Mais qu´est-ce que cet OVNI ? Cette musique à la fois étrange et mystérieuse du nom d´Atomine Elektrine ? Parlons déjà du personnage qui se cache derrière ce projet hors normes, à savoir Peter Andersson, plus connu pour son travail au sein du groupe mono-composite Raison d´Être.
Nous sommes à la fin des années 80 et Enigma est passé par là (1990 exactement). Cela sonne ainsi sur la première plage du disque, un instrumental mêlant boîte à rythmes et chants grégoriens ! Les choses sérieuses commencent dès la plage 2 de cet album du nom d´« Elemental Severance » avec ces hennissements de chevaux qui vous déchirent l´âme. C´est un monde fantasmagorique qui s´annonce et les hostilités démarrent dès le 3e titre avec ce « Interlude 1 ».
Les titres suivants laissant place à des sonorités plutôt synthétiques tels que ce « Entrance Mirage » sur lequel vous perdrez la notion du temps ! Effectivement, au bout de 6 minutes, le morceau se déplace dans l´espacetemps avec quelques éléments rythmiques qui sont les bienvenus (le titre dure tout de même 9´30 !). Si vous arrivez à vous en remettre, les plages suivantes, sont plus dans la lignée de Raison D´Être, le titre « Oswacin » en est témoin, et rappellent quelque peu l´album dark-ambient « Enthrealed by The Wind of Loneliness » de 1992 (ces sessions datant de la période 1992-1994 du projet principal de Peter Andersson). « Reliance » est cette fois dans un ton plus rythmé, même si l´on est loin ici des plages atmosphériques de Raison D´Être.
Nous ne tarirons pas d´éloges envers cet album, le 1er d´Atomine Elektrine, dont l´agréable surprise est la présence, dans cette édition brésilienne (rappelons que le disque, alors limité à 1000 copies, étais paru sur le fameux label suédois Cold Meat Industry), d´un 2e CD (à l´origine un CDR disponible uniquement en souscription), dans la même veine que le 1er CD, d´ailleurs, même s´il regroupe des éléments créés entre 1992 et 1993 pour la première partie, mais aussi entre 1997 et 1998 (pour les 6 dernières plages).
Enfin, nous n´omettrons pas les plages 14 à 18 du 1er CD, restées inédites à ce jour, dans un registre plus techno, si l´on excepte le dernier titre, « Forever », plus rythmé avec ce qui semble être de la guitare, de la basse et de la batterie ! Nous n´oublierons pas de sitôt ce double disque, intitulé « Binomial Fusion », qui rappelle à la fois le Kraftwerk froid et imagé des débuts, et la fusion techno-rock d´un groupe comme Chemical Brothers.
L´adepte
1995, naissance dans le plus grand silence d´un groupe que l´on apprécie énormément ici, et à jamais : j´ai nommé Scala (non, pas le chur d´enfants qui reprend aussi bien U2 que Radiohead), mais shoegaze (oui, ceux qui regardent leurs chaussures en chantant !), pour ne pas dire IDM (oui, « Intelligent Dance Music », ça existe aussi !) ou bien alors carrément avant-gardiste que personne ne connaît.
Simplifions : Scala est un hybride à deux têtes formé de 2 groupes bien distincts : Locust pour les mélodies de Mark Van Hoen, et Seefeel pour le bruit. Echappés du label expérimental Touch durant un an, ses membres signeront pour un excellent album (« To You in Alpha ») paru chez Too Pure en 1997.
Mais pour l´heure, revenons à « Beauty Nowhere », ce premier album d´une petite quarantaine de minutes qui vaut son pesant d´or avec des titres flirtant parfois avec le dub, mais un dub plutôt expérimental (comme le pratique Main dans son domaine) comme le prouvent « Torn » ou bien « Hold Me Down ».
Seefeel, dont on retrouve ici la voix si sensuelle de Sarah Peacock, et ses atmosphères noisy ne sont pas en reste avec des titres tels « Naked » et « Something About Brigitte Nielsen ».
Enfin, nous retrouvons à la fin de l´album cette reprise de Blondie, « Heart of Glass », plutôt réussie.
L´adepte
Bill Leeb et Rhys Fulber (alors en vacances de FLA) ont donc dû fortement travailler en cette année 1993 (ou Front Line Assembly n´a sorti aucun album) sur la spatialisation du son, avec leur ingénieur attitré Greg Reely, même si celui-ci n´est présent sur aucun des deux.
Comme en attestent ces trois disques dont les 2 premiers font référence à Klaus Schultze et à Tangerine Dream, produits donc par Delerium. Que de bel ouvrage dans ces 2 premiers disques qui amorcent un changement d´orientation dans l´univers du groupe de Vancouver avec ces effets stéréo qui se répondent en ping pong !
Venons-en maintenant à « Semantic Spaces » (produit par Greg Reely) qui voit Delerium incorporer à sa musique tendance électro ethnique une voix féminine, celle de Kristy Thirsk, ce qui change la donne et ferait passer Enigma pour des enfants de chur ! Car oui, osons le dire : Delerium prend le parti de se frayer un chemin dans la dance music (avec notamment « Flowers Become Screens » et le single « Incantation » qui sera un succès en club !). Mais malgré cet aspect là, la musique du duo sait rester sombre et élégante avec des sommets tels « Consensual Worlds », du dub ethnique, « Metaphor » et « Gateway » ainsi que l´instrumental« Metamorphosis », qui relèvent un peu le niveau, ce dernier fermant l´album de fort belle manière.
Pour les nostalgiques de la première période de Delerium (1988-1992), il est conseillé de se tourner vers les autres projets du moment que sont Synaesthesia (qui prendra la suite de Delerium en 1995), mais aussi Intermix, le projet trance tribal de nos 2 Canadiens.
Sur la toile, vous pouvez retrouver le site principal des projets parallèles à FLA sur www.mindphaser.com.
L´adepte
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