BLITZ!

Les chroniques du Général Hiver – Blitz! numéro 11

Cold Cave, Full Cold Moon
Cold Cave
« Full Cold Moon »
(CD digipak en vente sur le site du groupe, ou disponible en téléchargement)

Après deux albums réalisés via Matador Records, Cold Cave a fait paraître une série de singles en édition limitée, sous les deux labels que dirige son leader, Wesley Eisold : Heartworm Press et Deathwish Inc.

« Full Cold Moon » n´est donc pas un nouvel album de Cold Cave, mais une compilation desdits singles, disposés sur le CD digipak par ordre chronologique.

Comme de coutume, les morceaux solaires (« God Made The World », aux sonorités proches de New Order, ou « Dandelion »), cohabitent avec des plages plus sombres (« A Little Death To Laugh », « People Are Poison » ou encore « Nausea, the Earth and Me », à la fois glacial et dansant), vers lesquelles est allée notre préférence. Chassez le naturel...

ElectroStorm, Volume 3
ELECTROSTORM
Volume 3
(OUT 544)
ElectroStorm, Volume 5
ELECTROSTORM
Volume 5
(OUT 678)

Le label allemand Out of Line, dont le catalogue fourmille de groupes prestigieux en matière de musique electro-EBM, a pour habitude de publier des compilations très efficaces, où l´auditeur pourra retrouver quelques morceaux épiques des « pointures » du secteur.

Les volumes 3 et 5 de la série « ELECTROSTORM », que nous avons écoutés tout récemment, confirment la règle, avec quelques titres marquants :

Ces deux compilations, proposées à prix modique, raviront les amateurs du genre, surtout s´ils veulent se défouler sur les dancefloors.

Compilation Mutazione
Compilation
Mutazione
2 CD (Strut 110CD)

Cette compilation rassemble des œuvres électroniques expérimentales et des titres plus proches de la new wave, pour un aperçu de la scène italienne underground des années 1980 à 1988. Le 1er CD permet de découvrir quelques merveilles new wave (Neon « Informations of Death », Carmody « Vulcani », Maritime Tatami « Victrola ») mais aussi des collages industriels (« Niccolai » de Laxative Souls) et des expérimentations bruitistes (« Senza Tregua » de La 1919). Sur le 2e disque, nous avons apprécié « Edges » des désormais célèbres Kirlian Camera, et le mélancolique « Deep Skanner », d´un groupe au nom évocateur : La Bambola (la poupée en français) del Dr. Caligari.

A Different Compilation
A Different Compilation
COOKCD539

Parue en juin 2011 sur le label Cooking Vinyl, cette compilation du fameux groupe mancunien, père fondateur du punk rock, est une collection de réenregistrements de 24 morceaux de leur répertoire. Pete Shelley, le chanteur, a déclaré que les versions originelles (la carrière du groupe a commencé en 1976) sonnaient comme des démos et qu´elles méritaient un nouveau traitement, pour atteindre un résultat qui plaise aux fans, anciens comme actuels.

Bien entendu, la tracklist fait la part belle aux titres les plus réussis des Buzzcocks (« Boredom », « Orgasm Addict », « I Don´t Know What to Do With My Life », « Fast Cars », « What Do I Get? », « Harmony In My Head » ou encore « I Believe »). Un vrai régal que ce travail de rénovation.

Pressurehed, Infradrone
PRESSUREHED
Infadrone
CD CLEO57312

Sorti en 1992 puis réédité en 2001, cet album des Californiens de Pressurehed plonge l´auditeur dans un univers « space rock », influencé par Hawkwind mais auquel sont ajoutés des éléments electro-industriels. L´utilisation de samples crée une ambiance parfois inquiétante (« Paralysis »). L´ensemble est homogène, avec des rythmiques puissantes (« Wired for Sound »), une guitare sous acide, une basse hypnotique (« Beyond The Pale Mirrors ») et des nappes de clavier qui contribuent à créer l´atmosphère planante caractéristique de ce groupe, emblématique du revival space rock des années 90.

Suicide, A Way Of Life
SUICIDE
A Way Of Life
CD 102272 MU760

Troisième album du duo new-yorkais Alan Vega (chant)/Martin Rev (machines), « A Way Of Life » est paru en 1988. Comme ses deux prédécesseurs, le disque, produit par Ric Ocasek des Cars, procure une sensation d´urgence urbaine, avec sa musique binaire et répétitive, ponctuée du chant si particulier d´Alan Vega (« Wild In Blue », « Rain Of Ruin », « Devastation »). Une version sous amphétamines de « Jukebox Babe », seul succès d´Alan Vega en France (en 1981), figure dans la play list. Et soudain, comme un ilôt de quiétude perdu dans le tourbillon de la Big Apple, surgit le slow « Surrender », l´une des plus belles chansons d´amour composées par le duo. Suicide n´a pas connu le succès commercial, mais il a influencé de nombreux artistes de la new wave et du punk, ce qui constitue une indéniable réussite.