BLITZ!

SUR LA PLATINE DU GENERAL HIVER

Public Image Limited : THIS IS PIL

Public Image Limited, This is PIL

Vingt ans après son dernier opus, intitulé « That what is not», John Lydon s'est enfermé dans les studios d'enregistrement Wincraft, propriété de Steve Winwood, située dans les Cotswolds (une magnifique chaîne de collines du Sud-Ouest de l'Angleterre), durant l'été 2011.

Flanqué d'un trio expérimenté (Lu Edmonds, ancien membre des Damned, à la guitare - Bruce Smith, ex-The Pop Group et ex-The slits, à la batterie – Scott Firth, bassiste ayant joué, entre autres, avec Elvis Costello et Steve Winwood), John Lydon a écrit et joué les douze morceaux de l'album.

Et comme si cela ne suffisait pas, il a entièrement dessiné, peint et conçu la pochette de sa nouvelle création.

Musicalement, rien n'a changé : la voix si aisément identifiable de Lydon n'a pas d'égale pour scander et marteler les paroles (« This is PIL »), la ligne de basse est toujours solide (« One drop », « I must be dreaming », excellents reggaes) et les morceaux plus teintés de rock (« Deeper water ») ou enrichis de nappes synthétiques (« Out of the woods », qui clôt l'album sur une note dansante très agréable) sont extrêmement efficaces.

Pour ne rien gâter, l'album existe aussi en édition limitée, proposant en outre un DVD enregistré lors du concert du 2 avril 2012 au Heaven Nightclub de Londres. Durant cette performance, le groupe interprète des titres extraits de « THIS IS PIL », mais aussi d'anciens morceaux comme « Warrior » ou « Flowers of Romance », toujours aussi efficacement portés par le charismatique John Lydon. Le concert se termine d'ailleurs par une version très musclée de « Open Up ».

Sur son site, ce dernier nous rappelle utilement que quel que soit notre âge, il est bon de rester jeune. Sa dernière œuvre prouve de manière irréfutable qu'il a raison.

VNV Nation : AUTOMATIC

VNV Nation, Automatic

Le duo anglo-irlandais nous offre son huitième album, depuis ses débuts en 1995. La richesse de l'œuvre de Ronan Harris et Mark Jackson réside dans la grande variété stylistique des morceaux d'un même disque, où se côtoient des ballades, des mélodies fortement influencées par le meilleur de la new-wave ou encore des titres au tempo soutenu évoquant parfois le genre techno.

« Automatic » n'échappe pas à la règle. L'album s'ouvre avec « On-Air », une pièce instrumentale au piano, agrémentée d'un grésillement constant proche de Kraftwerk. Il comporte aussi plusieurs morceaux très dansants, aux mélodies très accrocheuses (« Space and time », qui pourrait évoquer « Living on video » de Trans X, mais aussi « Resolution », plein d'une énergie communicative). Et la ballade attendue s'appelle « Nova », sublime et bouleversante, avec ses changements de rythme et son refrain fédérateur.

En résumé, « Automatic » est un excellent album d'electro-pop, alternant les temps calmes et les périodes énergiques.

Heldentod : THE GHOST MACHINE

Heldentod, The Ghost Machine

Le nouvel album d'Heldentod s'ouvre avec le titre éponyme, à l'atmosphère faussement doucereuse, probablement due aux vocaux de l'invitée Jill Lovitninun. Dès le deuxième morceau, les sonorités oppressantes, à base de power electronics, imposent à l'auditeur un voyage dans un monde peuplé de fantômes, de maladies, de terreur, de tristesse et de douleur.

Outre le morceau d'ouverture, le martial et rigoureux « Encystment process » évoquera pour certains d'entre nous l'ambiance terrible du « Black Eden » d'Endura.

L'excellent titre instrumental « Revenant » se démarque par des sonorités évoquant des sirènes de police ou des hurlements de douleur, écrasés ou compressés. Un clip video de ce morceau a d'ailleurs été réalisé par Jeff Williams.

Le site Internet du groupe ( www.heldentod.net ) constitue une mine d'informations, en particulier sur ses références littéraires (poèmes anglo-saxons et nordiques, œuvres de Mishima ou Drieu La Rochelle, mythes grecs) ou ésotériques (runes, récits de fantômes).

Finalement, « The ghost machine » procure à l'auditeur tout à la fois cette fascination et ce malaise qui constituent le signe distinctif des grands disques de la mouvance death industrielle.