BLITZ!

LES CHRONIQUES DE L´ADEPTE – BLITZ! Numéro 18

« Noise And Girls Come out to Play » – A Compact introduction
to PROPAGANDA (2012- Salvo/ZTT, Salvo CD059)

Propaganda, Noise And Girls Come 
      Out To Play

Propaganda est à l´origine un duo formé à Dusseldörf en 1982 par le claviériste de Die Krupps Ralph Dörper et Andreas Thein. Après le départ de ce dernier (à l´origine à la création de « Dr Mabuse »), Ralph Dörper (synthé, machines, percussions) est rejoint par Michael Mertens (machines, percussions) ainsi que par deux chanteuses : Susannne Freytag (chœurs et voix) et Claudia Brücken (chant principal).

Ici, pas moins de sept versions de « Dr Mabuse », le 1er single (1984) dont la version « Video Mix » (avec un clip en noir et blanc réalisé par Anton Corbijn) et le fameux maxi « Das Testament des Mabuse » et ses dix minutes de bonheur (aussi connu sous l´appellation « DJ Promo Mix ») ! On retrouve ici aussi 2 versions de « Femme Fatale » (la reprise du Velvet Underground), dont la fameuse « The Woman With the Orchid », qui apparaissait en face B de « Dr Mabuse ».

On trouve aussi quelques versions de « Duel » (le 2ème single, en 1985) ainsi que sa face B « Jewel » avec son excellent « Rough Mix » et le dernier single de Propaganda (avant le départ de Claudia Brücken), à savoir « P.Machinery » qui nous propose ici les versions « Alpha » et « Beta », ainsi que sa face B « Frozen Faces », avoisinant les 10 minutes également. Et enfin, le titre d´introduction de l´album « A Secret Wish » (de 1985 également), « Dream Within a Dream » (9´), un titre plutôt tranquille, et son alter ego « Strengh to Dream » (intitulé ici « Testament Seven »). Le tout entrecoupé de plages courtes permettant de respirer un peu entre toutes ces longues versions.

Pour la petite histoire, la section rythmique de Simple Minds (à savoir le bassiste Derek Forbes et le batteur Brian Mc Gee) rejoindra le groupe en 1985, suite au départ de Ralf Dörper parti rejoindre à nouveau Die Krupps.

La musique de Propaganda se définit comme la rencontre idéale entre le cinéma de Fritz Lang et la froideur de la musique de Kraftwerk, sans oublier l´influence notable de Throbbing Gristle. Mais on vous laisse le soin d´en juger par vous-même.

L´adepte

THE CLASH « Sandinista » (CBS 1980/ Columbia 1997)

The Clash, Sandinista

Paru originellement en triple vinyl (pour le prix d´un simple album, The Clash ayant insisté sur ce point auprès de la maison de disques CBS) « Sandinista » est un véritable trésor rempli de pépites : « Magnificent Seven », tout d´abord, qui entame le premier disque, avec son rythme funk et son chant rap avant l´heure ! Puis « Junco Partner », que l´on pourrait traduire par partenaire de défonce (en argot !), un titre reggæ pas désagréable. S´ensuivent quelques titres moyens avant que n´arrive « Something About England », un rock classique qui s´enchaîne avec « Rebel Walz », une valse (comme l´indique son titre) avec du xylophone sur un rythme un peu dub (le style le plus usité sur ce triple album) comme le démontre « The Crooked Beat » un peu plus loin, toujours sur ce premier disque, qui enchaîne à merveille avec « Somebody Got Murdered », un titre plus « Clash » dans la lignée de « London Calling » (l´album précédent, classé dans le top des 20 plus grands disques de l´histoire du rock). « One More Time » et « One More Dub », qui s´enchaînent également, reviennent au style de l´album, à savoir le reggæ dub (on peut d´ailleurs retrouver sur la version chantée « One More Time » la voix si particulière de Mikey Dread, qui intervient plusieurs fois sur « Sandinista », aux côtés de Mick Jones et Joe Strummer).

Le 2e disque embraye sur un autre titre funk (« Lightning Strikes ») qui annonce sans surprises des titres bien plus passables qui font de cette 3ème face la plus mauvaise de « Sandinista », si l´on excepte le très « Clashien » « Up In Heaven ». Le CD2, puisque l´on parle ici de la version CD (donc la 4ème face !) démarre sur le désormais classique « Police On My Back », un titre très entraînant dans la lignée des premiers disques du groupe (celui que l´on aime avec sa ferveur punk !) et « Midnight Log », un titre passable aussi comme il y en a tant sur cet album fourre-tout qu´est « Sandinista ».

Le front Sandiniste de libération national (du Nicaragua) a énormément influencé le travail de Clash sur cet album : c´est en fait une organisation politico-militaire crée par le Général Augusto Sandino. Ce front jouera un rôle majeur dans l´histoire du Nicaragua en déclenchant la révolution populaire sandiniste en 1979. L´album « Sandinista » est lui sorti en décembre 1980, dont nous poursuivons la chronique dans les pages de BLITZ!

« The Equaliser » revient lui à du reggæ dub plus roots toasté par Mick Jones. « The Call Up » poursuit l´aventure « Sandinista » avec les voix de Mick Jones et Joe Strummer sur une battle très « Clash » ! S´ensuivent quelques titres plutôt moyens comme en témoigne ce « Lose This skin », sorte de bourrée auvergnate sans grand intérêt ! « Charlie Don´t Surf » est un titre plus tranquille alors que « Kingston Advice » renoue avec les racines reggæ punk du groupe. « The Street Parade », qui ferme la 5e face du disque, est un titre plutôt rock, le dernier de « Sandinista ».

La 6e face est quand à elle carrément dans la veine reggæ dub qui caractérise la trame de l´album ! « Version City » est plutôt funk, avec ce son de basse typique de ce style, sur une touche de reggæ (à la manière de RUTS D.C). On retrouve le toaster jamaicain Mikey Dread sur « Living in Fame », titre reggæ typique des Clash (dans la lignée de « Armagiddeon Times » sur le mini L.P « Black Market », le 25 cm sorti la même année). « Silicone On Sapphire » et « Version Pardner » reprennent des thèmes de « Sandinista », déjà entendus sur l´album, deux titres assez dub. « Career Opportunities » est une version reggæ du fameux hymne des Clash qui figurait sur le 1er album. « Shepherds Delights », qui conclue ce triple LP est une excellente version dub (donc sans voix) sur des arpèges de guitare, classieux !

Du funk, du jazz, du reggæ, du rock, voire du gospel ! Un disque vraiment très éclectique qui fera perdre ses repères à plus d´un fan de Clash, mais c´est sans doute aussi ce qui fait son originalité. À ranger quelque part entre les Ruts D.C et les disques d´un Lee Scratch Perry.

Sur Internet :

www.theclash.com

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BASEMENT 5 « 1965-1980 + IN DUB »
(Island Masters-IMCD 145 /1980)

BASEMENT 5, 1965-1980 + IN DUB

Contrairement aux Clash, un groupe de blancs faisant du punk avec une touche de reggæ, Basement 5 est un groupe de musiciens blacks plutôt revendicatifs qui faisait du reggæ à la sauce punk. Dennis Morris n´est pas un nouveau venu dans le monde de la musique, puisqu´en tant que designer, on lui doit la création du fameux logo du label Island de Chris Blackwell. Il est aussi réputé en tant que photographe attitré du reggæ jamaicain (et du punk!), on lui doit notamment des photos de Bob Marley et de LKJ. Il a également fait partie de l´équipe de musiciens partis en Jamaïque en 1978 dans un avion affrété par Richard Branson, le boss de Virgin. On y retrouve parmi eux des gens comme John Lydon (qui vient de créer Public Image Limited) mais aussi Don Letts (DJ célèbre ayant mixé dans les soirées londoniennes le punk et le reggæ, mais aussi photographe attitré des Clash). Il y avait également Ari Up, la chanteuse des Slits ainsi que Richard Branson en personne, le but du voyage étant de signer un contrat avec le tout jeune groupe P.I.L.

Dennis Morris reviendra lui de cette excursion en terre jamaïcaine avec une idée de groupe qui s´appellera Basement Five (et dont fera partie Don Letts un certain temps !). 2 disques seulement paraîtront : « 1965-1980 » et « In Dub » (un 5 titres produit également par Martin Hannett, du label Factory, à qui l´on doit des disques de Joy Division, Magazine ou encore le groupe de Theo Hakola Orchestre Rouge). Ne serait-ce que l´apport de ce dernier (la production datant un peu au fil du temps!) le savant dosage entre punk et reggæ fait toute l´originalité de ce disque qui regroupe donc l´album (9 titres) « 1965-1980 » et « In Dub », dont les déclinaisons de Martin Hannett, qui avait déjà plus ou moins élaboré avec son groupe fétiche Joy Division certains effets propres à ce style (le single « Autosuggestion » notamment).

Le succès ne sera pas au rendez-vous (même si le groupe deviendra culte) et le groupe splittera dans la foulée. On notera la présence ici de l´incontournable hymne punk « Last White Christmas » et le non moins fameux « Immigration » dont la version dub a retenu toute notre attention. Devenu introuvable dans le commerce (malgré un certain nombre d´éditions), ce disque est un objet culte à classer quelque part entre l´after punk des Ruts et le groupe hardcore Bad Brains.

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