BLITZ!

TELEX-BLITZ! Numéro 52

Par le Général Hiver

Jesus Lives In Vegas, Joy Or Sorrow

Jesus Lives In Vegas, Joy Or Sorrow

Déjà présent dans nos colonnes à l’occasion de la sortie de son single 2 titres en 2019, le duo nancéien Jesus Lives In Vegas revient en force et en forme avec un magnifique album intitulé « Joy or Sorrow ». Dès le premier titre, le dynamique « Lovin’ You », le ton est donné : une mélodie ciselée, l’utilisation sobre des claviers, une ligne de basse solide, et un texte soigné entraînent et envoûtent immédiatement l’auditeur. Chaque élément a été attentivement calibré au service d’un tout très réussi. Le single « Story Of You » a fait l’objet d’un clip très efficace qui n’est pas sans évoquer la série « The Voyager » et le film « Lost Highway » de l’immense David Lynch. Délaissant quelque peu l’énergie post-punk évidente de ses débuts, le duo a souhaité privilégier les ambiances dark electro. Le résultat est particulièrement agréable à écouter, avec quelques morceaux de bravoure comme « Mister Doe » et l’inattendu « Requiem in White » qui sonne comme un croisement entre DAF et Anne Clark. « Joy or Sorrow » est définitivement un très grand disque !

Sur Internet :
https://jesuslivesinvegas.bandcamp.com/album/joy-or-sorrow

The Ultimate Dreamers, Digging

The Ultimate Dreamers, Digging

Les Belges de The Ultimate Dreamers reviennent avec leur nouveau single « Digging », premier aperçu de leur album Paradoxical Sleep, dont la sortie est prévue pour début 2025. Ce titre plonge dans un univers sonore sinistre où des voix sombres et dépressives se heurtent à des riffs de guitare déchiquetés, amplifiant l'atmosphère oppressante et doom du morceau. C'est une introduction obsédante à ce qui promet d'être un nouveau chapitre intriguant pour le groupe. En bonus, le single comprend également une version exclusive de leur hymne darkwave « Japanese Death », réimaginée en 2024, qui nous rappelle le côté plus mélodique et mélancolique du groupe.
Le 22 novembre est paru le second morceau extrait du prochain album ; « Spiritchaser », très dynamique, est accompagné de « Digging » dans le cadre de ce single 2 titres.

Endless Dive, Souvenances

Endless Dive, Souvenances

Après 3 disques et une centaine de concerts à travers l’Europe, les Belges d’Endless Dive ont dû aborder l’écriture de leur nouvel album « Souvenances » (février 2025) d’une nouvelle façon suite au départ de deux de leurs membres fondateurs, en laissant de côté la composition en groupe et en se concentrant sur la production derrière un ordinateur. Musicalement, cela se traduit par un mélange de guitare classique, de musique électronique et de field recording trouvé dans de vieilles VHS de leur enfance, créant un post-rock complètement différent de ce qu’ils ont pu proposer précédemment. Une musique atmosphérique et nostalgique, sans pour autant oublier l’énergie et la dynamique émotionnelle qui les caractérisaient par le passé. Le nouveau duo (Pierre Van Vlaenderen et Nathan Mondez) prévoit d’ailleurs sur scène une formule à 4 musiciens non seulement pour conserver cette énergie, mais aussi pour continuer à interpréter leurs anciens morceaux.

DEAD, Paradise

DEAD, Paradise

Le groupe coldwave français DEAD a sorti son nouvel album, intitulé « Paradise », le 8 novembre dernier, en formats vinyle et digipack ainsi qu’en téléchargement numérique.
Brillamment masterisés par Bob De Wit (A Place to Bury Strangers), les huit titres entraînent l’auditeur dans des ambiances variées où se côtoient les inspirations indie (« Backwards »), shoegaze (« What ») ou encore electro (« Edena », « We Were » aux sonorités proches de Primal Scream).
Nous avons souhaité en savoir plus et avons adressé nos questions à Brice, le leader de DEAD. Voici les réponses de Bernard et Brice.

  1. Bonjour Brice, peux-tu tout d'abord présenter le projet DEAD et les musiciens qui t'accompagnent dans cette aventure ?
  2. Le projet est né par hasard avec un EP et ne devait pas avoir de lendemain, d'où le nom. Mais l'association YAMOY a entendu ce premier EP et nous a proposé de faire la 1re partie de Soft Moon au Stakanov à Nantes. C'était notre premier concert mais on ne pouvait pas refuser ça, quitte à se planter. Mais les gens ont aimé le live et on s'est fait ensuite programmer aux Transmusicales : on était sur les rails. Dead c'est 3 personnes : Brice, Berne et Bernard avec chacun ses rôles. Il n'y a pas de boss, si quelqu'un ne veut pas jouer, on ne joue pas. La règle est l'unanimité et ça se passe très bien, avec toujours beaucoup d'envie.

  3. Les textes des huit morceaux de « Paradise » sont en anglais. Ecris-tu d'abord en français ou directement dans la langue de Shakespeare ?
  4. C'est directement en anglais. On a toujours un thème par album. Ce n'est pas pour écrire un bouquin, c'est juste une façon de limiter le champ, pour qu'on ne s'éparpille pas et qu'on ne perde pas trop de temps. Pour celui-ci, le thème était le paradis. On en a tiré des séries de mots clés et des phrases qui sonnent à peu près bien. En combinant tout ça on a les morceaux. Mais tu parles de Shakespeare, nous n'avons pas la prétention de dire que nous faisons de la poésie ou même que ces textes aient un quelconque intérêt.

  5. Bob De Wit, qui a notamment collaboré avec A Place To Bury Strangers ?
  6. Bob « répare » beaucoup de ce qu'on fait. Des choses qu'on fait mal parce qu'on a pas le bon matos ou la bonne la technique. Il fait cette dernière étape qui rend tout précis, lisible et expressif. C'est d'une grande aide, ça nous libère la créativité, on peut lâcher les coups en étant plus forts dans les choix de composition, de jeu et de mix.

  7. L'album est d'excellente qualité, néanmoins le titre que nous préférons, en toute subjectivité, est « What », probablement parce qu'il est assez mélancolique. Vas-tu développer cette facette de ta personnalité/de ton talent dans tes compositions futures ?
  8. En écoutant What je ne pense pas vraiment à de la mélancolie, plutôt du dépit, à quelque chose de très amer. Mais tu prends le morceau comme tu veux, on ne prétend pas imposer une interprétation. Comme tu le dis c'est très subjectif et de notre côté on ne maîtrise pas forcément le sens de ce qu'on fait, ce n'est pas le but, on n'a pas de message et rien de spécialement intelligent à dire.

  9. As-tu prévu une tournée pour promouvoir « Paradise » dans les prochains mois ?
  10. Nous ne sommes pas des musiciens professionnels, nous n'avons pas besoin de vendre des disques pour vivre, on a des vrais boulot pour ça. On fait des albums parce que ça nous plait et si ça plait à d'autres tant mieux. Ils achètent les disques et quand on a suffisamment d'argent des ventes on en fait un nouveau. On a aussi, à l'occasion, des gens qui nous invite à faire des concerts et c'est toujours un très grand plaisir pour nous. Mais il n'y a pas de plan, pas de bookeur ou de manager.

    Voici nos prochaines dates :

    • 09.11.2024 Le Pavé, DOUARNENEZ (29)
    • 06.12.2024 La Setmana Santa, TOULOUSE (31)
    • 21.02.2025 (TBA), PARIS (75).

Anja Huwe, Codes

Anja Huwe, Codes

Anja Huwe fut dans les années 80 la chanteuse du groupe gothique/cold/post-punk allemand Xmal Deutschland, mais elle a mis en sommeil cette facette de son talent, pour devenir au fil des années une artiste visuelle reconnue. Elle renoue, pour notre plus grand bonheur, avec la création musicale et nous revient avec « Codes », un album vraiment superbe. Mixés par Jon Caffery, qui a travaillé avec Joy Division, Gary Numan et Einstürzende Neubauten notamment, les 9 titres de l’album évoquent la douleur, la violence, la solitude, mais aussi la forêt (« O Wald », « Living in the Forest », sublimes), la beauté, l’espoir. Le titre le plus percutant est sans nul doute « Rabenschwarz », nerveux et agrémenté de guitares tranchantes.
Un magnifique opus, que le public, parisien notamment, aura l’occasion d’écouter en live lors du concert d’Anja Huwe, prévu le 9 février 2025 à Montreuil (La Marbrerie).

XMal Deutschland, Reedition Singles

XMal Deutschland, Reedition Singles

Le 8 mars dernier est parue, en vinyle, CD, K7 et en téléchargement, la réédition des premiers singles de Xmal Deutschland, sortis en 1981 et 1982. Les amateurs de ce groupe culte, originaire de Hambourg (Allemagne) et emmené par la chanteuse Anja Huwe retrouveront avec le plus grand plaisir l’hallucinant et halluciné « Incubus Succubus », à l’énergie communicative, « Schwarze Welt » et ses guitares qui évoquent Joy Division, et le syncopé « Zu Jung Zu Alt », parfait pour danser.

Leather Strip, Reprise de Pornography

Leather Strip, Reprise de Pornography

Début août a été annoncée une reprise de l’album culte de The Cure « Pornography », par Leaether Strip, le projet electro du Danois Claus Larsen. Il a déclaré que cet album est son favori dans la discographie de The Cure. Le son comporte moins d’écho et de reverb que l’original, et plus de travail aux claviers. Les versions proposées par Claus Larsen sont très convaincantes, ce qui montre que les compositions de Robert Smith étaient d’excellente qualité (« A Short-Term Effect », « A Strange Day », épatants). Généreux, Leaether Strip a ajouté deux autres reprises du groupe anglais en plus des 8 titres de « Pornography » : « A Forest » et « Fascination Street », respectivement issues des albums de The Cure « Seventeen Seconds » et « Disintegration ». Ce tribute sincère d’un fervent admirateur est sorti le 1er novembre.

DARK, Nightmare

DARK, Nightmare

Nous avons littéralement craqué pour le son phénoménal de Dark, un mystérieux combo allemand venu de Hambourg. Sa musique mêle les influences darkwave (un courant germanique par excellence), le post-punk et le gothique. Le résultat est agréable et très efficace, comme en témoigne le fabuleux « In The Dark You Die », à la rythmique implacable et aux vocaux inquiétants. Album sorti en 2021, « Nightmare » est absolument magistral ! Un nouvel album devait voir le jour en 2022, mais le projet semble actuellement en sommeil.

A Challenge Of Honour, Ashigaru Revealed

A Challenge Of Honour, Ashigaru Revealed

Eternal Pride est un label implanté en Géorgie, qui a décidé de promouvoir le travail d’artistes dark ambient/industrial/ritual : Aghast, Desiderii, Marginis, Raison d’Etre, Vargr, A Challenge of Honour.
Avec « Ashigaru Revealed », album paru en 2022, le projet neofolk néerlandais A Challenge of Honour propose un voyage dans le Japon médiéval, mêlant les sonorités industrielles aux textes déclamés en japonais et aux instruments traditionnels nippons. Le résultat est saisissant, tantôt apaisé et majestueux, tantôt inquiétant, à mi-chemin entre Allerseelen et A.C.T.U.S., autres formations mythiques qui font référence dans ce genre musical toujours très riche et inventif.

The Wolfgang Press, A 2nd Shape

The Wolfgang Press, A 2nd Shape

The Wolfgang Press est un groupe anglais de post-punk expérimental, actuellement composé de Mick Allen et des frères Andrew et Stephen Gray, qui a commencé sa carrière en 1983. Paru en septembre, son nouvel album s’intitule « A 2nd Shape » et marque son retour après vingt-neuf ans de silence. Le morceau phare, à notre avis, est « Take It Backwards », dont le riff est calqué sur « Bela Lugosi’s Dead » de Bauhaus, avec une rythmique carrée très dansante à la manière des Belges de The Neon Judgement.

No, In Every Dream Home A Heartache

No, In Every Dream Home A Heartache

No est un artiste canadien, basé à Montréal. Sa reprise du standard de Roxy Music « In Every Dream Home A Heartache » dans un style electro/new wave est éblouissante, plus rythmée et moins sépulcrale que celle qu’avaient proposée Rozz Williams et Gitane Demone dans les années 90.

Midnight Darkwave, Yesteryears

Midnight Darkwave, Yesteryears

Le trio allemand (de Berlin) Midnight Darkwave joue un rock gothique vintage, teinté de mélancolie comme il se doit, qui fait la part belle aux lignes de basse et aux rythmiques percutantes. Les mélodies sont belles et les vocaux souvent chantés en chœur (« The Mask of Red Death », magnifique) entraînent l’auditeur vers un spleen teinté d’élégance, tout au long de cet album « Yesteryears » qui porte bien son nom, paru en mai 2024.

Oplen, Bronze

Oplen, Bronze

Le 16 octobre est paru le nouvel album d’Oplen, sobrement intitulé « Bronze ». Oplen est un projet de musique électronique du Suédois Henrik Sunbring, également membre du groupe post-kraut Domus. Henrik a travaillé en tant qu'ingénieur de mixage et a participé à des tournées avec différents groupes (par exemple, Agent Side Grinder, Domus, Holy Ship) qui ont influencé sa compréhension de la musique.
Sur les 10 titres de ce nouvel album, les instruments tels que les cordes, cymbales et les percussions, tous fabriqués en bronze, sont mélangés à des synthés analogiques et à de l'électronique expérimentale. Leur combinaison, associée à des enregistrements bruyants, crée un son unique, à la fois organique et futuriste. La musique passe de drones sombres à des paysages sonores ambiants, en passant par des expérimentations de type krautrock. Les musiciens invités sur l'album sont la saxophoniste Lina Langendorf et le percussionniste polyvalent Pelle Vallgren. Leurs contributions ont été enregistrées dans le cadre d'improvisations et ont été améliorées en direct par Oplen en studio. La pochette est une peinture acrylique due à David Åhlén, la conception de la pochette de cassette est l’oeuvre de Gustaf Järver. « Bronze » a été écrit, produit et mixé par Henrik Sunbring au studio Helter Skelter de Stockholm en 2024.

Red Lorry Yellow Lorry, Driving Black

Red Lorry Yellow Lorry, Driving Black

« Driving Black » est le nouvel EP des Anglais de Red Lorry Yellow Lorry, qui exercent depuis 1981. L’énergie de ce combo post-punk originaire de Leeds est toujours aussi communicative, comme en témoignent les 6 titres de cet EP tiré seulement à 1 000 exemplaires. Les vocaux du guitariste Chris Reed, immédiatement identifiables, ont conservé toute leur puissance et leur force évocatrice. Outre Chris Reed, les musiciens sont David Wolfenden à la guitare, Simon 'Ding' Archer à la basse (qui a enregistré, produit et mixé ce disque) et aux synthétiseurs, et enfin Martin Henderson à la batterie. Le nouvel album, « Strange Kind Of Paradise », sortira en février prochain.
Ce retour d’un groupe séminal nous fait le plus grand plaisir, et nous avons profité de l’occasion pour réécouter l’excellent enregistrement d’un concert à Francfort en 1992, paru en 2021 sous le titre « Generate ». Les amateurs y retrouveront des versions live des excellents « Talk About The Weather », « This Is Energy » et « Monkeys On Juice ».

Youth Code, A Skeleton Key In The Doors Of Depression

Youth Code, A Skeleton Key In The Doors Of Depression

Depuis sa formation en 2012, le duo californien Youth Code (dans le civil, Sara Taylor et Ryan George) a su créer un univers personnel mêlant le hardcore et les sonorités industrielles. Leur dernier album en date, « A Skeleton Key In The Doors Of Depression », confirme l’originalité des compositions, dont la puissance est impressionnante. Sorti en mars 2021, il comporte 8 excellents titres dont « Looking Down », notre favori.

Nice Cold Nation, Survivance

Nice Cold Nation, Survivance

« Survivance », le nouvel opus du projet français Nice Cold Nation, est sorti le 28 octobre. Il est disponible en CD (40 exemplaires seulement) et au téléchargement. Les textes de Christophe Ducreux, en français, évoquent tour à tour la tristesse, la folie humaine ou la colère, même si « L’autre rive » est teintée d’une lueur d’espoir.
Une nouvelle fois les mélodies font mouche (« Terre unique », superbe), et Nice Cold Nation continue d’explorer cet univers new wave à la française, pour notre plus grand plaisir.

She Past Away, Inziva

She Past Away, Inziva

Le groupe She Past Away a sorti un single en septembre dernier, intitulé « İnziva », qui en français se traduit par « Retraite ». Une nouvelle fois, le duo turc a su renouveler son inspiration, avec ce morceau dansant qui fait la part belle aux claviers. La voix de Volkan Caner est comme toujours magnifique.

Psyche, Future Memories

Psyche, Future Memories

Psyche est un groupe de pop synthétique sombre, fondé en 1982 à Edmonton (Alberta, Canada) par les frères Darrin et Stephen Huss. Vient de paraître une compilation qui rassemble, sous le titre de « Future Memories », une collection de mixes 12" et des éditions rares de singles ; le tout a été remasterisé et constitue un bel exemple du talent mélodique et de l’inventivité de cette formation qui compta dans ses rangs, dès le début, le regretté Dwayne Goettel, avant qu’il ne rejoigne Skinny Puppy, autre combo emblématique de la scène canadienne.

Stanze Fredde Records, Volume-1

Stanze Fredde Records, Volume-1

Stanze Fredde Records est un label basé à Turin, en Italie, qui préconise le « do it yourself » et déclare privilégier la substance par rapport à l’apparence. La compilation parue en juin dernier rassemble 17 titres d’électro froide et dansante.
Les ventes devaient permettre de financer un festival prévu pour se dérouler le 23 novembre. À en juger par l’excellente qualité des morceaux, l’événement a valu le déplacement.

Lita Kira

Lita Kira

Lita Kira est de retour dans un nouveau clip, après une pause post-tournées (France, Belgique, Suisse, Canada). Nous la retrouvons dans son salon, accompagnée de Ludo, guitariste et compositeur de la chanson « Epineuse » sortie en 2018, sur l’album du même nom. Dans cette nouvelle version, acoustique, l’écriture ciselée et les nuances sont mises en valeur avec élégance et sensibilité. Ecrite comme une réponse à « Mon amie, la rose » de Françoise Hardy, c’est une ode à la résilience qui se révèle dans ce clip à l’esthétique épurée. La rose a toujours ses épines, qui s’y frotte s’y piquera !

Coilguns, Odd-Love

Coilguns, Odd-Love

Le groupe punk-noise suisse COILGUNS a sorti son nouvel album « Odd Love » le 22 novembre 2024 chez Humus records. Composé, arrangé et produit en majeure partie par le groupe, « Odd Love » a été enregistré par Scott Evans (Kowloon Walled City, Thrice) dans le studio Ocean Sounds à Giske (Norvège), mixé par Tom Dalgety (The Pixies, Ghost, Royal Blood) et masterisé par Robin Schmidt (Liam Gallagher, The Gaslight Anthem). L'album est disponible en versions CD, vinyle et digitale. 

Sens Sauvage

Sens Sauvage

Sens Sauvage est un duo de Montréal, composé d'Antoine Guerre (91 Dominos, French Alors, Golden Garbage) au chant et de Thomas Simon Saddier (Lesbian Speed Dating, Oppenheimer's Elevators, Temple Otium) à la production. L'EP se distingue par la participation de la chanteuse Lita Kira, qui apporte sa voix aux chœurs sur plusieurs titres, enrichissant ainsi la profondeur des compositions. Musicalement, le duo s’appuie sur des instrumentations électroniques marquées par des accents pop et psychédéliques. La voix d'Antoine passe avec fluidité de la douceur à la rage, transformant chaque émotion en intensité brute, presque instantanée. À cela, Thomas ajoute des touches de guitare aux sonorités très sixties, enveloppant les morceaux d’une aura mystique et envoûtante, créant ainsi un univers sonore à la fois planant et percutant. Nous avons particulièrement apprécié « La douleur », « Romances chimiques » qu’Antoine interprète à la manière du regretté Bashung, et le titre de clôture, pop et superbe, « De la terre à la lune ».

Yvgoslavia, Vertebra

Yvgoslavia, Vertebra

Le label espagnol Oráculo Records, déjà rencontré dans nos colonnes, a inscrit à son catalogue en 2023 le projet Yvgoslavia, avec un premier album intitulé « Vertebra », qui plongeait l’auditeur dans un univers post-punk envoûtant (« Noche », magnifique). Le nouvel EP 6 titres, « Zairja », est sorti en novembre dernier. Sombres, plus expérimentaux, riches en effets sonores, mais aussi dansants, les morceaux de ce second opus sont enveloppés d’un halo de mystère, renforcé par de lointains vocaux féminins. L’EP se termine par un instrumental apaisé, « Volia ». Un duo vraiment intéressant, basé à Murcie en Espagne, dont nous suivrons l’évolution avec beaucoup d’attention !

Le duo a accepté de répondre à nos questions, voici l’interview.

  1. D'après votre Bandcamp, vous êtes basés à Murcie, en Espagne. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
  2. Bonjour ! Oui, nous sommes Fran et Teresa, un couple ennuyeux du sud de l'Espagne. Nous aimons faire de la musique et rouler des kilomètres et des kilomètres. Nous vivons dans une maison de 30 mètres carrés à Murcie, entourés de vieilles choses. Le groupe a commencé lorsque nous avons acheté un orgue d'occasion des années 70 dans une friperie. Nous l'avons réparé ensemble et il est devenu le point central du projet.

  3. Comment et pourquoi avez-vous choisi le nom Yvgoslavia pour votre projet musical ? Quels sont vos liens éventuels avec la Yougoslavie ?
  4. Nous n'avons aucun lien avec la Yougoslavie. Le nom nous est venu à l'esprit lorsque nous essayions de donner un nom à ce que nous faisions, et pendant ce processus, vous commencez à prêter une attention particulière à tout ce que vous lisez et entendez. Le thème de l'ex-Yougoslavie est apparu au cours d'une conversation, et nous avons senti qu'il résonnait avec notre travail en raison de concepts tels que la haine, un État en déliquescence ou un projet obsolète. Ce choix a été fait sans aucune connexion ou connotation politique concernant ce que la Yougoslavie a été ou est.

  5. Sur votre page Bandcamp, votre musique est étiquetée comme "brut, froid, minimaliste". Quels groupes ou artistes citeriez-vous comme étant vos principales influences dans ce genre musical, et dans les autres ?
  6. La composition est basique, sans refrains accrocheurs. Dans ce genre, certaines de nos influences originales incluent Linear Movement, Borghesia, Agrimensor K, ADN' Ckrystall, Guerre Froide, Bound by Endogamy, Les Yeux Interdit, et Gáspár Kornél, parmi beaucoup d'autres.
    Malgré toutes nos influences, nous nous en sortons.

  7. Votre nouvel EP, « Zairja », est vraiment excellent. Le morceau d'ouverture, également appelé « Zairja », est une chanson froide et magnifique. Nous aimons beaucoup ses effets expérimentaux. Que pouvez-vous nous dire à propos de ce morceau ?
  8. Merci pour vos mots ! Le morceau « Zairja » est basé sur une boîte à rythmes compressée et plusieurs pistes de la même séquence de basse qui devient désynchronisée à des moments clés de la chanson. Nous avons également utilisé des sons statiques amplifiés pendant l'enregistrement. Les voix sont basées sur la répétition d'une sorte de « mantra » et sur l'utilisation d'un délai. En outre, à la fin du morceau, nous avons ajouté une clarinette qui passe par le même délai vocal. L'approche de cet album a été plus expérimentale ; en fait, c'est la première chanson que nous avons composée pour l'album, et elle a marqué un tournant entre l'album précédent et celui-ci. Un autre détail intéressant est que c'est la seule chanson avec des paroles compréhensibles, écrites en espagnol.

  9. Pour ce deuxième EP, vous avez continué à travailler avec le label Oráculo Records. Comme vous avez enregistré, mixé et masterisé les morceaux vous-mêmes, pouvez-vous nous parler du rôle de votre label dans le processus de création de ce nouvel EP ?
  10. Oráculo Records se concentre principalement sur l'aspect physique de l'album : la production, la distribution et le mastering du vinyle, que Daniel Hallhuber a réalisé aux Young & Cold Studios. Il est également inestimable d'avoir un point de vue extérieur - quelqu'un d'autre que nous - pour écouter les morceaux et partager ses réflexions. En outre, nous sommes particulièrement reconnaissants à Oráculo de faire entrer nos créations dans le monde physique.

  11. Envisagez-vous de partir en tournée l'année prochaine, notamment en France, ou de participer à des festivals ?
  12. Nous aimerions beaucoup rejouer en France ! L'année dernière (2023), nous avons joué dans un entrepôt souterrain et non conventionnel à Bordeaux, et ce fut une très belle expérience pour nous et le public. Pour l'instant, nous avons quelques dates confirmées dans les Balkans à la fin de l'année et en Espagne. Nous sommes également à la recherche de concerts en France au printemps, donc toute aide ou contact (salles, collectifs, festivals, etc...) serait grandement appréciée.

  13. Dernière question, que pouvez-vous dire à vos fans français, en français, s'il vous plaît ?
  14. Au bord de l'autoroute, le long du chemin de fer. Nous sommes les âmes en peine et les âmes en peine s'attirent. - Noir Boy George Nous ne parlons pas français depuis le lycée. Merci beaucoup :) À bientôt !

    IN ENGLISH PLEASE!

  15. According to your Bandcamp, you are based in Murcia, Spain. Could you introduce yourselves to our readers?
  16. Hi! Yes, we’re Fran and Teresa, a boring couple from the south of Spain. We love making music and driving kilometres and kilometres. We live in a 30-square-meter house in Murcia, surrounded by old things. The band started when we bought a broken second-hand 70’s organ from a thrift store. We fixed it together, and it became the focal point of the project.

  17. How and why did you choose the name Yvgoslavia for your musical project? What are your connections, if any, with Yugoslavia?
  18. We have no connection with Yugoslavia. The name came to our mind when we were trying to name what we were doing, and during that process, you start paying special attention to everything you read and hear. The topic of Former Yugoslavia came up in a conversation, and we felt it resonated with our work because of concepts like hatred, a failed state, or an obsolete project. This choice was made without any political connection or connotation regarding what Yugoslavia was or is.

  19. On your Bandcamp page, your music is tagged as "raw cold, minimalist". Which groups or artists would you quote as being your main influences in this musical genre, and in the others?
  20. For us, “raw, cold, minimalist” refers to repetitive music, somewhat atmospheric, with minimal elements. The composition is basic, without catchy choruses. Within this genre, some of our original influences include Linear Movement, Borghesia, Agrimensor K, ADN’ Ckrystall, Guerre Froide, Bound by Endogamy, Les Yeux Interdit, and Gáspár Kornél, among many others.
    Despite all our influences, we muddle through.

  21. Your new EP, "Zairja", is really excellent. The opening track, also called "Zairja", is a cold, beautiful song. We are fond of its experimental effects. What could you tell us about this track?
  22. Thank you for your words! The track "Zairja" is based on a compressed drum machine and multiple tracks of the same bass sequence that becomes unsynchronized at key moments in the song. We also used amplified static sounds during the recording. The vocals are based on the repetition of a kind of “mantra” and the use of delay. Additionally, at the end of the track, we added a clarinet that goes through the same vocal delay.
    The approach to this album has been more experimental; in fact, this was the first song we composed for the album, and it marked a turning point between the previous album and this one. Another interesting detail is that it’s the only song with understandable lyrics, written in Spanish.

  23. For this second EP, you have kept on working with the label Oraculo Records. As you have recorded, mixed and mastered the tracks by yourselves, can you tell us the role of your label in the process of creating this new EP?
  24. Oraculo Records primarily focuses on the physical aspect of the album: production, distribution, and vinyl mastering, which Daniel Hallhuber did at Young & Cold Studios. It's also invaluable to have an external perspective—someone outside of ourselves—to listen to the tracks and share their thoughts.
    Beyond that, we are especially grateful to Oraculo for bringing our creations into the physical world.

  25. Do you plan to go on tour next year, in France in particular, or to take part in some festivals?
  26. We’d love to play in France again! Last year (2023), we performed in an underground and unconventional warehouse in Bordeaux, and it was a really nice experience for us and the audience. At the moment, we have some dates confirmed in the Balkans at the end of this year and in Spain. We’re also looking for shows around France in the spring, so any help or contacts (venues, collectives, festivals, etc.) would be greatly appreciated.

  27. Last question, what can you say to your French fans, in French language, please?
  28. Au bord de l'autoroute, le long du chemin de fer. Nous sommes les âmes en peine et les âmes en peine s'attirent. - Noir Boy George  Nous ne parlons pas français depuis le lycée. Merci beaucoup :) À bientôt!

Yvgoslavia