BLITZ!

LES CHRONIQUES DE L'ADEPTE
BLITZ! numéro 27

FAITH & THE MUSE « Vera Causa »
(2001, Metropolis Records/ MET225)

Faith And The Muse, Vera Causa

Faith And The Muse est né de la rencontre en 1993 de William Faith (alors dans Christian Death comme guitariste) et de Monica Richards (ex Strange Boutique) à un concert de Christian Death (featuring Rozz Williams). Le coup de foudre est immédiat, alors que ce dernier vient de relancer Christian Death après la démise de Valor qui lâche Christian Death après l'album « Insanus, Ultio, Proditio, Misericordiaque » (qui devait être le dernier disque du groupe). Si vous suivez toujours, il s'agit d'un doublon (2 groupes portant le même nom).

Le couple va assez rapidement composer quelques titres de ce qui donnera l'album « Elyria » en 1994. Sur scène, le groupe est au complet grâce à l'apport de musiciens extérieurs. Si les deux premiers disques : « Elyria » et « Annuyn, Beneath the Waves » (1996) sont parus sur leur propre label Tess Records, il n'en va pas de même pour les suivants qui seront distribués par le label de Philadelphie Metropolis.

Venons en à cette double compilation, « Vera Causa », dont la première face, intitulée « The Morning », est composée de covers, lives, démos et raretés. « In Dreams of Mine », le 2ème titre donne la tonalité du CD avec une mélodie qui vous mangera le cerveau. « Running up That Hill » de Kate Bush est transformé de façon magistrale par Monica Richards. « Patience Worth » est un très beau titre joué au piano qui vous prendra aussi bien la tête. « Hollow Hills »  est une excellente et surprenante reprise chantée par Monica. Cette fois, c'est au tour de William Faith de se coller à cette reprise des Chameleons, « Souls in Isolation », enregistrée en public et assez conforme à l'originale. « Muted Land » est à nouveau un titre à la mélodie entêtante démarrant tranquillement avant qu'une puissante orchestration ne prenne le dessus. On retrouve ensuite « Annuyn, Beneath the Waves » dans une sublime version acoustique à la guitare sèche. La version live de « Romeo's Distress » est elle aussi conforme à la version d'origine (dédiée comme il se doit par William Faith à Rozz Williams et chantée par Monica Richards). La démo de « All Lovers Lost » vaut aussi son pesant d'or. « Heal » (également sur « Elyria ») enregistrée ici dans sa version d'origine est bien plus minimale et conclut en beauté ce premier CD.

Les sept titres « Live in Heaven » qui ouvrent le « Night » CD sont d'excellente facture : on y retrouve avec plaisir « Cantus », l'hymne de Faith And The Muse, ainsi que « Sparks », « The Silver Circle », sans oublier « All Lovers Lost », tous géniaux dans ce cadre-là.

Cela se complique dès la 2ème partie intitulée « Remixes ». Quelle idée en effet de mixer du rock gothique avec de l'électro (« Shattered in Aspect »), voire de la techno comme c'est le cas de « Elyria » et même du trip hop «(And« Mercyground », « The Sea Angler »). Non, la sauce ne prend pas et la partie remixes de ce disque est indigeste. Fort heureusement, le live sonne excellemment et nous offre une bonne demi-heure de bonheur.

Et également : www.mercyground.com

L'adepte

THE ASSOCIATES « The Affectionate Punch »
(2016 BMG, Digipak 2CD remastered)
[BMG CAT2CD70 2016}

The Assiocates, The Affectionate Punch

The Associates se forme en 1976 à Dundee (Ecosse). C'est un duo comprenant Billy MacKenzie à la voix et son partenaire Alan Rankine aux instruments (principalement de la guitare). C'est en 1980 qu'ils tournent avec The Cure et signent sur leur label Fiction Records pour un album : « The Affectionate Punch », avant de partir chez Situation Two, filiale de Beggars Banquet. Cette même année, Michael Dempsey (The Cure) les rejoint à la basse. On compte également au casting de The Associates un certain John Murphy (que l'on ne présente plus).

Le premier disque est constitué des dix titres formant l'album original (remixé en 1982 avec une pochette différente sur laquelle on peut apercevoir Billie MacKenzie au recto et Alan Rankine au verso) qui démarre sur le single éponyme, un titre original qui démontre déjà le niveau élevé de l'album. « Logan Time » et « A Matter of Gender » font partie de ces titres inoubliables mais figés dans le temps par la voix si particulière de Billie MacKenzie, à part dans la new wave émergente de l'époque. Il n'y a rien à jeter sur cet album mémorable que l'on prend toujours autant de plaisir à écouter et réécouter.

Le deuxième CD démarre avec le 1er EP du groupe, enregistré en 1979, « Boys Keep Swinging », qui sort peu de temps avant le titre de Bowie du même nom. Le titre éponyme, enregistré avec une boîte à rythmes est excellent, « Mona Property Girl » est du même acabit. S'ensuivent des versions démo enregistrées à la même période, ainsi que des versions remix de l'album « The Affectionate Punch », dont « Deeply Concerned » (ici dans sa version démo intitulée « Janis ») ou « Big Walz » (alias « Paperhouse »). « A » (remixée) est pas mal non plus. « Amused As Always » également. On regrettera juste l'absence du remix de « A Matter of Gender », le classique de The Associates, qui en signant en 1982 avec WEA (et en débauchant une choriste) affichera quelques hits au top 20 anglais.

Cela sonnera alors le début de la fin pour le duo, qui sombrera dans la drogue et autres abus. Le groupe ne s'en remettra pas et le split est annoncé en 1990 avec l'album « Wild and Lonely » (sur lequel figure uniquement MacKenzie, qui participa également à la voix chez Yello), le dernier disque officiel de The Associates.

L'adepte

NEW ORDER « Ceremony »
(1981 Factory Records – FAC33)

New Order, Ceremony

« Ceremony » est le premier single de New Order paru en mars 1981. Il est le titre le plus utilisé à la TV, que ce soit dans les documentaires et autres reportages. Il a été écrit et composé par Ian Curtis et Joy Division (RIP). D'un rythme alerte, on n'est donc pas surpris (avec en prime une superbe mélodie) que ce titre soit multi diffusé en télévision, voire en radio.

Sa face B, « In a Lonely Place », est beaucoup moins euphorique : on se retrouve face à un monument de la cold wave si chère à Joy Division (et The Cure) et cette mélodie accablante et impeccable semble dédiée à Ian Curtis comme l'indique le refrain (« I Wish You Were Here With Me Now »). Le rythme, implacable, et ces notes de synthétiseur font de ce morceau l'un des plus émouvants des années 80. On peut aussi entendre un instrument peu usité dans ce style musical : le mélodica (une sorte d'harmonica avec des touches de clavier dans lequel on souffle pour produire du son). Ce dernier donnant un aspect réellement dramatique à la musique de New Order.

La suite, on la connaît : une poignée de singles entre 1981 et 1983 dont les fameux « Blue Monday » et « Confusion », qui annoncent déjà le mouvement dance music propre à Manchester et à son Hacienda.

Et comme à l'accoutumée : www.neworder.com

L'adepte