BLITZ!

TELEX-BLITZ! Numéro 35

Le nouvel album de Mister H., désormais habitué de nos colonnes, s’intitule « Déchirure ». Ses onze titres montrent que l’artiste belge a trouvé son style, qui associe une musique synthétique parfois minimaliste à un phrasé particulier, dans une ambiance que l’on pourrait rapprocher de « Play Blessures », l’album d’Alain Bashung.
Les textes très riches se teintent tour à tour de colère (« Le Pacte », critique sociale qui fustige les puissants comme les peuples qui s’y soumettent) ou d’ironie désabusée (« Personne qui se fâche »).
Une nouvelle œuvre intéressante, addictive dès la première écoute !

Formé en 2018, le duo parisien Echoberyl vient de sortir un second album, intitulé « The Awakening of a Mutant Girl », une ravissante petite perle electro en guise de clin d’oeil aux films de série B de science-fiction des années 50 et 60.
Parmi leurs influences, les musiciens citent Depeche Mode et New Order, mais aussi France Gall et les films de David Lynch.
Le premier album du groupe, « Apparition », paru chez le label Swissdarknights en 2019, s’inscrit dans une veine gothique/cold wave dont l’inspiration ne se trouve pas dans le Space Rock.

Pour écouter :
https://echoberyl.bandcamp.com/album/the-awakening-of-a-mutant-girl
https://swissdarknights.bandcamp.com/album/apparition

Le label anglais Peripheral Minimal Records a annoncé, début août, la parution en CD (300 exemplaires) du deuxième album de Martial Canterel, « Austerton », enregistré en 2003. Martial Canterel est une des influences majeures de la minimal wave, au même titre que Solitude Fx qui le cite volontiers comme une référence incontournable.
Les amateurs de machines et de mélodies synthétiques en général, et les fans de Kraftwerk en particulier, seront comblés par ce magnifique opus.

Sur Internet :
https://peripheralminimal.bandcamp.com/album/austerton

Label basé à Rio de Janeiro au Brésil, Paranoia Musique s’est distingué en juin dernier avec la superbe compilation « De Profundis-Spatio Socialis », copieux recueil de 24 titres rassemblant la crème de la scène gothique brésilienne.
Le premier morceau, « Miau », d’Andromeda, est absolument envoûtant et le chant en portugais crée des sonorités auxquelles votre serviteur n’est pas habitué.
L’ensemble mérite une écoute attentive, tantôt pour la ligne de basse (« Insofismavel » de In Fausto), tantôt pour les guitares cristallines (« A Primeira Noite » de Mateamargo), ou encore pour l’énergie du désespoir que certains morceaux véhiculent (« Enxurrada » de In Venus).
Une compilation splendide et sombre idéale pour la rentrée !

Ecouter :
https://paranoiamusique.bandcamp.com/album/de-profundis-spatio-socialis

Le 30 mai dernier, le duo allemand coldwave-postpunk Lebanon Hanover a fait paraître un EP deux titres, « The Last Thing », en préfiguration de l’album à venir.
Le morceau éponyme possède une mélodie très émouvante qui magnifie les vocaux profonds de Larissa. Le second titre, « Shatter Matter », chanté par William, crée un climat oppressant et plombé.
À noter que le mixage est dû à Doruk Ozturkcan (She Past Away) et que le groupe devrait se produire à la Gaîté Lyrique à Paris, le 21 octobre. Affaire à suivre !

« La Nueva Anormalidad » est le nouvel EP cinq titres du groupe punk Eyaculación Post-Mortem, déjà rencontré dans un numéro précédent.
Des sonorités de jeux vidéo anciens et des bruitages de claviers viennent s’ajouter à l’énergie traditionnellement dépensée par le combo barcelonais. Cette fois, l’ambiance est plus proche de Devo voire Pressurehead que du pur style punk, comme en témoigne le meilleur morceau « Tres metros bajo mierda » (« trois mètres sous la m…. », cela ne saurait s’inventer).
La musique des Catalans est de plus en plus élaborée et l’évolution du projet justifie pleinement que BLITZ! s’y intéresse.

Pour en savoir plus :
https://eyaculacionpostmortem.bandcamp.com/album/la-nueva-anormalidad

Basé à Brighton (Angleterre), le duo féminin Massive Luxury Overdose distille une electronic body music (EBM) à la fois moderne et élégante. Le timbre agréable de Caitlin Horne, bien que rendu lointain par le mixage (comme dans le genre shoegaze ?), s’accorde très bien avec les rythmiques carrées propres à ce style musical qu’est l’EBM.
Quelques clins d’oeil à la house music (« Watch Your Glass ») font de cette œuvre (« Work » est d’ailleurs le titre de cet EP) une invitation à la danse... lorsque les clubs pourront rouvrir leurs pistes aux oiseaux de nuit.
D’ici là, il est permis de se trémousser dans son salon, au son de ces trois morceaux très efficaces !

Découvrir :
https://massiveluxuryoverdose.bandcamp.com/album/work

Il y a un peu plus d’un an, en août 2019, le projet electro-industriel de Bryan Erickson, Velvet Acid Christ, basé à Denver (USA), sortait l’album « Ora Oblivionis ».
Le concept développé autour des douze morceaux est celui de l’auto-destruction. Mais il s’agit ici d’une noirceur tour à tour très dansante (« Conviction », ouverture sublime, ou encore le très énergique « The Bullet Wins », que n’aurait pas désavoué un Razed in Black au mieux de sa forme) ou romantique (« The Colors Of My Sadness », qui fend le coeur de l’auditeur).
À noter l’inattendu hommage à George A. Romero, (réalisateur de films d’horreur décédé en 2017 à qui l’on doit les célèbres « Zombie » et « La nuit des morts-vivants »), très réussi et sobrement baptisé « Romero ».
Une nouvelle fois, Bryan Erickson a frappé fort avec cet album varié qui montre toute l’étendue de son talent !

Sur Internet :
https://velvetacidchristofficial.bandcamp.com/album/ora-oblivionis

Groupe basé à Sète, Bill Condor joue un rock instrumental très efficace qui se nourrit de différents styles tels que le shoegaze, le métal ou l’industriel.
Son premier EP, intitulé « Bill Condor », réunit quatre titres qui pourraient facilement servir comme musique de films.
Nous souhaitons tout le meilleur à Bill Condor, dont les premières compositions montrent un réel talent mélodique et un grand potentiel.

Pour écouter :
https://billcondor.bandcamp.com/album/bill-condor