BLITZ!

DOSSIER BLITZ! Numéro 50

par le Général Hiver

PREMATURE EJACULATION, le théâtre expérimental de Rozz Williams

Premature Ejaculation

Les racines de Premature Ejaculation remontent à 1981, lorsque Rozz Williams et Ron Athey, en marge de Christian Death, se lancent dans des expériences brutes, en utilisant des objets ménagers et appareils lo-fi mais sans recourir à un équipement musical. Leurs travaux ne donnent pas lieu à des sorties d’enregistrements mais ils font l’objet d’un article photo dans le magazine « No » de Michael Gira (Swans). Dès le début, les concerts sont des performances artistiques destinées à choquer le public et bousculer les conventions sociales (par exemple, ils mangent et régurgitent un chat mort, lors d’une de leurs apparitions sur scène). Les salles de concert ne tardent pas à refuser d'accueillir Premature Ejaculation.
Après avoir mis Christian Death en sommeil en 1985, Rozz Williams reprend le projet. Il s'associe à Lee Wilds. Puis il collabore avec Kris Fuller et Chuck Collison et commence bientôt à sortir des morceaux tels que « Happiest Place on Earth : Body of a Crow » sur le label indépendant Happiest Tapes on Earth, et recommence à donner des concerts. Au départ de Lee Wilds, Collison intègre le groupe, qui utilise dès lors le matériel électronique et de meilleures installations d’enregistrement. La majorité des sorties de Premature Ejaculation sont dues au travail de Chuck Collison. Les artistes se transmettent leur travail enregistré sur des cassettes envoyées par la poste et communiquent par téléphone. Ils apparaissent sur la compilation « American Gothic » (1988) et un de leurs amis lance le label Baader-Meinhof pour sortir leur premier album. Rozz Williams ressuscite le groupe avec de nouveaux membres en 1987 (notamment Erik Freeman et Erik Christides), deux ans après son départ de Christian Death. Premature Ejaculation est resté sporadiquement actif sur scène et en studio jusqu'au suicide de Rozz Williams en avril 1998. Leur dernier enregistrement a été publié à titre posthume.
Cleopatra Records vient de faire paraître pour la première fois en vinyle l’album « Necessary Discomforts ». Attention, le tirage est limité à 100 exemplaires !