BLITZ!

DOSSIER BLITZ! numéro 26
par le Général Hiver

TRISOMIE 21,
vague de froid sur le nord

Le Groupe Trisomie 21

Trisomie 21 est un groupe français de cold wave et d’electrowave sombre, formé à Denain (près de Valenciennes dans le nord de la France) en 1980 par les frères Philippe et Hervé Lomprez.

En 1981, Jean Michel Matuszak (ami et mentor) et Pascal Tison (basse) complètent la formation qui prend le nom de Trisomie 21. Leur première et unique démo séduit un label amiénois, « Stechak ».

Trisomie 21, Le Repos des Enfants Heureux

Le groupe enregistre alors un EP, « Le repos des enfants heureux », qui sortira en 1983.
Deux particularités : une face est en 45 tours, l’autre en 33 tours, en outre, trois titres en sont issus qui feront une longue et belle carrière : « Logical Animals » à la formidable ligne de basse, « Breaking Down », et « Il se noie ». Ce dernier illustre déjà le talent du groupe en matière de compositions, le texte délicat se combinant à une mélodie très inventive.

Trisomie 21, Passions Divisées

Un an plus tard sort l’album « Passions divisées », avec l’extraordinaire morceau « La fête triste ». Laurent Dagnicourt prend la basse et le distributeur belge Himalaya les prend en main.
Suite à deux concerts belges, dont l’un au légendaire Plan K de Bruxelles, le label bruxellois Play It Again Sam (PIAS) les inscrit à son catalogue.

En 1986, l’album « Chapitre IV – Le je ne sais quoi et le presque rien » sort. Il comporte l’inoubliable « The last song », inventif et dansant. Ecouter et regarder : https://www.youtube.com/watch?v=mQ7m0SG7hOQ

Trisomie 21, Million Lights

En 1987, c’est l’album « Millions lights », composé par les deux frères Lomprez, et sur lequel il n’y a pas de basse. Ceci pourrait passer pour un sacrilège aux yeux de nombreux amateurs de cold wave. Quoiqu’il en soit, Trisomie 21 affiche sa volonté de ne faire aucune concession, et affirme son refus d’enchaîner des disques prévisibles.

Un an plus tard, les frères recrutent un guitariste, Bruno Objoie, qui joue sur l’album « Works » et le live « Raw Material » de 1990.

Trisomie 21, Plays The Pictures Trisomie 21, Distant Voices  

Entre-temps, « Plays the Pictures » est sorti en 1989. Si presque tous les titres sont instrumentaux, la voix de Philippe Lomprez fait merveille sur le somptueux « Take the shock away ».

En 1992, le groupe explore d’autres directions musicales avec le titre « Distant Voices », marqué par une collaboration avec le violoniste Blaine Reininger, du groupe américain Tuxedomoon et la choriste Lena Kane. Cependant, comme les musiciens de Trisomie 21 ne cèdent pas aux sirènes du marketing, la relation avec PIAS se déteriore.

Trisomie 21, Gohohako

« Gohohako » en 1997 marque la fin de la collaboration avec PIAS. L’ouverture « Bards of Passion » n’est pas sans rappeler les œuvres de R. Sakamoto et tout l’album respire cette ambiance agréable, mais assez éloignée de l’énergie désespérée de la cold wave.

Olivier Lechevestrier devient leur manager, et le groupe accepte de faire un remix pour Indochine de la chanson « Le grand secret ». Les frères Lomprez se remettent à composer.

Trisomie 21, Happy Mystery Child

En 2004 sort la chanson « Happy mystery child » sur le label parisien « Le Maquis ». L’album du même titre suivra. L’accueil de la critique et du public est très favorable. Fidèle à ses principes, le groupe emprunte une direction qu’il a choisie en toute indépendance, loin des préoccupations du marketing. Il se rapproche d’ailleurs de la scène electro pour le disque « The man is a mix », qui regroupe de très bons remixes, comme par exemple « No Search for Us » adapté par The Hacker ; toutefois le morceau qui a notre préférence est le sublime « She died for love », bouleversant.
En 2006 paraît une nouvelle série de remixes, sous forme de double album, intitulée « The woman is a mix ». Là encore, quelques fleurons de la scène electroclash donnent leur propre version de plusieurs titres emblématiques du groupe, comme « She died for love ». L’ensemble est dominé par des sonorités et des rythmes techno, très éloignés de l’inspiration romantique et new wave des versions originales.

Trisomie 21, 25 Years

Le 30 novembre 2007 sort un nouvel album intitulé « 25 Years – Vintage rarities 1978-1981 », où l’on retrouve notamment le magistral « See the Devil in Me » en version demo, qui n’est pas sans rappeler le « Seventeen Seconds » de The Cure, son contemporain. Au programme, 20 morceaux dont 7 enregistrés en concert à Lille, parmi lesquels le sublime « Jakarta ».

Trisomie 21, Black Label

En 2009, l'album « Black label » conclut la période de travail avec « Le Maquis ». Il est suivi d’une tournée qui marque les retrouvailles avec le public, et doit se terminer à Bruxelles, ville où le groupe a acquis sa notoriété internationale. On retrouve avec plaisir sur cet album le puissant morceau « The Camp », à la ligne de basse imparable.

Trisomie 21, Elegance Never Dies

Puis en 2017, Hervé et Philippe Lomprez décident de retourner en studio, pour écrire leur nouvel album intitulé « Elegance Never Dies ». Trisomie 21 remonte sur scène en juin 2018 pour une tournée mondiale qui les mènera aux Etats-Unis, à Londres, Athènes, Bologne... et aussi en France, puisque des dates sont prévues à Lille, Paris le 9 juin, et Saint-Etienne.

Les frères Lomprez ont réussi à créer et développer, au cours de leur longue carrière, un univers très personnel sans qu’il soit refermé sur lui-même. L’inventivité mélodique et la richesse des textes de nombreux morceaux ont séduit plusieurs générations de fans. La tournée « Happy Mystery Tour » confirmera cet engouement pour ce groupe français dont l’œuvre défie le temps.

Notre top 5 de Trisomie 21 :

Sur Internet :
http://www.trisomie21.tv/
et
https://difymusic.com/trisomie21