BLITZ!

LES CHRONIQUES DE L'ADEPTE

THE CONTROLLED BLEEDING
« Our Journey's End » (2000, Materiali Sonori)

The Controlled Bleeding, Our Journey's End

Publié peu de temps après la compilation posthume de Cleopatra (double « Best Of ») de 1999, suite à une nouvelle défection de Controlled Bleeding l'année précédente, l'album « Our Journey's End » (tiré d'un titre de « Inanition » en 1996, toujours chez les mêmes Cleopatra) est en fait une collection marquant un nouveau départ puisque le groupe a rajouté la particule « The » devant son nom, collection de titres issus principalement de morceaux de leur période charnière 1995-1998 où le groupe se cherche une nouvelle identité après une traversée (du désert ?) dans des paysages plutôt arides.

The Controlled Bleeding s'est enfin trouvé, voire révélé dans la lumière, même si la mélancolie (leur marque de fabrique!) est toujours aussi présente dans ces 9 thèmes (ou parties), sobrement intitulés « Hymns & Meditations ». Exceptée la version très « rock fusion » de King Crimson « Talking Drums » (sur laquelle des percussions électroniques et accoustiques se répondent en écho), ce disque, comme l'indique son nom, est un voyage « spatial », une excursion et une incursion dans le monde de l'ambient-dub dont Scorn avait écrit le manifeste peu de temps avant !

Du double CD « Inanition » (1996) à « Betweeen Tides » (1998), en passant par l'excellent « Gilded Shadows » de 1997, cet album, l'un de leur plus grand crus, est une porte d'entrée idéale pour découvrir (ou redécouvrir) ces ambiences sombres et hypnotiques qui font le charme de Controlled Bleeding.

Et sur la toile : www.controlledbleeding.com

DEATH IN JUNE « Live in Italy » (2002-NER BadvcDVD1)

Enregistré le 29 mai 1999 à Bologne, le concert attaque ! De fort belle manière avec « Pulled to Bits » (in the peace of night), on enchaîne la nuit des masques avec « Bring in the Night » et ses percussions toutes militaires, puis « Despair », « Only Europa Knows », où l'on découvre John Murphy (sans masque!) aux percussions ainsi qu'Albin Julius (Der Blutarsch), suivis de « Little Blue Butterfly » et « Frost Flowers » (toujours magique) avant que Douglas se révèle enfin et jette le masque sur « Little Black Angel » sur laquelle il quitte son rôle de percussionniste pour retrouver la guitare acoustique qui lui est si chère, avec une semonce de titres tels « Death of the West », « Kameradschaft » ou « Giddy Giddy Carousel » (sans la rose!), « Ku Ku Ku » et « Runes & Men » avant d'enchaîner son set acoustique avec « Rose Clouds of Holocaust », « Hullo Angel », « Fall Apart » et « Fields of Rape », le show se terminant derrière un écran de fumigènes avec « Heaven Street ».

En rappel, « C'est un Rêve » et « Death of a Man » qui achèvent la prestation sans un dernier rappel (éventuel et habituel !) de Boyd Rice, qui, malgré son absence sur « Total War » (concluant chaque concert de Death in June à l'époque) et assurant pourtant la même tournée italienne sous le nom de Boyd Rice and Friends avec Der Blutarsch !

En bonus (tout de même !), 3 vidéo clips de Future Shock enregistrés en 2001 en Croatie avec la participation de Douglas Pearce & Occidental Martyr à la voix sur une musique technoïde.

Sur le web : www.deathinjune.net

CABARET VOLTAIRE
« The Original Sound of Sheffield-best of 1983/87-Virgin/EMI years »
(2001, Virgin)

Après une période post-industrielle (1978-82) très productive (une dizaine d'albums en 5 ans !), Cabaret Voltaire s'aventure alors vers l'electro (défrichée dès 1981 par l'avant-garde belge Front 242 et The Neon Judgement !), depuis leur succès d'estime de 1982, « Yashar ». C.V signe alors sur le label de Stevo (Soft Cell, Blancmange, B-Movie...) Some Bizzare pour 3 albums (distribution Virgin Records), dont le déjà classique « The Crackdown » (teinté de new-wave) de 1983 et dont sont extraits ici les 2 titres du maxi « Just Fascination / The Crackdown » dans des versions rallongées de 8 minutes... puis le rarissime et collector « Dreamticket » qui précède le fameux « Sensoria » (sur « Micro-Phonies », l'album de 1984).

Leur musique va dès lors se teinter de funk, avec notamment le maxi suivant, « James Brown » (1984) ainsi que sur « Kino » (1985 et le mini L.P « Drinking Gasoline »). « I want You », le single suivant revient à des bases plus « new-wave », avant de s'échapper vers des contrées plus techno avec des titres anecdotiques comme « Don't Argue » (remixé par John Robie qui avait déjà remixé « Yashar »), « Here To Go » (ici remixé par le célèbre DJ et producteur franco-américain Francois Kevorkian).

Entre-temps, C.V est passé de Virgin à EMI et la production s'en ressent fortement, avec l'album « Code » de 1986, produit par Adrian Sherwood (On U-Sound), et le titre « Thank You America » (version « Bonus Beats »).

Explorant la face electro de Cabaret Voltaire, ce deuxième volume, malgré quelques erreurs est un bon compromis avant d'aborder une phase techno/house plus musclée dès l'année 87.

PIL « Metal Box » (1979, Virgin ,1990 CD)

1979, le punk est passé par là, a laissé des traces et la place au post-punk (1978-80) avec des groupes majeurs (Siouxsie & The Banshees, Bauhaus, Killing Joke, pour ne citer que les plus connus) dont Public Image Limited, baptisé ici PIL.

À l'origine publié dans une boîte en métal pour film de cinéma, l'album fera l'objet d'une seconde édition (car devenu quasi introuvable et vite épuisé, à un prix devenu inabordable au fil du temps !) du nom de « Second Edition », la même année, sur un format 33 tours classique (à l'origine, il s'agissait de 3x12" de quatre titres chacun enfermés dans un « bobino »).

De quelques titres lents et « ambients » comme cet « Albatros » qui déploie ses ailes sur plus de 10 minutes, ou « Poptones », « The Suit » et « Radio 4 » qui conclut l'album, à des titres plus sauvages, à la basse dubisante et à la rythmique quasi industrielle et répétitive comme « Chant » sur laquelle John Lydon déploie tout son talent, en passant à « Death Disco » (le single) renommé ici « Swans Lake » et quelque peu raccourci. On retiendra notamment les excellents « Careering », « Memories » et « Graveyard » ainsi que les guitares affûtées et aiguisées comme des lames de rasoir de Keith Levene, la basse vrombissante de Jah Wobble, et la voix plutôt monocorde de John Lydon, qui vous assureront un voyage assez claustrophobe avec une musique atonale et un chant épique qui, s'ils ne vous laissent pas un mal de tête au bout d'une heure, vous donneront l'envie de creuser plus profondément l'œuvre de PIL, avec l'album encore plus tourmenté de 1981, « Flowers of Romance », avec les rythmiques épileptiques de Martin Atkins, qui fait ici une apparition remarquée et remarquable sur le titre « Bad Baby ».

Et sur le net : pilofficial.com , fodderstompf.com