les tripes. On croirait entendre Big Ben à l’intro et dès les premières secondes on est plongé dans un univers clinique et brisé. On ne ressent pas une note d’espoir et pourtant c’est d’une beauté hallucinante.

Le clou s’enfonce dans cet état maladif mais ô combien bienfaisant à l’écoute de « Guillotine Blade ». La basse distille une distorsion étrange qui apporte un malaise salutaire dont on ne peut se lasser de se repaitre. On perçoit aussi la présence d’un mélodica (instrument cher à New Order) qui intensifie cette atmosphère disloquée, lourde et prenante.

Quand les premières notes de « Down Her Cheek A Pearly Tear » commencent, on jugerait que Vini Reilly est venu se placer à la guitare. Le propos est plus léger, plus alerte, plus enjoué mais le gris se fait toujours présent.

Une gravité mortuaire revient s’installer pour l’envoutant « Sense Of Occasion ». Messe incantatoire qui répand une obscurité qui se fait omniprésente et fait disparaître la moindre once d’éclaircie. La mélodie envahit l’esprit pour un voyage mystique qui n’aurait pas de fin. Beaucoup d’effets de reverb ne fait qu’amplifier cette puissante oppression claustrophobique qui ralentit le souffle.

L’intro de « (I’m On) 75» semble jaillir des entrailles de la terre. Accélération de la basse et la voix se fait lancinante pour nous transporter vers une danse ou la réalité est somme toute relative. On se fait capter pour une hypnose exaltante où le vide semble être l’échappatoire la plus délectable. Quelle force !!!!

Veillée mortuaire pour l’inquiétant « Fate In Disguise (la Jetée) ». Le ton est solennel et tendu comme un arc. Place au recueillement, le texte est parlé, un corps est mis en terre. Le décor est planté et se révèle implacable. Quasiment pétrifiant.

Pour contrebalancer le climat de plomb, « For The Tsarina » se fait quasiment « joyeux ». Un moment de quiétude rapide car les nuages ne tardent pas à se noircir de nouveau.

Les nuées sombres reviennent au premier plan pour injecter de manière métronomique la couleur du noyau de l’A.D.N de cette entité qui ne peut aller plus loin que le gris. Avec « Move To Extinction » les rues s’enchaînent et on déambule dans l’antre d’une ville où le temps s’est arrêté et on peut même se demander s’il a existé un jour.

La brume Mancunienne se dissipe légèrement pour un dernier titre plus léger et presque positif. « The Creek At Sundown » redonne de l’oxygène et offre un espoir modéré certes mais présent. On a l’impression d’une chanson hommage et peut-être que ce n’est pas seulement une impression. Quoiqu’il en soit c’est émouvant et splendide.

Impossible de passer à côté de cette merveille musicale.

LIEN :
https://futureshockrecordings.bandcamp.com/album/fs002-engines-sing-for-the-pale-moon

Sacred Legion - The Silent Lineage – 2020

Sacred Legion, The Silent Lineage

Voici un nouveau groupe Italien composé de membres de Chants Of Maldoror ainsi que de Human Disease et qui a signé sur l’excellent label polonais Bat-Cave Productions.

Pour son premier album la formation propose une tonalité profondément Deathrock mais pas seulement. Outre quelques riffs métal bien sentis, on perçoit des sonorités proches de Flesh For Lulu et des clins d’œil à Play Dead. Cependant le soleil noir de Californie domine fortement le tout.

Dans l’antre de cette œuvre indéniablement ténébreuse et torturée, la visite débute avec le troublant et inquiétant « Flower Phantoms » qui bien que débutant d’une manière aguicheuse et douce révèle très vite que le sombre va être la teinte la plus claire perceptible.

Guitare puissante et acharnée pour ce « Back To Nowhere » se rapprochant de tonalités

punk

par moments. Ce titre court n’en est pas moins une énorme vague d’énergie sombre. On perçoit nettement une grande maîtrise. Totalement revitalisant !

« Purify » enrobe l’auditeur dès les premières secondes pour une valse mortuaire du plus bel effet. On sent nettement une totale adéquation entre la basse et la guitare. Absolument irrésistible !

La visite de ce délicieux sanctuaire se poursuit avec un agressif « Dig Me No Grave » que martèle la rythmique et la voix quasiment comme un hymne. Un titre qui ne donne vraiment pas envie de rester statique.

Les ténèbres se font davantage agressives avec le percutant « A Taste Of Turmoil ». Un titre remplit de rage particulièrement incisive pour un plongeon dans un océan sombre et sans fond. Une claque !

Une quiétude toute relative englobe le somptueux « Black Sun Ritual ». L’atmosphère se veut plus séductrice que jamais et le groupe développe et affirme nettement sa personnalité. Un titre qui doit sans aucun doute prendre une ampleur toute particulière en concert.

Tonalité plus épaisse et vertigineuse pour « Hole In The Heart ». Des incrustations sonores de voix féminines et une composition finement travaillée. Aucun instrument n’est mis en retrait. Excellent titre !

Cette pérégrination se termine en beauté ! L’implacable « Shards » termine de rassembler les derniers qui auraient encore le moindre doute sur la qualité de cette formation. On est partagé entre force et mélancolie. Beaucoup de subtilité jusqu’à la dernière note de ce final absolument parfait. On ne peut qu’en redemander.

LIENS :
https://batcaveproductions.bandcamp.com/album/the-silent-lineage
https://www.facebook.com/SacredLegion
https://soundcloud.com/sacred-legion

Old Providence – La Nueva Era De La Oscuridad – 2021

Old Providence, La Nueva Era De La Oscuridad

Tout nouveau quatuor tout juste débarqué de Colombie. A la base influencé par le Deathrock, d’autres sonorités viennent s’y ajouter et cela en parfaite osmose.

Afin de découvrir l’astucieux propos de Old Providence rien de mieux que le percutant « La Peste » qui immédiatement enveloppe les neurones pour s’insinuer subtilement au plus profond de l’auditeur pour lui insuffler son énergie ultra addictive. Le groupe nous injecte son exquis venin afin de mieux nous transporter dans son tourbillon de brillante noirceur. Quelle éblouissante mise en bouche !!!

Il s’ensuit après une alléchante intro, un quadrille hyper musclé ou le synthé se fait sulfureux pour un « Necropilitica » tout en bondissement épileptique. Ça déboite dans tous les sens et ça dégourdit franchement les mollets. Furieux et diabolique !!!

On calme le jeu avec « Memento Mori » qui s’enracine dans des sensations profondes et douloureuses. La voix acharnée et poignante de Joner démultiplie l’ampleur de cette plainte. L’émotion perfore toutes les synapses avec un brio redoutable. Une efficacité implacable.

«Declive » est un titre qui détonne par rapport aux autres. Peut-être parce qu’il est d’une facture un peu plus classique et que cela surprend après la majestueuse folie qui englobe ce 6 titres. Cependant la cohérence reste active et c’est bien là le principal.

Démarrage en trombe avec un titre quasi punk et qui pulse de manière démentielle ! tous les instruments dans « ¡Fansante ! » passent la 6eme et on décolle dans les contrées de Discharge ou de Peter And Test Tube Babies ! Fulgurant !!! De quoi réchauffer les docs.

Pour terminer dans les profondeurs, le groupe nous assène le coup de grâce avec le vertigineux « Solo » qui révèle et développe un spleen ravageur et contagieux. Un programme vigoureux et déterminé judicieusement dosé. Savoureux !

LIENS :
https://discosmarana.bandcamp.com/album/mr-002-la-nueva-era-de-la-oscuridad
https://www.facebook.com/OldProvidence/?__xts__=Array
https://soundcloud.com/oldprovidence

Coward Syndrome – Pochette 2 – 2021

Coward Syndrome, Pochette 2

Voici les débuts très prometteurs de ce duo parisien qui pratique une coldwave toute personnelle et qui se rapproche de la shoegaze même si ce n’est pas constamment perceptible et qu’il s’ouvre à d’autres horizons musicaux.

Commencement en douceur avec un chant éthéré, une guitare étincelante qui saupoudre avec délicatesse un soyeux « Flat Moon » qui pousse à la rêverie et aux souvenirs intenses. On perçoit bien la séduction qui opère. Un bien bel envoûtement.

Dans une veine plutôt similaire « Girl From Chile » mais avec une basse plus insistante (ce qui n’est pas pour me déplaire), le nuage prend de l’épaisseur et les voix se mélangent pour renforcer cette mélancolie rendue si belle et indispensable par ces accords si accrocheurs.

« Otaku » est un titre très court parcouru par des instruments mis au ralenti. Cela donne une ambiance particulière et un peu déstabilisante comme pour préparer la suite.

Les influences shoegaze se dévoilent plus que nettement avec « Bright Days » qui ravira sans nul doute les amateurs du genre. Le duo affirme là une rage dissimulée jusqu’à présent. Les guitares s’en donnent à cœur joie. Il y a la une technicité évidente. Par moments, on peut même penser à Radiohead.

Titre hyper punchy qui tranche vraiment avec les autres à l’écoute de « Cheb » qui perfore comme du Exploited ! Détonant en plus d’être surprenant.

Indubitablement le duo a voulu montrer un aperçu de ses capacités et de ses goûts. A suivre !

LIENS :
https://cowardsyndrome.bandcamp.com/album/bdiy-027-pochette-ii
https://www.buffablog.com/coward-syndrome-flat-moon/
https://open.spotify.com/album/2nhgTu8FsLKxRxw8tHYRY4

Projet Marina – Ecce Homo – 2021

Projet Marina, Ecce Homo

Nouveau duo nantais qui nous propose un premier pas dans leur univers étrange mais qui à mon sens a toute sa place dans les colonnes de Blitz!

Leurs influences sont assez diverses mais on en sent une majeure et vous allez comprendre laquelle.

Un petit clin d’œil à Kraftwerk au début de « Ventre à Terre » mais déjà on a l’impression de ne pas être totalement en terre inconnue même si on sent une volonté farouche de se démarquer. Même si tout se met en place de manière assez calme on sent très bien que le cheval ne demande qu’à galoper. Une sorte de frénétisme se profile calmé par la présence du saxophone.

Le ton s’impose nettement plus avec « Ecce Homo » et ses synthés et ses rythmes syncopés. On peut penser que le duo ne sait pas trop ou il va mais à mon sens c’est tout le contraire. Des sons cold, pop, électro voire techno que surplombe un violon. C’est comme un carrousel sonore mais qui tient très bien la route. Force est de constater que c’est difficilement classable.

On finit par saisir ce qui domine cet EP depuis le début avec ce titre « Richesses Des Nations » avec la présence (excusez du peu) de Monsieur Blaine Reininger himself !!! qui officie au violon ainsi qu’aux vocaux. On comprend mieux le mélange qui est en place depuis le début. Un titre court mais très riche et instructif !

Pour clore cet EP, le duo se lâche complètement ! Cela débute par un violon tzigane et les touches Tuxedomoon sont plus que parcellaires. On baigne carrément dedans car on y retrouve quasiment tous les ingrédients et même des sons orientaux. Vraiment atypique !

LIENS :
https://projet-marina.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/projetmarina/
https://soundcloud.com/projet-marina

Hours of Worship - Fading Away To An Empty Nothingness - 2021

Hours of Worship, Fading Away To An Empty Nothingness

Après un premier single en mars, voici le premier EP de cette entité new yorkaise !

Un EP 6 titre tout en douceur et climats ouatés avec quelques pulsations par moments. Un disque empreint de sérénité qui se savoure dans une semi-obscurité.

Subtilité mélodique pour décoller tranquillement à l’écoute de « Charybdis & Scylla ». Une voix terriblement grave pour accompagner cette mélopée froide qui apporte de la quiétude. Il suffit de se laisser aller pour profiter pleinement de cette œuvre bien plus intense qu’il n’y paraît.

Le calme intérieur s’approfondit avec intelligence et la beauté obscure de « Life Requires Nothing » en est un formidable vecteur. Un doux plongeon dans une nuée de mémoires oubliées. La voix se fait légère ou sépulcrale. On se sent à la fois fort et sans défense, c’est une sensation vraiment curieuse. Une grande intensité.

Un profond sentiment de quiétude arrive et au bon moment avec « I Won’t Love Again », d’autant plus lorsque que c’est une parole que vous partagez. Des souvenirs remontent et vous faîtes le tri. C’est aussi ça la force de la musique. Vous vous sentez à fleur de peau et malgré cela vous vous délectez.

L’incision se fait plus profonde à l’écoute du remarquable « An Infinite Desire For Suffering ». Un murmure s’insuffle de façon maligne et sans violence vous envoie dans vos derniers retranchements. Inutile de lutter. Laissez le son vous prodiguer les meilleurs soins.

Soudain une lueur au loin, au fond de ce tunnel emprunté depuis le premier titre. « Quit The World » envoie un signal comme un léger signe d’espoir. On s’y dirige et on s’y accroche comme une ligne de vie. Fort !

« The Forgotten Comfort Cowards Dare Not Seek » démontre que même si le chemin est retrouvé, l’arrivée est loin d’être proche. La voix se fait plus aérienne que jamais. C’est beau quand le sombre vous apporte la vérité.

LIENS :
https://hoursofworship.bandcamp.com/album/fading-away-to-an-empty-nothingness
https://www.instagram.com/hoursofworship/

The Nervous Physician - The Nervous Physician – 2020

The Nervous Physician, The Nervous Physician

Sous ce nom se cache un musicien originaire de Brooklyn et qui se nomme Martin Argueta. Son jeu de guitare est comparé à Daniel Ash et sa basse à Peter Hook, excusez du peu.

Pourtant la musique de cet artiste n’est pas spécialement proche de ces immenses références du moins pas de manière flagrante.

On le remarque immédiatement dans le son éthéré et magnétique de « Harbor ». La composition est délicate et c’est interprété tout en finesse. Un grand raffinement mélodique se fraye un passage dans une légère brume Coldwave. La voix est juste un peu en retrait. Un petit esprit « Touching Pop » quelque part. Une présentation totalement réussie.

Plus de rugosité et un synthé très marqué avec le mancunien « A Temporary Failure of Self Restraint ». La guitare devient plus agressive et le chant nettement plus affirmé. Une rythmique martelée, une basse appuyée, un chant rappelant le regretté Larry Cassidy font de ce titre un très efficace hymne au froid cassant. Une puissance redoutable !!!

Un désespoir profond comme un appel à l’aide dans « Salacious ». Une trépidante urgence dans un monde individualiste ou tous les cris, même les plus intenses et authentiques, se perdent dans une société malade, perdue et qui se perd dans son propre labyrinthe. On ne peut en sortir indemne. Quelle claque !!

La descente continue avec force et persévérance grâce au tourbillon vocal de Martin. On comprend qu’il ne désire pas que l’on remonte à la surface si facilement et « Cessation of time » sert de verrou psychique à cette puissance fatale qui apparaît pourtant indispensable. On en reste pantois !

Une arrivée dans un univers distordu tout autant que la guitare. Tout est bloqué, hermétique, suffocant et pourtant on n’a pas envie un instant de quitter cet endroit. Dans cette noirceur il y a une force, quelque chose qui fait grandir et on ne cesse d’engranger ces sensations étranges remplissant l’esprit encore et encore. C’est comme une vague qui vient s’abandonner sur le rivage, elle repart mais laisse des traces. Incantatoire et indispensable ! Un must !

La pérégrination ne cesse pas et des opportunités s’offrent quelque peu dans « When The Lights Flash ». Cependant pas de précipitation ce serait une erreur. Il faut encore se remplir de toute cette beauté et du bonheur qui nous est offert. On n’est pas loin de l’absolu.

Le périple prend fin tout en lenteur pour mieux savourer jusqu’à la dernière seconde cette ineffable expérience interne au centre de toutes ces torpeurs. On se retrouve face à soi-même et même si l’on n’a pas tout résolu ce cheminement a été bénéfique à plus d’un titre. Absolument somptueux.

LIENS :
https://thenervousphysician.bandcamp.com/album/the-nervous-physician
https://soundcloud.com/nervousphysician
https://post-punk.com/the-nervous-physician-evokes-a-noir-dreamscape-in-the-video-for-58-78-starring-angelica-sundae/

Fixed Lens - Fixed Lens – 2021

Fixed Lens, Fixed Lens

Direction Berlin avec ce duo qui présente son premier EP.

Un aspect très dansant règne sur ce 6 titres avec une sorte de cold wave très synthétique voire darkwave ! Cependant on est loin de tendre la main à un public mainstream. L’obscurité reste la dominante !

Départ plutôt serein avec « Written in Red » qui en quelque sorte présente la tonalité de l’opus. Une voix puissante suivie de synthés qui le sont tout autant. La guitare replace le train sur des rails cold et on perçoit très bien que l’on est lancé sur une machine déjà bien huilée. On commence sérieusement à avoir envie de danser et on ne résiste vraiment pas longtemps.

Tout aussi entraînant « Extinction » et bien que dans une veine similaire, ce titre est plus abouti. La composition est plus riche et un brin de folie purificatrice perce la carapace. On ne peut dissimuler son plaisir à se laisser emporter par l’engouement que porte le groupe. À ce stade on a écarté tous les meubles.

Intro plus abrupte avec une voix plus grave et guerrière. On sent une évolution plus sombre avec quelques connotations EBM. « Put Your Hand Through the Plastic » révèle à mon sens les intentions de départ du duo. Il y a une sorte de fluidité assez évidente et on sent nettement que les deux artistes sont plus à l’aise. Je ne serais pas surpris qu’une version longue soit très vite disponible.

Baisse de rythme mais pas de talent avec le plus apaisé « Put Your Hand Through the Plastic » qui s’annonce nettement plus climatique. On baigne plus dans l’émotion. Un titre qui apporte un magnétisme étincelant et qui sert remarquablement de lien avec la suite. C’est très bien pensé.

Redémarrage énergique avec des notes très new wave pour un « The Attic of My Heart » très bien calibré, ultra dansant mais habité et ça c’est important ! Que dis-je ? Essentiel !!! Il y apparaît des aspects plus aériens et qui apportent une dimension forte et intemporelle. Un titre qui a toutes les cartes pour percer sur les dancefloors.

La fête se clôt avec « Concrete and Glass » qui certes reste dans l’atmosphère générale mais une pointe de nostalgie et beaucoup de poésie. Un dosage absolument parfait, très beau et qui fait de cet EP une très efficace carte de visite ! On en redemande.

LIENS :
https://fixedlens.bandcamp.com/album/fixed-lens
fixedlensband@gmail.com
https://www.facebook.com/fixedlens
https://www.instagram.com/fixed_lens/