BLITZ!

LES CHRONIQUES D'HYPNAS
BLITZ! - Numéro 31

DaGeist – «Sexy »- 2019

Dageist, Sexy

Jamais simple pour un groupe d’aborder son deuxième album d’autant plus lorsque que le premier a ultra bien fonctionné.

Cela a mis la barre encore plus haut pour nos chers Lillois !

Cependant loin de là l’idée de faire un « 40 » (2) pour Davide et Frédéric.

Ce nouvel album commence par le single « Virgin » (que j’ai toujours trouvé très sombre) sorti précédemment mais choix très judicieux pour faire la transition. Je trouve qu’il donne le ton pour la noirceur qui recouvre ce nouvel opus que je trouve terriblement plus obscur que son prédécesseur.

Je savais que le groupe n’allait pas se glisser dans la facilité et je ne suis vraiment pas déçu. Les titres qui suivent ne peuvent qu’accentuer cette sensation ténébreuse.

« Just Like You », éperdument tourmenté laisse l’imagination vagabonder, la voix de Davide sonne différemment (moins connoté) et s’envole pour nous embarquer et ne plus nous lâcher. Remarquable !

Le voyage dans les abysses continue appuyé fortement par la basse de Frédéric. « So Cold So Dark So New » est enrobé d’un spleen imparable et ô combien délicieux. C’est magnifiquement bien composé. Les influences purement New Wave et Coldwave se font la cour et valsent ensemble au plus grand plaisir de l’auditeur.

Si « Truth » a été un titre qui s’est très vite démarqué ce n’est pas un hasard. Il possède une aura spéciale, une force spécifique, il est assez brut et cela le ressort quelque peu du reste de l’album.

On persévère dans la mélancolie avec le si juste, le si majestueux, le si prodigieux « I Am Alone ». Un titre bouleversant que Davide interprète à merveille. Totalement imparable.

Une énergie dansante rejoint le groupe pour « Don’t Close Your Eyes » et aussi sur le très énergique «Kiss Or Kill » comme pour contrebalancer l’extrême froideur qui régnait jusque là. Des morceaux qui assurément vont faire un malheur en live ou sur les dance floors.

« Broken » débute comme un titre Coldwave Eighties et la rythmique plus la basse aide à cela. C’est comme un voyage vers le passé qui s’ouvre au futur.

Il s’en suit un titre en français « Ciel De Cendres » qui s’inclut parfaitement et démontre que Davide est aussi à l’aise qu’en anglais. La guitare est bien mise en avant et cela donne un splendide relief à ce titre.

« Curse » est à mon sens le titre qui fait le plus (si je puis m’exprimer ainsi) DaGeist, je veux dire par là qu’il sonne comme un rappel à l’album précédent. Il n’en n’est pas moins fort, c’est juste un ressenti personnel.

Autre idée très bien sentie de placer le sublime « Vampire » à cette onzième place. Quel fan du groupe ne connaît pas cet hymne de la Néo-New Wave de DaGeist ? le groupe a eu le temps de s’apercevoir de sa popularité tout au long de ses innombrables concerts.

Le titre qui clôt cette pépite se nomme « Roberto », titre dédicacé au père de Davide décédé durant l’enregistrement.

Les voix sur bande que l’on entend sont de celles de Davide enfant et celle de son père. Splendide hommage savamment dosé sur laquelle on se pose. Cet album se termine sur une émotion intense.
DaGeist grandit, évolue encore et toujours, c’est le début d’un grand envol.

Liens :
https://dageist1.bandcamp.com/album/sexy?fbclid=IwAR2fGwezthDk4vXQJ6AuCce10TrUT1XHx-kJFogGqS099KGX_IUDhMrLK4w
https://www.facebook.com/groups/dageist.friendssupportofficial/?multi_permalinks=703139773450907¬if_id=1562779421547359¬if_t=feedback_reaction_generic
https://soundcloud.com/dageist40

Nova & Vetera – “Au Delà” - 2019

Nouvel album fortement attendu du quintet avec une pochette splendide dessinée par Nathalie Derimay et la photo réalisée par Pier Gahell Photography.

Un 9 titre toujours aussi Gothique, Tribal et Rituel mais empreint d’une mélancolie proche de la Coldwave. On le temps déjà très fortement avec le puissant « Playtime » ou les voix de Wily et de Carmen se mélangent et s’harmonisent pour une plainte « macabro-romantique ». Un pur bonheur.

On retrouve quand même en ce début d’album, le son si particulier de Nova & Vetera avec l’irrésistible « Stay That Prick » et ses percussions mystiques incantatoires.

Une forte tristesse salvatrice dans le splendide « A Pipe Dream ». Une guitare qui porte un spleen ravageur et la voix unique de Wily transportant l’auditeur dans des sphères lointaines. Sublime morceau !

« Before » est sans doute un des meilleurs titres de l’album et de l’histoire du groupe. Une intro qui rappelle « Bela Lugosi’s Dead » durant les premières secondes puis on est happé par cette incantation et la splendeur du climat dégagé qui se termine en apothéose. Énorme coup de cœur !!!

« So Sick » est une sorte de ballade Dark accompagnée au piano ou à nouveau la romance se fait fort présente mais toujours avec subtilité en évitant la mièvrerie. Captivant et remplit d’émotions.

L’album se termine en beauté avec « To The Afterlife » possédant une force régénératrice énorme, qui donne envie d’avancer quoiqu’il arrive. Un titre ou la voix de Wily en devient bouleversante. Un must !

Donc vous l’avez deviné « Au-delà » est à se procurer au plus vite si cela n’est pas encore fait.

Liens :
novaetvetera.net
https://manicdepressionrecords.bandcamp.com/album/md110-nova-et-vetera-au-del
https://www.facebook.com/LegroupeNovaEtVetera/

Vice Device – “Living Textures” – 2019

Vice Device, Living Textures

Premier album pour ce trio arrivant de Portland dans l’Oregon alors que ce dernier a commencé ses activités en 2011.

Un EP et deux split EP plus tard, « Living Textures » arrive et démontre la puissance et l’ingéniosité du groupe.

Le son est âpre, rugueux et va à l’essentiel sans prendre de gants avec deux voix qui s’alternent ou se complètent, celles d’Andrea et de Bobby.

Dès l’intro on sent l’influence du Post-Punk de la fin des années 70/ début 80 avec l’énorme « Definition », sa guitare tranchante, une batterie implacable et un saxophone qui se glisse de manière très habile.

Le synthé est totalement glacial sur « Pride » qui est pourtant plus facile d’accès avec ses accents grandement New Wave.

Avec le prodigieux « Fuzzbox », c’est Andrea qui prend les rênes et développe cette voix fabuleuse très proche de Siouxsie (période « The Scream », « Join Hands ») avec une guitare qui rappelle furieusement Joy Division.

Elle continue de manière encore plus fulgurante avec l’incroyable « Rise & Fade » ou le groupe se fait encore plus radical et ombrageux. Andrea scande plus qu’elle ne chante et rappelle encore davantage la grande prêtresse Gothique cité plus haut. L’énergie qui se dégage est magnétique.

« Left Inside » est plus orienté Coldwave, l’ambiance est un peu plus planante mais pas plus lisse pour autant. Là encore on sent que le groupe veut désorienter et surprendre en permanence. C’est une grande réussite.

Pour clore l’album Vice Device enfonce bien le clou avec un brûlot sans pitié « They Wait » qui assène et martèle en laissant l’auditeur pantois. Une splendeur !

J’en redemande !!

Liens :
https://vicedevice.bandcamp.com/album/living-textures
https://www.facebook.com/vicedevicemusic/
https://soundcloud.com/vicedevicemusic

Mister H. – “Bleu Léger” – 2019

Mister H, Bleu Léger

Mister H. est un artiste belge possédant un sacré background. Issus de la scène Gothique avec le groupe Land Of Passion de 1992 à 1996, il fait ensuite parti de multiples projets dont l’entité « Tales From The Trees » avec Valérie Cantin du fanzine LAD24 puis un projet solo Mayak avec des textes engagés et écologiques.

Actuellement il fait des performances sonores avec un artiste tout aussi créatif que lui en la personne de Heylel et leur son est Tribal/Industriel/Expérimental.

Pour ce nouvel EP, l’univers est très Electro/Synthétique. Des titres instrumentaux qui s’enchainent à la perfection. « Balade Nocturne » qui ouvre est quasi-joyeux et peu rappeler un croisement entre The Residents et Kraftwerk, « Une Caravane Sous La Dune » possède une ambiance un peu plus dure avec un rythme assez martial puis « Sans Colère » est très aérien et énigmatique.

« Tremble Sous La Pluie » est le titre qui se détache le plus. On le sent dès la première écoute. Un synthé nerveux et plus froid.

L’opus se termine avec « Sous Réserve » et son climat urgent ou l’on sent une certaine inquiétude.
Je tiens à préciser que cet EP est disponible sur clé USB en bois avec son boitier de la même matière.
Foncez écouter Mister H.

Liens :
https://misterh.bandcamp.com/album/bleu-l-ger
https://www.facebook.com/misterhheylel/

Der Himmel Über Berlin – “Chinese Voodoo Dolls” – 2019

Der Himmel Uber Berlin, Chineese Voodoo Dolls

Quatrième album studio pour ce grand groupe italien. Loin de se reposer sur ses lauriers il revient avec un son toujours plus énergique avec une orientation Deathrock très marqué mais sans les clichés du genre.

D’ailleurs depuis ses premiers pas en 2012, la formation a toujours revendiqué ses influences venues des eighties mais toujours avec une éclatante modernité.

« Blind Empire » qui ouvre l’album donne immédiatement le ton, un son puissant, une guitare dominante et un Riccardo qui démontre à nouveau ses étonnantes capacités vocales.

« Totentanz » s’enfonce davantage dans la noirceur et ses affres. L’intro est une pure merveille, la voix devient tourmentée et ténébreuse. On plonge dans les abysses avec délice.

On n'a pas le temps de souffler alors que débute le grandiose « Salvation », un titre qui se démarque par sa flamboyance et son rock héroïque rappelant curieusement par moment les débuts de U2.

Le décapant « Dead Bodies » et son intro Punk déploie une énergie qui laisse à penser que ce titre va faire un malheur en concert.

Deux titres se fondent entre énergie fougueuse et magique mélancolie, « Revenge » qui est absolument renversant et bouleversant et le titre qui clôt cette pépite, « Too Many Voices » qui transporte vers un spleen titanesque.

Pour résumer, un nouvel opus à déguster sans aucune modération.

Liens :
https://hivmusic1.bandcamp.com/album/chinese-voodoo-dolls-deathrock-upr097-cd
https://www.facebook.com/derhimmelband/
https://soundcloud.com/derhimmelband

Ringfinger – Pressure – 2019

Ringfinger, Pressure

Première production pour ce one-man band provenant de Vancouver, Canada.
Très sombre, ce 5 titres se fait très synthétique et peut rappeler l’esprit des Marseillais de Martin Dupont.

Dès l’intro on comprend que l’on va vers un univers atmosphérique et plutôt thématique avec des titres courts mais déjà savamment construits.

« Burning » annonce l’ambiance avec ce synthé saccadé et cette rythmique qui martèle de manière implacable et qui contraste avec cette voix céleste et calme.

« The Sway » s’aventure dans des contrée plus New-Wave mais toujours avec une tristesse salvatrice. La mélodie se fait plus douce et la voix plus romantique.

Le titre qui donne son nom au EP revient à un son moins « sirupeux » mais loin d’aller vers le torturé. Un aspect plutôt dansant prends place.

Bel essai donc mais à transformer !

Liens :
https://rngfngr.bandcamp.com/releases
https://twitter.com/rngfngr
https://open.spotify.com/album/4mvGa5UiAPZtqEBI8chnue?si=77DaTksFRQeEu-UpUxuScg&fbclid=IwAR392wXLCKtNwbZWJp2JSWKXPMnSBgbsxoNHz9yRUAQTW2VBd8Dw417OMTQ

Virgin tears – The Beauty Of Broken People - 2019

Virgin Tears, The Beauty Of Broken People

Toute nouvelle entité bicéphale issue de Hambourg.
Un son Minimal (COLD) Wave bercé par une voix féminine délicate et glacée, celle de la très belle Linda. On sent l’influence de Lebanon Hanover notamment sur le très prenant et entraînant « Amazing Paradise ».

Le duo a déjà un excellent savoir faire pour nous concocter un titre qui ne quitte plus l’esprit à l’image de « Silver Death Rope » qui est une très belle réussite froidement hypnotique.

Le titre le plus sombre est « Dark Dandy » avec cette basse très appuyée et cette rythmique plus métronomique. Là encore le titre est imparable.

J’attends avec impatience un premier album !

Liens :
https://virgintearsband.bandcamp.com/releases
https://www.facebook.com/virgintearsband

Dahet Sinn – « Mora » - 2019

Dahet Sinn, Mora

Après une démo 4 titres sortie en 2017 voici le premier album de ce groupe de Varsovie.
La Pologne a toujours été très présente sur la scène Coldwave et cette formation en est une nouvelle et brillante illustration.

Bien sur on ressent les influences de grands groupes polonais des années 80 tel que Variété, Madame ou 1984 mais cet album est rempli de pépites formidables.
Parmi celles-ci il y a déjà « Pytanie », une voix déchirante et cette mélodie languissante ou encore « Demon » qui est une sorte de hit en puissance. La voix est fascinante. Un régal absolu.

C’est incroyable de constater comment les groupes de l’Est ont su capter un spleen que je pensais uniquement Européen.
« Samotnie » est une autre preuve éclatante du savoir-faire de ce groupe. Sur ce titre on pense à Lucie Cries ou Réseau D’ombres.
Un album à découvrir sans délai !

Liens :
https://dehetsinn.bandcamp.com/album/mora
http://www.facebook.com/DehetSinn/

Thierry Sobezik – 1962/2019

Thierry Sobezik

Le 11 juillet nous quittait ce grand bassiste qui avait fait partie d’un groupe devenu une légende, Asylum Party.

Débutée en 1985, la carrière du groupe a vraiment décollé en 1988 avec le premier LP, « Picture One ». Très vite le combo a été intégré au genre Touching-Pop intégrant Little Nemo, Babel 17, Neutral Project, Resistance ou encore Mary Goes Round.

Après un second album « Borderline » (avec l’arrivée de Pascale Macé) qui aura été le point d’orgue de l’histoire d’Asylum Party, le troisième LP est presque boudé de manière complètement injustifiée à mon humble avis.

Les vies des membres font que la séparation s’avère inévitable.
Comme depuis quelques années Little Nemo est revenu en force, je m’étais imaginé un retour du trio. J’ignore si cela était prévu, mais nous sommes beaucoup à y avoir pensé.
Mais malgré tout on se retrouvera...pas très loin...