DOSSIER BLITZ! Numéro 30
par le Général Hiver
KLAUS NOMI,
BAROQUE ET ROCK
Klaus Nomi, de son vrai nom Klaus Sperber, naquit en 1944 Immenstadt, en Allemagne et mourut en 1983 à New York (Etats-Unis).
Il vécut à Berlin-Ouest où il suivit des études de musique durant lesquelles il développa
une large culture musicale, de l'opéra au rock.
Après une première expérience scénique en Suisse, dans l'opéra « Bastien und Bastienne » de
Mozart, il s'installa à New York, et se produisit dans des cabarets, dans un spectacle où
s'entremêlaient l'opéra, la musique électronique et la
new wave.
Il fut ensuite engagé par David Bowie comme choriste et apparut à ce titre dans le show
télévisé « Saturday Night Live » du 14 décembre 1979.
Impressionné par la tenue portée à cette occasion par David Bowie, elle-même inspirée par le
mouvement Dada, Klaus Nomi commanda son célèbre costume d'extraterrestre.
Il signa chez le label RCA et deux albums suivirent : « Klaus Nomi » en 1981 et « Simple Man » en 1982.
Le premier album contient son premier grand succès, « Cold Song », adapté de l'opéra « King Arthur » d'Henry Purcell.
Le caractère iconoclaste de Klaus Nomi, son goût pour la performance et sa tessiture très étendue contribuèrent à son succès, toutes générations confondues.
Ses grandes possibilités vocales lui permettaient d'interpréter des morceaux très différents, par exemple « Keys Of Life » dans les notes aigües ( https://www.youtube.com/watch?v=IB5yD9QVpPI), et « Can't Help Falling In Love With You » ( https://www.youtube.com/watch?v=OjSuUHG4f_w) qu'il interprète à la manière d'un crooner et en utilisant une tonalité beaucoup plus grave.
Séropositif, se sachant malade, Klaus Nomi participa à de nombreux
événements et concerts, dont beaucoup de vidéos sont disponibles sur Internet.
Il expérimenta le synthétiseur Fairlight au début de l'année 1983, pour créer des compositions
personnelles.
Il reçut à Paris un disque d'or quelques mois avant de décéder des suites d'une maladie, aggravée par le SIDA.
Sa discographie en matière de LP comporte, outre les deux albums précités, parus de son
vivant, 6 albums posthumes : quatre compilations (« Encore » en 1983, « The Collection » en
1991, « Klaus Nomi » en 1994, « Eclipsed » en 1999), un album live « In Concert » de 1986 et
un album de chutes de studio paru en 2007 et intitulé « Za Bakdaz ».
Plusieurs singles ont été réalisés : « Total Eclipse »,
« You Don't Own Me/Falling in Love Again » et « Nomi Song/Cold Song » en 1981,
« Lightning Strikes/Falling in Love Again », « Simple Man/Death » et « Ding Dong/ICUROK » en
1982, « Just One Look » et « I Feel Love » en 1983, et enfin « Za Bak Daz/Silent Night » sur
CD en 1998.
À noter que DJ Hell a remixé en 2013 « Cold Song », qui s'adapte parfaitement au rythme techno dans un clip très inspiré à l'esthétique décadente ( https://www.discogs.com/fr/DJ-Hell-Presents-Klaus-Nomi-Cold-Song-2013/master/579597).
Il existe également deux vidéos : « Urgh ! A Music War » parue en 1982 et un documentaire signé par Andrew Horn en 2004 et intitulé « The Nomi Song ».
Artiste singulier, Klaus Nomi contribua, durant sa brève carrière, à faire découvrir et apprécier l'opéra aux jeunes générations du début des années 80, en l'associant avec élégance et talent aux tendances musicales de l'époque, et principalement la new wave.
Il était bien normal que BLITZ! lui rendît hommage avec ce dossier.
Notre top 5 de Klaus Nomi, subjectivité incluse :