BLITZ!

SUR LA PLATINE DU GENERAL HIVER

SANS MODERATION !

Chroniques d'albums...

SKINNY PUPPY « RABIES » (1989)

Skinny Puppy, Rabies

Dès le premier morceau, « Rodent », la tonalité d'ensemble de l'album est donnée : énergique, rythmé, percussif, truffé de samples de guitares. Et toujours cette voix, souvent masquée par le vocoder, qui agresse ou invite au voyage. Les paroles, souvent énigmatiques, semblent venir d'un monde parallèle.

L'album a été enregistré en 1988-1989 à Vancouver, aux Mushroom studios. Certains titres, comme « Tin omen », ont été mixés par Al Jourgensen de Ministry, ce qui explique leurs copieuses et agressives parties de guitares.

L'originalité de « RABIES » tient à la grande diversité de nuances qu'il propose. En effet, certaines plages sont d'une tristesse bouleversante, les nappes synthétiques de Dwayne Goettel venant renforcer leur tonalité mélancolique, comme dans  « Choralone » aux chœurs religieux très troublants, ou encore « Worlock », au refrain absolument déchirant.

Un véritable morceau de bravoure de plus de 16 minutes clôt l'album. Il s'agit de l'enregistrement en live de « Spahn dirge », à la ligne de basse répétitive et à la rythmique assez lente. Les hurlements de Nivek Ogre habitent cette longue plage, dont l'écoute intégrale constitue un vrai challenge.

Pour conclure, « RABIES » est un album indispensable dans la discothèque d'un fan de dark-electro d'Amérique du Nord. L'équipe de BLITZ! vous le recommande avec enthousiasme.

SKINNY PUPPY « HANDOVER » (2011)

Skinny Puppy, Handover

Pour son retour, le combo canadien a réuni sur cet album des morceaux composés entre 2008 et 2010, enregistrés en Californie, à Hollywood, dans les studios Subconscious.

À la première écoute, l'auditeur constate que l'ensemble est organisé de manière cohérente, mais semble manquer de souffle.

Le titre le plus efficace, tant du point de vue de la rythmique que de la mélodie ou de l'instrumentation est « Cullorblind », aussi agréable à écouter qu'à danser, dans une soirée pour initiés cela va de soi.

En définitive, seul le morceau intitulé « Village », grâce à son énergie et à ses vocaux proches de Ministry, aurait pu se trouver sur « RABIES ». Entre les deux albums, deux décennies se sont écoulées et Skinny Puppy, à tout jamais privé de l'inventivité de Dwayne Goettel pour cause d'overdose fatale en 1995, semble accuser le poids des ans et a hélas perdu de sa légendaire noirceur.